Knowledge for Development

Développements

Sélection de questions d'actualité pertinentes pour le dialogue politique consacré à la S&T pout le développment.


Science, politique et transparence des valeurs

Kevin C. Elliott (Michigan State University, USA) et David B. Resnik (National Institute of Environmental Health Sciences, USA) ont suggéré l’adoption de principes directeurs pour communiquer efficacement les conclusions scientifiques de manière à promouvoir l’objectivité mais aussi à renforcer la confiance du public et la pertinence des politiques. Ces principes s’appuient sur des études éthiques, conceptuelles et empiriques de l’objectivité et des conflits d’intérêts dans la recherche scientifique. Les études conceptuelles et empiriques du raisonnement scientifique ont montré qu’il serait irréaliste d’empêcher que la recherche scientifique pertinente aux politiques ne soit influencée par des jugements de valeur. Sur le plan conceptuel, la controverse actuelle à propos d’un rapport de la Commission européenne sur les effets des perturbateurs endocriniens chimiques indique dans quelle mesure les scientifiques ont été amenés à porter des jugements de valeur sur les normes de preuves qui s’imposent lorsqu’ils éclairent l’orientation des politiques publiques. Les études empiriques démontrent que les scientifiques sont inévitablement influencés par divers intérêts financiers, sociaux, politiques et personnels potentiellement subconscients. Selon les auteurs, lorsque les preuves scientifiques ne sont pas concluantes et que les principales décisions réglementaires sont remises en cause, il n’est pas réaliste de penser que les valeurs puissent être exclues du raisonnement scientifique. Les efforts visant à supprimer ou à masquer les intérêts ou les valeurs peuvent donc nuire à l’objectivité scientifique et à la confiance du public, alors que la meilleure voie à suivre pour promouvoir la science et la cohérence des politiques serait de révéler au grand jour les intérêts et les valeurs implicites.     (Environmental Health Perspectives, 01/ 07/2014)

28/07/2014


Auto-édition universitaire : un avenir pas si éloigné

L’Open Scholar C.I.C. estime que la structure actuelle des revues scientifiques entrave les progrès de la recherche, compte tenu des taux de rejet et du manque d’accès. L’auto-édition universitaire s’avère une nécessité absolue. L’Open Scholar propose LIBRE, un processus ascendant en cinq étapes qui aidera la communauté scientifique à passer de la concurrence à la collaboration, mais aussi d’un accès fermé à un accès libre.    (Open Scholar C.I.C, 19/06/2014)

28/07/2014


Interprétation des travaux de recherche universitaires : une première pour les médias

Justin Feldman énumère une série de questions que chaque journaliste se doit de poser lorsqu’il couvre une nouvelle étude scientifique. Son article s’inscrit dans le cadre du projet Journalist’s Resource (JR), qui examine un éventail de nouvelles thématiques de recherche. Dans son guide, Justin Feldman s’interroge sur la façon dont un journaliste doit appréhender l’hypothèse, les variables, l’unité d’analyse, la logique de causalité (comme les essais randomisés contrôlés, les examens systémiques et autres méta-analyses), mais aussi le potentiel de généralisation des résultats, les limites intrinsèques et les conclusions d’un projet de recherche.   Note de l’éditeur : l’annotation suivante offre un exemple remarquable de journalisme éclairé, où une simple différence dans les méthodes de recherche employées peut influencer de façon étonnante les résultats définitifs.    (Journalist’s Resource, 27/05/2014)

28/07/2014


Réponses comportementales et impact des nouvelles technologies agricoles : résultats d’une étude en double aveugle réalisée en Tanzanie

Francisco Toro, journaliste vénézuélien et blogueur, a examiné les conclusions d’un rapport publié récemment dans l’American Journal of Agricultural Economics comparant les essais randomisés contrôlés (ERC), ouverts et en double aveugle (utilisés dans la science médicale), réalisés auprès de producteurs de niébé en Tanzanie. Les résultats de l’étude sont surprenants et remettent en question la méthodologie standard communément utilisée par les chercheurs pour évaluer le succès de l’introduction de nouvelles technologies agricoles. Toro résume ainsi la situation : « Dans le cadre des ERC ouverts, les producteurs de niébé tanzaniens qui savaient qu’ils disposaient de semences améliorées ont été beaucoup plus performants que les producteurs qui savaient pour leur part qu’ils disposaient de semences traditionnelles. Dans l’étude en double aveugle toutefois, les producteurs, qui ne savaient pas si les semences qu’on leur avait distribuées étaient améliorées ou non, ont obtenu des résultats similaires quelles que soient les semences utilisées. En fait, les producteurs ayant utilisé des semences traditionnelles sans le savoir ont été aussi performants que ceux qui avaient utilisé des semences améliorées, qu’ils le savaient ou non. Seuls les producteurs qui savaient que leurs semences n’étaient pas améliorées ont accumulé des retards de productivité ».   (Francisco Toro's blog, 09/04/2014)

28/07/2014


Fausses semences : les agriculteurs ougandais contraints de revenir à des pratiques agricoles de « l’âge du Bronze »

En Ouganda, des bandes spécialisées dans la contrefaçon teignent les épis de maïs pour qu’ils aient la couleur orange rosâtre caractéristique des semences industrielles. The Guardian, qui relate l’état déplorable du système semencier en Ouganda, conclut qu’une filière illégale a trompé les paysans en leur vendant des semences « miraculeuses » à rendements plus élevés mais qui n’ont pas germé. Il en est résulté une crise de confiance à l’égard des semences à fort rendement disponibles sur le marché. « Le marché des semences est très petit par rapport au rendement attendu de ces semences hybrides. », explique David Yanagizawa-Drott, professeur de l’Harvard Kennedy School et membre de l’équipe actuellement chargée de résoudre le problème. Selon une étude pilote menée il y a 18 mois, « des quantités considérables de semences hybrides falsifiées ont été découvertes ».    (The Guardian, 08/04/2014)

28/07/2014


Des nuisibles dévastateurs menacent les cultures caféières de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Tom Kukhang, de la Coffee Industry Corporation de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que les producteurs de café de l’île, craignent les effets dévastateurs d’un ravageur des baies de caféier sur la filière. Ce nuisible a été signalé à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec l’Indonésie et pourrait dévaster les cultures caféières de l’île. L’autorité nationale agricole de quarantaine et d’inspection (NAQIA) et la Coffee Industry Corporation collaborent pour assurer la surveillance et le contrôle des zones frontalières et des principaux ports.    (Radio Australia, 30/05/2014)

28/07/2014


Meilleure connaissance des gènes de résistance aux maladies dans les cultures pour garantir l’avenir de la production alimentaire

Le Dr Henrik Stotz de la Faculté de médicine et des sciences de la vie de l’Université de Hertfordshire, au Royaume-Uni, et Pierre de Wit de l’Université de Wageningen (WUR), aux Pays-Bas, ont proposé un nouveau concept appelé effector-triggered defence (ETD), ou défense déclenchée par les effecteurs, pour expliquer comment les plantes se protègent contre les agents pathogènes nuisibles qui se développent dans les espaces entre les cellules végétales (l’apoplaste). Cette nouvelle compréhension de la défense des plantes pourrait aider les scientifiques à mettre au point de nouvelles cultures agricoles plus résistantes aux maladies. Grâce aux nouvelles données moléculaires et génétiques, cette recherche offre une meilleure compréhension du système de défense des cultures contre les agents pathogènes nuisibles qui se développent dans les espaces entre les cellules végétales.    (AlphaGalileo, 27/05/2014)

28/07/2014


Evaluation mondiale intégrée de l’impact des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes

Le Groupe de travail sur les pesticides systémiques (groupe de chercheurs européens constitué en 2009) a publié l’étude la plus exhaustive sur les « néonics », intitulée « Evaluation mondiale intégrée de l’impact des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes ». Les chercheurs ont passé en revue plus de 800 études scientifiques réalisées ces cinq dernières années, y compris celles qui ont été parrainées par la filière. Certains aspects de cette analyse sont désormais largement reconnus (par exemple, les « néonics » comportent un risque de dommages pour les abeilles mellifères), d’autres ne le sont pas (risques pour les oiseaux, les vers de terre, les autres pollinisateurs et les invertébrés aquatiques, entre autres). Relativement peu d’études s’intéressent aux effets sur les écosystèmes et la biodiversité et cette analyse permet une compréhension plus globale et détaillée du phénomène.   (Groupe de travail sur les pesticides systémiques, 17/06/2014)

28/07/2014


Les obstacles à une protection intégrée des cultures dans les pays en développement

La protection intégrée des cultures (PIC) fait l’objet d’une très faible adoption dans les pays en développement, malgré son importance théorique et ses principes rationnels. Tels sont les résultats d’un projet de recherche mené par des chercheurs du CIAT, de l’IRD, du CIP, de l’Université de Greenwich, de l’Université Cornell et de l’Université de Wageningen. Ils ont établi une liste de 51 obstacles majeurs à l’adoption de la PIC dans les pays du Sud, dont le plus fréquent a été « l’insuffisance de formation et d’appui technique aux agriculteurs ». L’étude révèle en outre que les obstacles perçus dans les pays industrialisés sont très différents de ceux évoqués dans les pays en développement. Le premier obstacle perçu par les pays du Sud est « le manque d’action collective menée au sein d’une communauté d’agriculteurs » tandis que les pays du Nord ont plutôt mis en avant « le manque d’experts qualifiés et de vulgarisateurs en PIC ».    http://www.pnas.org/content/early/2014/02/19/1312693111  (Proceedings of the National Academy of Sciences and IRD (FR), 25/02/2014)

28/07/2014


Génétique moléculaire : régulation scientifique et technologique

Début 2014, la Fondation de recherche M.S. Swaminathan (M.S. Swaminathan Research Foundation, MSSRF, Inde) a organisé son 23ème dialogue annuel avec pour objectif d’éclairer les principaux enjeux du projet de loi de l’autorité de régulation sur la commercialisation des cultures génétiquement modifiées soumis à l’approbation du Parlement indien. La Fondation a réuni l’ensemble des acteurs du secteur de l’agriculture, notamment des biologistes moléculaires, des obtenteurs, des représentants d’associations agricoles et de la société civile issus d’institutions nationales et internationales, afin d’élaborer des lignes directrices précises. Sept recommandations majeures ont été émises, à savoir : évaluation objective des besoins pour faciliter la prise de décisions sur la recherche OGM financée par le secteur public ; les décisions devraient reposer sur le principe de précaution ; sensibilisation aux manipulations génétiques à l’échelon local ; l’intégration des cultures et des plantes à haute valeur nutritive et la promotion des nutri-fermes et des jardins potagers permettraient d’éliminer en partie la faim cachée et les carences en micronutriments.   (Agriculture & Food Security, 12/05/2014)

28/07/2014


Initiative mondiale de collecte, de conservation et d’utilisation des plantes sauvages apparentées

Dans cet article, Hannes Dempewolf et ses collègues du Global Crop Diversity Trust (Allemagne) et du Royal Botanic Gardens (Kew, Royaume-Uni) éclairent les chercheurs intéressés par l’initiative « Adaptation de l’agriculture au changement climatique » et les encouragent à entamer une collaboration sous son égide. Selon les auteurs, ce projet vise principalement à collecter et à protéger la diversité génétique d’une série de plantes possédant les caractéristiques nécessaires afin d’adapter les cultures vivrières les plus importantes du monde aux aléas climatiques. L’initiative met également ces plantes à disposition des obtenteurs qui pourront facilement les utiliser pour mettre au point des variétés adaptées aux nouvelles conditions climatiques.   Note de l’éditeur : Quels mécanismes ont été mis en place pour assurer un accès équitable à la diversité génétique des ressources indigènes, dont la vente ou les bénéfices permettent aux pays de tirer des avantages sur le plan socio-économique ?    (Agroecology and Sustainable Food Systems, 18/02/2014)

28/07/2014


Cram-cram : une céréale comestible à haute valeur nutritive

Le cram-cram est le grain comestible et très nutritif du Cenchrus biflorus, une graminée vivace. Riche en protéines, le cram-cram a probablement la teneur en calories la plus élevée, mais il est aujourd’hui uniquement ramassé lorsque les récoltes d’autres céréales sont insuffisantes pour nourrir la communauté. Traditionnellement, les Touaregs maliens récoltent le cram-cram comme une céréale sauvage. Pour pouvoir être utilisées, les semences doivent être broyées dans un mortier afin d’extraire le grain blanc de sa coque épineuse. Les grains peuvent être pilés et dégustés crus, préparés en porridge ou mélangés et cuits avec d’autres aliments. Pendant la saison des pluies, la plante peut être récoltée plusieurs fois. Elle se conserve dans des silos traditionnels, où la fermentation ramollit suffisamment les épines pour qu’elle soit mangée par les animaux. Le cram-cram pousse très bien dans le sable et n’a besoin que de peu d’eau. Vous trouverez beaucoup d’autres espèces sous-utilisées pour la production agricole et alimentaire dans la base de données en ligne « The Ark of Taste ».   (Slow Food Foundation for Biodiversity, 2014)

28/07/2014


Séquençage du génome du haricot : des résultats sans précédent

Une équipe de chercheurs de l’Université de Géorgie, de l’Institut de génomique du département américain de l’Energie, de l’Institut de biotechnologie Hudson Alpha, de l’Université d’Etat du Dakota du Nord et de l’Université de Californie à Davis a récemment procédé au séquençage du génome du haricot commun – qui compte un certain nombre de variétés classées au 10ème rang des cultures vivrières les plus répandues à travers le monde. Le nouveau séquençage du génome entier aidera à identifier des « marqueurs » génétiques pouvant servir à accélérer le processus de sélection de nouvelles variétés de haricots aux Etats-Unis, en Afrique de l’Est et dans d’autres pays. Toutes les variétés connues de haricots ont la capacité particulièrement prisée de former des relations symbiotiques avec les bactéries « fixatrices d’azote » dans le sol. Ce projet de séquençage visait entre autres à mieux comprendre la base génétique sur laquelle se forment et se préservent les relations symbiotiques entre les plantes et les bactéries fixatrices d’azote. Ce séquençage a permis d’identifier un certain nombre de gènes impliqués dans la fixation de l’azote et qui pourraient s’avérer utiles pour les agriculteurs qui cultivent le haricot en association avec d’autres cultures ne fixant pas l’azote. Les chercheurs ont par ailleurs découvert des groupes denses de gènes liés à la résistance aux maladies dans les chromosomes.    (UC Davis, 09/06/2014)

28/07/2014


Substances commerciales issues de plantes indigènes

Des chercheurs du Mexican Scientific Research Center of Yucatan (CICY) ont étudié 20 espèces natives aux fins de prospection, de collecte, de caractérisation et de conservation des herbes locales dans la région. Ils ont conçu un kit pilote de distillation afin d’obtenir des huiles essentielles d’origine végétale, mais aussi de réaliser des tests de bioactivité et d’élaborer de nouveaux produits. Dans cette publication, Luz Maria del Carmen Calvo Irabién, directrice de recherche, explique que l’huile essentielle d’origan mexicain (Lippia graveolens) constitue une véritable manne pour les industriels de l’agroalimentaire, mais aussi que le basilic péruvien (Ocium campechianum) possède des propriétés antioxydantes, antimicrobiennes et antifongiques et présente une forte concentration en eugénol, une molécule aromatique très utilisée dans la filière parfumerie-cosmétique.   Note : Par exemple, la lauréate du concours de sciences Stella Kabiri-Marial a démontré que le Cymbopogon afronardus (Stapf) invasif pouvait être utilisé comme insecticide naturel. Connaissances pour le développement a récemment mis en lumière le travail pionnier d’Ameenah Gurib-Fakim sur les nouvelles bioressources végétales.    (AlphaGalileo, 19/06/2014)

28/07/2014


L’impact de trois méthodes de stockage sur la qualité et la durée de vie des cultivars d’igname blanc

Bonaventure Kissinger Maalekuu et ses collègues du département d’horticulture de l’Université Kwame Nkrumah des sciences et technologies (Kumasi, Ghana) ont mené une étude destinée à évaluer les traitements pré-stockage appliqués à l’igname, les méthodes de stockage adoptées ainsi que les connaissances des agriculteurs sur les pertes post-récolte. En outre, une analyse immédiate pour déterminer la variation de l’état nutritionnel des cultivars d’igname blanc, Pona et Tela, a été réalisée avant et après le stockage. Il en ressort que seuls quelques agriculteurs appliquent, avant stockage, des produits agrochimiques sur les tubercules récoltés. Selon le moment de la récolte, l’igname est stockée dans des granges destinées à cet effet (méthode la plus courante), mise en tas à même le sol, ou encore stockée dans des structures ouvertes à une extrémité. Ces trois méthodes de stockage entraînent une réduction considérable de la valeur nutritionnelle des tubercules. Les structures de stockage ouvertes à une extrémité donnent les meilleurs résultats (perte de poids, germination et putréfaction moindres, moins de dommages occasionnés par des ravageurs mais aussi en matière de composition nutritionnelle).    (Journal of Agricultural Science, 15/06/2014)

28/07/2014


Des serres tunnel pour les petits exploitants agricoles de Fidji et de Samoa

La recherche sur les serres tunnel offre aux petits exploitants agricoles de Fidji et de Samoa la possibilité de cultiver des denrées alimentaires et d’alimenter les marchés quelles que soient les tendances météorologiques saisonnières et la topographie insulaire. Selon le Dr Richard Markham, directeur du programme de recherche Pacific Crops de l’ACIAR, l’utilisation de serres tunnel associée à une irrigation suffisante permet de produire tout au long de l’année. Avec, le cas échéant, quelques adaptations mineures, les structures de serres normalisées permettent d’affronter les tempêtes tropicales (toit et parois amovibles) et les fortes chaleurs (toile d’ombrage et structure plus haute), mais aussi d’éloigner les ravageurs (filets maillants).    (ACIAR, 21/05/2014)

28/07/2014


Union européenne : réduire le gaspillage alimentaire au niveau des ménages et du commerce de détail

La Commission européenne a demandé à l’Institut d’économie agricole (LEI) du Centre de recherche de l’Université de Wageningen (WUR) d’étudier quels seraient les effets sur l’économie d’une réduction de 40 % du gaspillage alimentaire au niveau des ménages et du commerce de détail. L’étude montre qu’une telle réduction produirait une économie annuelle de 123 € par personne et pas moins de 75,5 milliards € au sein de l’Union européenne. L’effet total sur l’économie européenne serait toutefois négligeable. La réduction du gaspillage alimentaire sur le plan de la demande (ménages et commerce de détail) signifie qu’il faudra beaucoup moins de terres agricoles pour produire des denrées alimentaires (au sein de l’Union européenne, les superficies cultivées seraient réduites de 28 940 km2 – une superficie de la taille de la Belgique). La plupart de ces terres agricoles seraient libérées du fait d’une réduction du gaspillage de produits laitiers, de fruits et légumes, des viandes rouges et blanches. L’étude révèle cependant que les résultats obtenus seraient meilleurs si les ménages européens adoptaient des habitudes alimentaires saines (baisse de la consommation de viande et de produits laitiers) plutôt que de réduire le gaspillage alimentaire. De plus amples recherches s’avèrent nécessaires pour déterminer quels seraient les effets d’une réduction, d’une part, du gaspillage alimentaire sur le plan de l’offre (agriculture, industrie de transformation, stockage et transport) et, d’autre part, des pertes et du gaspillage alimentaires dans le reste du monde.   Note de l’éditeur : Les pays ACP ont besoin de données similaires recueillies par leurs universités nationales et régionales afin d’appuyer la prise de décisions.   (LEI Wageningen UR, 16/04/2014)

28/07/2014


AgroCentral : institution de clearing agricole numérique en Jamaïque

AgroCentral utilisera des technologies web/SMS pour connecter les petits agriculteurs directement aux acheteurs. L’idée de cette application est née lors du Startup Weekend Jamaica (SWJA) en octobre 2013 et elle sera lancée en août 2014. AgroCentral utilise un modèle comme eBay permettant aux exploitants agricoles d’alerter les acheteurs via SMS lorsqu’ils souhaitent vendre leur production. Cela leur permet d’éliminer les intermédiaires, de négocier des marges plus élevées et de jauger l’évolution de l’offre et de la demande sur le marché. Les agriculteurs envoient simplement un SMS à un central, mentionnant le type de produit offert, la quantité disponible et le prix souhaité. Les acheteurs potentiels peuvent consulter le portail d’AgroCentral ou recevront également un SMS s’ils ont indiqué leur volonté d’acheter. Ils peuvent négocier directement avec les agriculteurs ou adresser une demande au site web. Cette demande sera relayée, de nouveau par sms, vers l’ensemble des agriculteurs inscrits susceptibles de pouvoir y répondre. Les acheteurs ont également accès aux profils complets des agriculteurs, comprenant la situation géographique de leurs exploitations, les cultures pratiquées et les capacités d’offre. Grâce à AgroCentral, les agriculteurs ont la possibilité de trouver rapidement un marché pour leurs produits périssables.   (Trade & Export Finance, 09/05/2014)

28/07/2014


PacGeo : base de données géospatiales en libre accès pour la région Pacifique

PacGeo est une plate-forme géospatiale globale destinée à cataloguer, administrer et exposer des données géophysiques, géodésiques et marines pour la communauté du Pacifique. PacGeo permet d’accéder facilement aux informations et outils juridictionnels pour l’aménagement de l’espace marin dans le Pacifique. Le système a été élaboré en partenariat avec l’Université de Sydney, la Division technologies et géosciences appliquées du Secrétariat de la Communauté du Pacifique (SOPAC/SPC), Geoscience Australia (GA) et le Centre GRID-Arendal du PNUE. PacGeo sera lancée avec un ensemble de bases de données finalisées d’ici l’été 2014.     

28/07/2014


L’initiative iMarine : e-infrastructure de données pour la gestion des pêches et la conservation des ressources marines vivantes

iMarine, projet cofinancé par le 7ème programme-cadre de l’Union européenne, est une initiative ouverte et concertée qui soutient la mise en œuvre d’une approche écosystémique de la gestion des pêches et de la conservation des ressources marines vivantes. iMarine offre une e-infrastructure en libre accès facilitant le partage d’une multitude de données, l’analyse concertée, l’exploitation minière ainsi que la publication et la diffusion de nouvelles connaissances. Les praticiens de divers domaines scientifiques, comme la pêche, la biodiversité et l’observation des océans bénéficient de « capacités en matière d’e-infrastructure » ; « paquets d’applications » (accès à des outils par module thématique : biodiversité, géospatial, statistiques, interopérabilité) ; « gestion de l’hétérogénéité des données » ; « meilleures pratiques politiques ».    

28/07/2014


Les données recueillies par satellites permettent de mesurer précisément le niveau des nappes phréatiques

Avec l’espoir de révolutionner la gestion des précieuses ressources en eau provenant des nappes phréatiques à travers le monde, des chercheurs de Stanford, Jessica Reeves, Rosemary Knight, Howard Zebker et Peter Kitanidis, ont été les premiers à mesurer le niveau des nappes d’eau à plusieurs centaines de mètres de profondeur à partir de données satellitaires. Les résultats de leurs recherches viennent d’être publiés dans Water Resources Research. Jusqu’ici, la seule façon pour un gestionnaire des ressources en eau de collecter des données sur l’état des nappes souterraines d’un bassin versant était de forer des puits d’observation. Dans le cadre de leur nouvelle approche, les chercheurs se sont servis d’un radar à synthèse d’ouverture interférométrique (InSAR) pour surveiller les variations du niveau d’élévation de la surface de la Terre. Grâce à cette technologie, ils ont pu mesurer le niveau des eaux souterraines dans de vastes zones sans l’aide de nombreux contrôleurs sur le terrain. Les données interférométriques pourraient jouer un rôle prépondérant en permettant de mesurer les variations saisonnières du niveau d’eau et de déterminer des niveaux adéquats pour assurer une utilisation durable de la ressource.    (Stanford University, 17/06/2014)

28/07/2014


Nouvelle base de données globale pour la surveillance des précipitations et les alertes précoces en cas de sécheresse

Une nouvelle base de données élaborée par UC Santa Barbara et U.S. Geological Survey (USGS) peut être utilisée pour la surveillance de l’environnement et les alertes précoces contre la sécheresse et la famine. Le CHIRPS (Climate Hazards Group Infrared Precipitation with Stations), initiative concertée entre le groupe sur les aléas climatiques de l’UCSB et Earth Resources Observation and Science de l’USGS, regroupe les données des régimes pluviaux observés depuis l’espace avec plus de trois décennies de données sur les précipitations collectées par les stations au sol dans le monde. Cette base de données regroupe les meilleures données d’observation des stations pluviométriques avec les données satellitaires de température et les caractéristiques spatiales uniques des précipitations, en vue de générer les meilleures informations pluviométriques disponibles pour la surveillance du climat dans les zones agricoles. Cette nouvelle base de données permet aux experts de surveiller le régime des pluies en temps quasi-réel, à haute résolution, sur presque toute la planète. Ces données peuvent être intégrées dans des modèles climatiques, avec d’autres données météorologiques et environnementales, afin de prévoir les conditions futures de l’agriculture et de la végétation.   (UC Santa Barbara, 14/05/2014)

28/07/2014


Principales conclusions de la 10ème réunion scientifique annuelle du Mécanisme régional de gestion des pêches des Caraïbes

Le Mécanisme régional de gestion des pêches des Caraïbes (Caribbean Regional Fisheries Mechanism, CRFM) a tenu sa 10ème réunion annuelle en juin 2014 à Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Les participants ont mis l’accent sur la collecte de données, le contrôle de la qualité, la préparation des données pour l’analyse et les méthodes analytiques. Quatre domaines prioritaires spécifiques ont été formulés : 1) l’amélioration de la qualité des données régionales sur le thon à nageoires noires ; 2) l’amélioration des systèmes de collecte des données sur le poisson volant des Caraïbes orientales pour faciliter la mise en œuvre du plan sous-régional de gestion des pêches ; 3) l’élaboration d’un système de collecte des données et d’information sur les pêches utilisant des dispositifs de concentration de poissons ; et 4) la collecte et l’analyse de données sur le poisson-papillon. Parmi les autres points importants qui ont été dégagés, citons notamment : la formation des responsables de la collecte des données, l’amélioration des programmes de collecte de données nationales et la sensibilisation des intervenants à l’importance de la collecte des données.    (CRFM, 25/06/2014)

28/07/2014


Atelier des doyens CTA / RUFORUM / Université de Wageningen "De meilleurs résultats en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle – Quel rôle pour les universités ?"

Evénement en marge de la Conférence biennale du RUFORUM de 2014, cet atelier du CTA a pour objectif de présenter aux doyens africains l’outil et la méthodologie de l’instrument d’audit pour la sécurité alimentaire dans l’enseignement supérieur (Auditing Instrument for Food Security in Higher Education, AIFSHE) en vue du renforcement de l’engagement (leadership), de la qualité (contenu et processus) et de la pertinence (du point de vue du marché et de celui des décideurs politiques) des universités, en relevant le défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cet atelier a également pour objectif de recueillir l’avis des doyens sur l’utilité de cet outil et d’identifier les points à améliorer et les étapes à venir pour implanter davantage la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein des établissements d’enseignement agricole de troisième cycle ; le tout en vue d’influencer la politique et la pratique, mais aussi d’améliorer les résultats en matière d’alimentation et de nutrition en Afrique et au-delà.  -- Lucungo Hall, Maputo, Mozambique -- 19-20 juillet 2014. 

10/07/2014


Note d’orientation : En quoi consiste une alimentation saine et durable?

Dans cette note, Tara Garnett, du Food Climate Research Network (FCRN, Royaume-Uni), se pose la question primordiale de savoir ce qui constitue une alimentation saine et durable. Elle explique tout d’abord pourquoi elle a été amenée à se pencher sur cette question puis examine les définitions proposées : « bonne nutrition » d’une part, et « durabilité », d’autre part. Son argumentation porte essentiellement sur les principaux groupes d’aliments qui constituent la base d’un régime équilibré au Royaume-Uni. Elle aborde les questions relatives à la santé et à la durabilité soulevées par leur consommation. Tara présente également une analyse d’études récentes dans ce domaine. Seule ombre au tableau : l’auteur met essentiellement l’accent sur des contextes propres aux pays développés. Le FCRN souhaite recueillir l’avis des membres dans les pays émergents et à revenus faibles, où les enjeux liés à la durabilité et à la santé varient de façon significative.    (FCRN, 04/2014)   

30/06/2014


Augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère : conséquence de la baisse de qualité nutritionnelle des plantes

Andrew Leakey, professeur de biologie végétale de l’Université de l’Illinois, aux États-Unis, et ses collègues affirment que la teneur en zinc, en fer et en protéines diminue dans certaines espèces cultivées sous atmosphère enrichie en CO2. L’équipe a simulé des niveaux élevés de CO2 dans des champs en plein air à l’aide d’un système d’enrichissement en atmosphère libre (FACE), qui diffuse du dioxyde de carbone, en surveille la concentration et ajuste le débit de diffusion, afin de simuler une concentration du CO2 atmosphérique semblable aux conditions futures. Les essais ont montré que la qualité nutritionnelle d’un certain nombre d’espèces parmi les plus importantes dans le monde avait diminué en raison des niveaux élevés de CO2. Le zinc et le fer ont diminué de façon significative dans le blé, le riz, les pois et le soja étudiés. Le blé et le riz subissent également des baisses notables de leur teneur en protéines en présence de concentrations élevées en CO2. Les éléments nutritifs du mil, du sorgho et du maïs sont restés relativement stables à des niveaux de concentration élevés en CO2 parce que ces plantes utilisent un type de photosynthèse (appelé C4) qui concentre déjà le dioxyde de carbone dans les feuilles.   (University of Illinois, 07/05/2014)   

30/06/2014


Légumes verts indigènes en Afrique du Sud : une source inexplorée d’éléments nutritifs et d’antioxydants

Dans cette étude, Collise Njume et ses collègues de l’Université Walter Sisulu, en Afrique du Sud, décrivent le potentiel nutritionnel et antioxydant de constituants polyphénoliques de 22 espèces de légumes vers indigènes (ILVs, ou imifino, morogo, muhuro en dialectes locaux) réparties en 12 genres et 10 familles. Les espèces Amaranthus, Cucurbita pepo, Bidenspilosa, Chenopodiumalbum et Solanumnigrum (imifino, morogo, muhuro) sont, semble-t-il, les légumes verts feuillus les plus populaires et les plus répandus dans les zones rurales en Afrique du Sud. Les auteurs soulignent la nécessité de mettre en valeur ces légumes pour encourager leur consommation et leur production à l’échelon industriel, en vue de réduire les taux de malnutrition très élevés et l’insécurité alimentaire dans le pays.   (African Journal of Biotechnology, 05/2014)   

30/06/2014


Tirer profit des technologies post-récolte dans le Pacifique Sud

Le professeur Steven Underhill, du Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR), décrit comment la recherche dans le Pacifique Sud permettrait de stimuler les exportations de fruits et légumes des îles Fidji. Selon lui, les systèmes de manutention post-récolte ne sont pas utilisés de façon optimale vu le manque d’infrastructures et de technologies fiables. Ainsi, le conditionnement est inadapté au transport des produits, quelle que soit la distance (utilisation de sacs, par exemple), les installations de conditionnement sont limitées, les camions sont surchargés et il n’existe aucun système de réfrigération. Compte tenu des limites apparentes dans les activités post-récolte, Underhill estime que l’amélioration des pratiques post-récolte pourrait profiter aux petits exploitants agricoles. Traditionnellement, les efforts déployés pour réduire les pertes post-récolte étaient axés sur l’introduction du concept de « meilleures pratiques post-récolte ». Au cours des dix dernières années, cette approche a permis de construire des hangars de conditionnement, mais aussi d’améliorer la chaîne du froid et la formation des agriculteurs aux technologies post-récolte. Underhill estime toutefois que des efforts beaucoup plus importants pourraient encore être consentis pour adapter les solutions au contexte local et maximiser les avantages pour les petits exploitants agricoles. La compréhension des besoins locaux et l’analyse des chaînes d’approvisionnement post-récolte doivent être une priorité de tout premier rang.    (ACIAR, 06/05/2014)   

30/06/2014


L’extrusion : un moyen éprouvé pour produire des aliments sains et nutritifs

L’Institut de technologie alimentaire (Institute of Food Technologists, IFT) a produit un rapport sur la technologie d’extrusion. Celle-ci est essentielle pour apporter une valeur ajoutée aux produits agricoles, notamment les céréales et les légumes : il s’agit d’un procédé performant qui combine plusieurs opérations, dont le mélange, la cuisson, le pétrissage, le cisaillage, le façonnage et le formage. Ce procédé à haute température et de courte durée (HTST) permet généralement de réduire le risque de contamination microbienne, d’inactiver les enzymes et de faciliter l’élimination des facteurs anti-nutritifs. Les aliments sont maintenus à l’état sec avec une activité hydrique très faible, ne nécessitant pas de réfrigération. Ce procédé a permis à un certain nombre de chercheurs africains de considérablement progresser dans la fabrication de denrées alimentaires, et notamment de produits traditionnels à partir de matières premières indigènes. L’extrusion présente un fort potentiel dans les pays tropicaux en développement où les infrastructures de la chaîne du froid demeurent insuffisantes.   Note de l’éditeur : la rentabilité est cruciale pour déterminer la pertinence de l’utilisation de cette technologie. Il convient néanmoins de fournir des quantités suffisantes de matières premières pour justifier l’investissement.    (IFT, 04/2014)   

30/06/2014


Favoriser l’adoption des nouvelles technologies grâce à la science

Paul Weisenfel, vice-président de Global Programs (RTI International), réagit au regain d’intérêt des gouvernements et du secteur privé en faveur de la production agricole. Alors que certaines nouvelles technologies agricoles apparaissent comme une réponse à la problématique de la sécurité alimentaire dans le monde, Weisenfel note que la recherche consacrée à bon nombre de ces nouvelles technologies n’a pas accordé l’attention nécessaire à un déploiement à plus grande échelle. Selon lui, il convient de recourir à une combinaison de sciences dites « dures » et de sciences prétendues « douces » afin d’encourager les petits exploitants à utiliser ces nouvelles technologies à plus grande échelle. Weisenfel propose de mettre l’accent sur trois grands domaines de recherche susceptibles de favoriser leur adoption : 1) la combinaison des technologies (à la fois nouvelles et existantes) les mieux adaptées à certaines zones agro-écologiques ; 2) de meilleurs outils pour quantifier et analyser les obstacles à l’adoption ; et 3) une modélisation économique sophistiquée pour mieux comprendre la dynamique du marché qui favorise ou freine l’adoption des nouvelles technologies. Avec une approche axée sur le marché – comprendre les besoins (exprimés ou latents) et modéliser la capacité de réaction du marché – Weisenfel pense qu’il est possible d’orienter les programmes afin de lever les obstacles liés au marché qui entravent l’adoption.    (The Chicago Council on Global Affairs, 05/05/2014)  

30/06/2014