Essentiellement cultivé en Afrique de l’Ouest, le niébé n’est pas uniquement une source de protéines, il est aussi prisé par les agriculteurs comme source d’azote et de fourrage. Toutefois, la valeur marchande des récoltes et les gains potentiels de parts de marché sont fortement limités en raison des pertes causées par la bruche du niébé (Callosobruchus maculatus F.) durant le stockage. Il était essentiel de développer une technologie efficace, diffusée à grande échelle, pouvant atteindre en peu de temps des millions de producteurs de niébé.
Un système de triple ensachage a été élaboré grâce à des tests de laboratoire. Des essais ont permis d’évaluer diverses combinaisons de techniques d’ensachage en tenant compte du nombre de couches et de leur épaisseur ; il en ressort que, lorsque les graines de niébé sont emballées dans deux sachets de 80 microns, les bruches n’arrivent plus à se multiplier. La stratégie de vulgarisation mise en place dans les villages pilotes et appliquée à l’ensemble du pays a permis de toucher 4 217 villages en trois ans. Une chaîne fonctionnelle d’approvisionnement impliquant fabricants, distributeurs et vendeurs a favorisé l’accès à cette technologie dans les zones rurales. Ces efforts ont permis de répondre à trois défis majeurs : 1) la disponibilité d’un bon matériel de stockage ; 2) la réduction de l’utilisation d’insecticides pouvant présenter de graves risques pour la santé ; 3) la réduction des pertes post-récolte.
Le triple ensachage, adopté à 30 % deux ans après son lancement, avec une participation des femmes supérieure à 40 %, démontre que les efforts de vulgarisation ont permis de sensibiliser les agriculteurs. Le niébé a été intégré dans le Programme national de consolidation de la sécurité alimentaire du gouvernement comme l’une des cultures importantes pour assurer la sécurité alimentaire.