Knowledge for Development

Commissioned articles 2012-2013-2014


Investir dans l’innovation agricole : une perspective d’économie de marché (partie 1)

Dans ce premier article, Roseboom examine dans quelle mesure l´adoption d´une perspective d´économie de marché peut affecter ou redéfinir le rôle de l´État dans l´innovation agricole. Son analyse s´articule autour de deux questions essentielles qui représentent un défi pour les responsables politiques chargés d´investir dans l´innovation agricole au sein d´une économie de marché : quel doit être le rôle de l´État dans l´innovation agricole et combien faut-il investir dans la recherche agricole, la vulgarisation et les autres mesures destinées à stimuler l´innovation ? Et quel est le niveau optimal de l´investissement public et privé ? Dans une économie de marché idéale, selon lui, le secteur des entreprises prend en charge ses propres activités d´innovation tandis que l´État se limite à un rôle de facilitation et de stimulation en : 1) soutenant l´éducation et la recherche fondamentale ; 2) créant des mesures adaptées pour inciter le secteur privé à investir dans l´innovation, par exemple un régime de droits de propriété intellectuelle (DPI) et des politiques et réglementations antitrust ; 3) coordonnant de façon stratégique la capacité d´innovation du pays. Il suggère l´élimination (tout au moins la réduction) des défaillances du marché et le transfert de la prise en charge des activités d´innovation agricole aux acteurs économiques de ce secteur, mais note que cela ne peut se faire du jour au lendemain.

11/01/2012


Le niveau d’investissement optimal dans l’innovation agricole (partie 2)

Roseboom note que le benchmarking est la méthode la plus courante pour évaluer le niveau d´investissement gouvernemental dans l´innovation agricole, mais qu´il s´agit d´un outil assez médiocre dans la mesure où il manque de fondement théorique et tend à renforcer le statu quo. Par exemple, bon nombre d´économistes ont affirmé (s´appuyant sur de nombreux éléments tirés d´études ex post sur les taux de rendement de la recherche agricole et les projets de vulgarisation) que l´innovation souffrait d´un grave manque d´investissements. Selon lui, utiliser une technique d´analyse classique coût-avantage permet de calculer le taux de rendement attendu et fournit une réponse théorique pour déterminer le niveau d´investissement optimal dans l´innovation agricole. Dans les faits, cependant, l´investissement dans les projets d´innovation agricole se fait rarement en adoptant cette approche économique rationnelle, que ce soit dans les pays en développement ou les pays développés. La taille de l´investissement optimal dans l´innovation agricole et, a fortiori, sa rentabilité globale sont liées au niveau de développement économique d´un pays, à sa capacité d´innovation et à divers facteurs structurels comme le niveau de connaissance technologique et le niveau de risque et d´incertitude.

11/01/2012


Optimiser les investissements publics et privés dans l’innovation agricole : les implications en termes de politique (partie 3)

Dans ce dernier article, Roseboom examine les conséquences politiques des options évoquées pour optimiser les investissements publics et privés dans l´innovation agricole. Dans une économie de marché, la responsabilité de l´innovation incombe principalement au secteur privé et le rôle du secteur public est très limité. L´État doit intervenir uniquement en cas de défaillances du marché, soit en essayant d´y remédier directement, soit en prenant en charge certaines activités d´innovation agricole. Pour pallier ou limiter les défaillances du marché, il est fondamental de bien comprendre la cause et l´étendue de ces défaillances en termes d´externalités horizontales et verticales. Celles-ci compromettent gravement la rentabilité attendue de l´investissement privé dans l´innovation agricole en général, et ont donc un impact négatif sur le volume économiquement optimal des investissements. Il recommande la mise en ouvre de stratégies de soutien différenciées, à savoir : budgétisation fondée sur la performance, schémas de financement concurrentiels et plus forte implication des bénéficiaires finaux pour s´assurer que les ressources publiques disponibles sont investies dans les projets d´innovation agricole les plus prometteurs.

11/01/2012


Repositionnement stratégique de l’agrobiodiversité dans le secteur horticole pour le développement durable

(Exposé principal, finale du concours « Femmes et sciences »)La biodiversité horticole, essentielle à l’alimentation des populations en Afrique, aurait dû faire partie des célébrations de l’Année internationale de la biodiversité 2010. Mais avec l’introduction des cultures exotiques tempérées, l’engouement pour les légumes verts indigènes (généralement considérés comme des « mauvaises herbes » ou de la « nourriture pour les pauvres ») est en plein déclin. Dans la mesure où la moitié de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté, entraînant des problèmes de santé et de nombreux cas de malnutrition, un changement de paradigme dans les modes de production agricole s’avère nécessaire afin d’exploiter pleinement le potentiel économique et nutritionnel des fruits et légumes indigènes. L’agrobiodiversité a un rôle crucial à jouer pour révolutionner le secteur horticole et ainsi garantir la sécurité alimentaire, améliorer la qualité nutritionnelle, accroître les revenus et contribuer à la mise en œuvre d’un développement durable en Afrique. Cet article présente les stratégies et les recommandations destinées à promouvoir l’agrobiodiversité sur le continent.Cet article est tiré de la publication du CTA/FARA (2011) intitulée « Innovations agricoles au service du développement durable », Volume 3, Numéro 2.

14/03/2012


Développement d’un outil d’aide à la décision ENDIISA pour améliorer l’alimentation du cheptel laitier en Ouganda

(Premier prix, concours « Femmes et sciences »)Les efforts visant à améliorer l’alimentation du bétail en Ouganda ont permis d’identifier les éléments nutritionnels nécessaires pour satisfaire leurs besoins. Ceux-ci comprennent l’herbe des pâturages et les légumes, les légumineuses arbustives et les arbres à usages multiples, les résidus de cultures et les sous-produits agro-industriels. En dépit des savoirs prodigués et de l’utilisation de ressources alimentaires appropriées, la production de lait dans les exploitations laitières reste faible en volume (2 à 5 litres par jour et par vache). Cette faible productivité du cheptel laitier est due au manque de connaissances disséminées aux éleveurs. Le fait que ces derniers ne connaissaient pas les quantités d’aliments à distribuer journellement à leur bétail pour répondre aux mieux à leurs besoins nutritifs constitue l’un des problèmes majeurs identifié. Cette étude montre l’importance d’utiliser des outils d’aide à la décision face aux défis qui se posent. Elle fournit des informations sur les problèmes liés à l’alimentation du cheptel laitier. Enfin, l’outil d’aide à la décision qui a été initialement développé puis testé a permis d’améliorer l’alimentation du bétail et d’augmenter le niveau de production laitière de 24 %. L’outil est disponible sur le site de l’Organisation nationale pour la recherche (NARO) en Ouganda. Son utilisation est vivement recommandée aux exploitants agricoles, chercheurs, formateurs et décideurs politiques.Cet article est tiré de la publication du CTA/FARA (2011) intitulée « Innovations agricoles au service du développement durable », Volume 3, Numéro 2.

14/03/2012


Comprendre les changements climatiques passés, présents et à venir en Afrique de l’Ouest et de l’Est

(Exposé principal, finale du concours « Jeunes professionnels et sciences »)Si le changement climatique affecte tous les secteurs de la société, que ce soit au niveau local, régional ou continental, les données actuellement disponibles sont insuffisantes pour guider le processus d’élaboration des politiques. Il y a un intérêt certain à analyser les événements climatiques passés pour comprendre le présent et améliorer la fiabilité des projections sur les changements climatiques futurs. Une collaboration interdisciplinaire et internationale s’avère par conséquent nécessaire pour étendre les frontières de la recherche et mettre au point des modèles climatiques régionaux et sous-régionaux afin de permettre aux décideurs politiques d’agir à une échelle pertinente. Les cernes de croissance des arbres et les isotopes stables de ces cernes fournissent des données sur la variabilité climatique passée.En Afrique, la période couverte par l’enregistrement instrumental des événements climatiques est trop courte. La dendrochronologie ajoute une perspective à plus long terme essentielle pour lutter contre les effets de la variabilité climatique, mais aussi promouvoir l’adaptation des paysages agroforestiers et des écosystèmes forestiers au changement climatique. Des analyses de cernes de croissance des arbres ont été réalisées dans le cadre d’une collaboration internationale indépendante entre des instituts de recherche partenaires en Allemagne et en Afrique. Les isotopes stables des éléments carbone et oxygène des cernes de croissance de Sclerocarya birrea dans la région du Sahel (Burkina Faso) ont montré des signaux forts de dérèglements climatiques. Des chronologies représentatives d’arbres de plus de 100 ans sont en cours de développement au Burkina Faso et en Tanzanie. Le projet actuellement mené dans la forêt de Munessa en Ethiopie permettrait d’établir des séries chronologiques sur une période de plus de 350 ans. Enfin, les séries chronologiques représentatives des cernes de croissance des arbres développées dans le cadre de trois projets seront combinées afin d’établir des modèles de corrélation à grande échelle entre la croissance des arbres et les températures de surface de la mer, en vue d’analyser les téléconnexions climatiques sur l’ensemble du continent. Afin d’obtenir des données représentatives et de formuler une série de recommandations pour le continent, il conviendra toutefois d’étendre l’étude à d’autres régions d’Afrique.Cet article est tiré de la publication du CTA/FARA (2011) intitulée « Innovations agricoles au service du développement durable », Volume 3, Numéro 2.

14/03/2012


Cours des matières premières, recettes budgétaires et croissance économique : cas de la Côte d’Ivoire

(Premier prix, concours « Jeunes professionnels et sciences »)La Côte d’Ivoire intervient dans le commerce mondial à travers une gamme réduite de produits primaires tels que le cacao, le café, le bois et le pétrole. Selon les statistiques du commerce extérieur de la Côte d’Ivoire, ces quelques produits représentent plus de la moitié de la valeur des exportations depuis l’indépendance. Comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire est un pays « preneur de prix ». Elle n’a de ce fait aucune influence sur le niveau de prix de ses exportations, et sur celui de ses importations. De plus, ses exportations sont libellées en monnaie étrangère dont le cours lui échappe et affecte ses recettes d’exportation exprimées en monnaie nationale. Il apparaît alors que cette dépendance à l’égard de produits de base rend le pays vulnérable. Cette étude évalue l’impact de la fluctuation des prix mondiaux des produits de base sur la variabilité du produit intérieur brut (PIB) en Côte d’Ivoire. Cette étude s’est assignée les objectifs spécifiques suivants : analyser la structure des exportations de la Côte d’Ivoire afin de mettre en évidence le poids des produits de base dans les recettes d’exportation; analyser la filière cacao-café et du pétrole et des intervenants; mesurer l’influence des fluctuations des prix sur les recettes issues de la fiscalité de porte; mettre en évidence l’impact des variations de ces recettes sur la croissance économique ivoirienne. Les résultats montrent la nécessité de poursuivre les efforts visant à diversifier l’économie et à encourager la mise en place d’un observatoire destiné à prédire et à surmonter les différents chocs.Cet article est tiré de la publication du CTA/FARA (2011) intitulée « Innovations agricoles au service du développement durable », Volume 3, Numéro 2.

14/03/2012


Rapport d´une étude de cas CTA-ISRA sur les systèmes ASTI : la filière riz dans la vallée du fleuve Sénégal

Le présent rapport est basé sur une analyse du système agricole de science, technologie et innovation (ASTI) à partir du cas de la riziculture dans la vallée du fleuve Sénégal. Elle met en application l´approche des systèmes d´innovation dans un cadre méthodologique normalisé. La méthodologie comprenait trois phases : 1) l´analyse de la vision et des politiques sous-tendant l´innovation dans la filière riz ; 2) l´identification et la cartographie des différents acteurs et l´évaluation de leurs pratiques, compétences et interactions ; 3) l´identification des contraintes et des réalisations liées à la génération et à l´utilisation d´innovations au sein de la filière.L´étude conclut que les améliorations de la production et les innovations dans la filière riz requièrent une combinaison étroite de plusieurs facteurs interdépendants, qui vont de la vision politique au comportement des acteurs. Il est tout à fait possible d´améliorer les performances de ce secteur, par exemple en aménageant davantage de terres agricoles, en améliorant la disponibilité de l´eau, les rendements et la qualité du riz. Les recommandations formulées appellent à : 1) établir un système de financement durable pour la recherche (par exemple, une taxe sur les importations agricoles) ; 2) mener des recherches sur les technologies et les équipements agricoles disponibles pouvant être adaptés et facilement adoptés à un coût relativement abordable ; 3) annualiser les crédits accordés pour pouvoir financer de manière adéquate les activités agricoles ; 4) identifier des lignes et des mécanismes de crédit à court et moyen terme pour financer les équipements et les installations hydro-agricoles ; 5) supprimer les taxes sur les machines et équipements agricoles, et leurs pièces détachées ; 6) promouvoir et faciliter les synergies entre les différentes institutions afin de mieux répondre à la demande en matière d´innovation.

1/05/2012


Rapport d´une étude de cas CTA-Université de Zambie sur les systèmes ASTI : l´industrie laitière en Zambie

Cette étude de cas visait à évaluer le sous-secteur laitier en Zambie à travers une approche basée sur les systèmes d´innovation. Les efforts déployés par le gouvernement zambien pour nationaliser la production laitière, en accordant des subventions aux producteurs laitiers locaux et en contrôlant les prix, ont entraîné le départ des producteurs étrangers du secteur laitier en Zambie. Depuis, le pays produit du lait en dessous de sa capacité optimale. L´absence significative de services de vulgarisation, ceci en dépit des efforts consentis par les ONG pour former les exploitants à la gestion de la production laitière, est l´un des facteurs qui affectent négativement le secteur. Un certain nombre de recommandations ont été formulées en vue d´améliorer la filière : 1) améliorer le partage de l´information et les interactions entre les différents acteurs en vue d´atteindre les objectifs préalablement fixés ; 2) établir des centres d´élevage laitier ; 3) mener une évaluation des services de vulgarisation et faciliter la privatisation des services vétérinaires ; 4) améliorer les programmes de renforcement des capacités grâce à une formation aux techniques de gestion de la production laitière ; 5) favoriser la culture des pâturages et la production de cultures fourragères pour le cheptel laitier ; 6) augmenter le financement des instituts de recherche ; 7) développer des produits laitiers innovants afin d´augmenter la consommation de lait en Zambie.

1/05/2012


Développement technologique et autonomisation des femmes : le cas du hache-fourrage au service des petits producteurs laitiers en Ouganda

En Ouganda comme dans de nombreux autres pays du monde, les outils qui permettent d’économiser le travail sont préconisés pour améliorer la productivité, en particulier durant la haute saison, ainsi que la qualité de vie (NARO, 2001 ; MAAIF, 2005 ; Carr et Hartl, 2010). Selon Carr (2010), le développement et la diffusion de ces nouvelles technologies ont été ciblés sur les femmes parce qu’elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Bien que de nombreux efforts en matière de développement supposaient que les femmes tireraient profit de ces technologies, pour autant que leurs rôles soient pris en compte dans leur processus de conception (Doss, 2001), les recherches menées par l’auteur montrent que la seule prise en compte des rôles des femmes n’est pas suffisante. Parfois, les nouvelles technologies n’ont pas permis aux femmes d’économiser du temps de travail et ont même aggravé leurs conditions sociales et économiques.

31/05/2012


Recherche et gouvernance dans la chaîne de valeur des pêches : les enseignements de la CARICOM

La Communauté caribéenne (CARICOM) rassemble quinze petits États insulaires en développement (PEID) pratiquant essentiellement une pêche artisanale, à l’exception notamment des pêcheries industrielles de crevettes et de poissons de fond du plateau Brésil-Guyanes. Les plateaux continentaux, les récifs et les habitats associés ainsi que la haute mer sont les zones les plus exploitées, et la gestion écosystémique suscite un vif intérêt à l’échelle régionale (Fanning et al., 2011). La transformation après récolte est minime pour de nombreuses chaînes de valeur de la CARICOM, mais les produits de la pêche frais, réfrigérés et surgelés alimentent les marchés nationaux et les marchés d'exportation haut de gamme.Même si les activités de pêche ne représentent qu’un faible pourcentage du produit intérieur brut, elles demeurent néanmoins importantes dans la plupart des pays au regard de la sécurité alimentaire, des moyens de subsistance, de la culture et des secteurs économiques tels que le tourisme. L’écosystème et les contextes économiques placent les chaînes de valeur des pêches sur l’échiquier de la gouvernance, ce qui implique la résolution des problèmes à l’échelle sociétale et régionale et la création de débouchés pour, dans le cas présent, un développement social et économique durable par le biais des activités de pêche (Parsram et McConney, 2011).

31/05/2012


La technique de multiplication des tiges de manioc : une option viable pour le développement du secteur ?

Ce document met en lumière la position stratégique du manioc dans les systèmes alimentaires et agricoles de millions de ménages ruraux, particulièrement en Afrique. Les principales questions liées à l’agronomie du manioc, notamment les plants et semences et la productivité par unité de surface, sont examinées. Le développement de variétés améliorées ainsi que l’état et les contraintes du système de distribution des semences de manioc au Nigeria sont soulignés. Par ailleurs, le développement de la technique de multiplication rapide de variétés de manioc améliorées est abordé, en mettant l’accent sur les méthodes et les raisons de l’utilisation de cette technique par les agriculteurs. Une étude de cas portant sur l’adoption et la capacité d’utilisation chez les agriculteurs dans une zone de culture du manioc du sud du Nigeria est présentée. Principalement, les opportunités et les contraintes liées à cette technique dans les processus d’innovation agricole pour le manioc sont étudiées et des questions sont soulevées quant à son aptitude à être appliquée à une plus grande échelle, étant donné les défis posés par l’obtention de quantités substantielles de racines.

9/07/2012


Renforcer la biotechnologie en Afrique par un transfert de technologie efficace : la réussite de la biotechnologie du manioc

Outre la nécessité d’optimiser et de promouvoir de bonnes pratiques agricoles pour le manioc, le développement d'accessions améliorées est également indispensable à l’augmentation du rendement du manioc. Ces dernières décennies, l’amélioration du manioc reposait en grande partie sur une sélection classique effectuée par des centres de recherche internationaux et nationaux dans des pays où le manioc est une culture de base. Malgré la production de bons cultivars de manioc et de lignées élites, l’introgression de caractères améliorés dans le manioc reste une tâche chronophage et laborieuse en raison de son hétérozygotie élevée et de son long cycle de vie (Ceballos et al., 2004). Pour certains caractères, la disponibilité de marqueurs moléculaires permet de contourner partiellement les limites associées à la sélection classique et de faciliter l’accumulation des caractères recherchés (Rudi et al., 2010). Dans cette optique, la transformation génétique s’est imposée comme un outil puissant pour la production de manioc amélioré de manière rapide et efficace, pour la génération de nouveaux caractères non présents dans le matériel génétique du manioc et pour combiner facilement plusieurs caractères améliorés dans les cultivars de manioc privilégiés par les agriculteurs.

11/07/2012


Déterminants organisationnels et institutionnels de l’innovation dans les filières horticoles des pays ACP

L’innovation est au centre de l’adaptation des agricultures aux enjeux de développement liés à la diminution de la pauvreté, la protection des ressources environnementales et la compétitivité. Dans le secteur[1] de l’horticulture[2] (banane, mangue, agrume, haricot vert, fleurs) des pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), l’innovation dans la logistique (transport maritime, navires réfrigérés, chaîne du froid) associée à la globalisation des firmes explique en partie la croissance des échanges internationaux. La notion d’innovation recouvre différentes disciplines (économie, sociologie, gestion, etc.), différents outputs (produit et procédés) et diverses caractéristiques (technologiques, organisationnelles, institutionnelles, etc.). De manière transversale, l’innovation renvoie aux processus d’interaction qui génèrent des connaissances à l’origine d’inventions et qui intègrent l’invention dans le système productif, les filières ou les chaînes globales de valeur (Temple et al., 2011). Ces processus sont gouvernés par des variables institutionnelles liées aux conditions d’accès aux marchés (logistique, normes, réglementation), aux ressources (intrants, information, connaissances, financements) et aux règles de cohésion sociale (valeurs, culture, politique). Ils sont accélérés par les entrepreneurs issus des principales parties prenantes, au centre desquelles il y a les compagnies.Nous proposons d’expliciter en quoi le développement des productions horticoles des pays ACP pour l’approvisionnement des marchés régionaux, locaux ou internationaux est lié aux déterminants de l’innovation. Nous structurerons l’analyse par une distinction entre la nature exogène ou endogène de ces déterminants par rapport à la localisation territoriale des innovations. L’objectif est de créer un cadre d’analyse pour la compréhension des politiques d’innovations sectorielles publiques et des stratégies d’investissement des entreprises, des organisations de producteurs et des organisations non gouvernementales.[1] Ensemble des entreprises de production, de commerce ou de services qui ont pour activité principale l’horticulture.[2] Définition large de l’horticulture pour l’ensemble des productions (fruits, légumes et fleurs) dont des caractéristiques comme la périssabilité, la fragilité, etc. déterminent les innovations technologiques.

16/08/2012


Ajouter de la valeur aux fruits tropicaux – Le cas du secteur jamaïcain de l’akée : enseignements sur les politiques et les pratiques.

IntroductionLe fruit de l’akée (Blighia sapida K.D. Koenig) est l’emblème de l’identité nationale jamaïcaine. L’akée serait originaire de la forêt de la côte guinéenne de l’Afrique occidentale tropicale, où il est admiré pour son ombre et ses qualités ornementales, et utilisé dans la construction de meubles (Seaforth, 1963). Dans les années 1700, pendant la traite transatlantique des esclaves, alors que des millions d’Africains sont transportés vers les Caraïbes, ils apportent avec eux des graines d’akée, utilisées pour la pêche. La graine noire et luisante contient de la saponine, un composé polyphénolique physiologiquement actif qui produit de la mousse au contact de l’eau. Cet ingrédient actif est toxique pour le poisson (Davidson, 1971).La partie comestible du fruit, l’arille, est consommée au Nigeria, où elle est appelée ishin. Les connaissances autochtones concernant le fruit de l’akée ont été transportées jusqu’à la région des Caraïbes, plus spécifiquement en Jamaïque, où il est devenu l’ingrédient principal du plat national appelé « akée à la morue » (Royes et Baccus, 1988). Ce fruit tropical est transformé et exporté sous forme de conserve, mais le secteur doit faire face à de nombreuses difficultés. Les milieux de la science et de l'ingénierie se sont mobilisés pour préserver le secteur mais des problèmes de qualité et de sécurité restent un frein à l’expansion sur le marché international.Le fruit de l’akée est une capsule qui est verte avant maturité pour ensuite virer de jaune à rouge, atteignant 7,7 à 10 cm de long à maturité complète (Mitchell et al., 2008). Le fruit devient une capsule charnue à trois loges de couleur rouge, composée de trois valves avec un septum au centre. Les graines sont noires ; on en trouve une par loge avec un arille charnu autour de sa base ; l’arille est attaché au placenta par une membrane rouge. L’arille est la partie comestible du fruit consommée après le retrait total de la graine et de la membrane rouge à laquelle elle est attachée (Figure 1). La gousse d’akée contient généralement trois noyaux ; occasionnellement, deux ou quatre noyaux et plus rarement, cinq noyaux (Barnett, 1939). Figure 1. Fruits d’akée non mûrs (1) et fruits d’akée mûrs et ouverts (2) avec l’écorce (A), les graines (B) et les arilles (C).

16/08/2012


Science et technologie pour le développement de la chaîne de valeur du bétail : le point sur l'insémination artificielle

La croissance démographique, l'urbanisation et l'augmentation des revenus dans les pays en développement entraînent une demande croissante en nourriture d'origine animale. Cette demande provient de changements dans le régime alimentaire de plusieurs milliards de personnes et offre des possibilités d'augmenter les revenus des pauvres dans les campagnes. Au cours des vingt dernières années, la consommation de viande dans les pays en développement a augmenté trois fois plus vite que dans les pays développés. Afin de tirer parti de cette demande, les agriculteurs des pays en développement devraient s'adapter au nouvel environnement, qui exige la dissémination des technologies et des changements dans les systèmes de production si l'on veut en finir avec la faible productivité.

21/09/2012


Science et innovation dans le développement des chaînes de valeur de l'élevage familial de volailles : leçons pour les pays africains

L'élevage de volailles à l'échelle familiale demeure primordial ; on estime que 80 % des réserves mondiales de volaille sont gardées en petites quantités (un à vingt animaux). L'élevage familial de volailles joue un rôle prépondérant dans de nombreux foyers d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, assurant aussi bien la nourriture et l'équilibre nutritif qu'un gagne-pain, et permettant la conservation d'espèces indigènes. Le présent article se concentre sur la « basse-cour familiale » en Afrique, notamment sur la production de volailles extensive ainsi qu'à petite échelle intensive.(Crédit photo : Guy et Monique Laurent 2005)

15/10/2012


L'aviculture durable à petite échelle : les aliments locaux pour animaux sont-ils une option viable pour la région du Pacifique ?

Le manque de petites installations régionales de production d’aliments pour animaux, le coût élevé des aliments importés et les importations de médiocre qualité constituent un frein au développement du secteur de la petite aviculture dans certains pays du Pacifique. Sachant que l’on trouve dans certaines régions des quantités suffisantes d’ingrédients produits localement (manioc, patate douce, noix de coco, maïs), les perspectives d’utilisation d’aliments alternatifs pour animaux se trouvent dans les unités avicoles semi-commerciales ou familiales. Dans ces secteurs où l’objectif de rentabilité l’emporte sur celui de la production maximale, les aliments alternatifs pour animaux peuvent contribuer utilement à l’alimentation des volailles.Dans son article, Glatz examine quatre stratégies d’alimentation afin de produire des rations efficaces pour les volailles en fonction des ressources alimentaires disponibles dans la région. Avec la formulation d’une ration complète à partir d’ingrédients alimentaires locaux, la production d’oufs était beaucoup plus faible chez les volailles nourries avec la ration locale par comparaison à la ration commerciale. Grâce au système d’alimentation libre, les volailles sont capables d’ajuster leur apport nutritionnel en fonction de leurs besoins physiologiques, à condition que les aliments des trois groupes alimentaires soient facilement disponibles. Avec l’utilisation d’un mélange de concentré et d’ingrédients locaux, les volailles nourries avec 50 % de patates douces et 50 % de concentré à faible teneur énergétique, ou avec 50 % de manioc et 50 % de concentré à haute teneur énergétique, ont atteint leur poids de marché dans les délais prévus. Un régime alimentaire composé de 70 % de patates douces et de 30 % de concentré à faible teneur énergétique n’était efficace qu’au sein d’un environnement plus adapté dans la province Ouest de Papouasie-Nouvelle-Guinée. La dilution d’une ration de finition pour poulets de chair avec 20 à 40 % de farine de coprah entraînait une croissance similaire à celle obtenue avec le régime témoin, tandis que l’inclusion de 60 % de farine de coprah se traduisait par une croissance un peu moins acceptable.L’établissement de mini-moulins et de petits centres régionaux de production d’aliments pour animaux (produisant de 5 à 10 tonnes par semaine) dans des zones où l’approvisionnement local en aliments est abondant pourrait potentiellement permettre des économies allant jusqu’à 30 % sur le coût des aliments pour animaux et rendre compétitif l’élevage familial de volailles dans la région du Pacifique.

9/07/2012


Augmenter les rendements rizicoles et économiser l'eau : leçons en matière de politiques et de pratiques – Le système de riziculture intensive (SRI)

Cet article de fond souligne les avantages de l'intensification des systèmes rizicoles, notamment grâce à la technologie de l'arrosage et l'assèchement alternés (AWD, de l'anglais Alternate-Wetting and Drying) qui permet de réduire de 20 à 50 % la consommation d'eau pour le riz paddy. Avec la pratique actuelle de l'inondation continuelle des rizières, la riziculture reçoit deux à trois fois plus d'eau que les autres céréales irriguées, même si le riz présente un taux de transpiration similaire. Le développement de technologies destinées à améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau ou à augmenter la productivité de l'eau dans la production rizicole permettra d'économiser la ressource et sa réallocation pour d'autres usages. Le système d'intensification du riz permet à la fois d'économiser l'eau et d'augmenter les rendements. Il repose sur les principes suivants : amélioration de l'enracinement des plantes, réduction sensible de la densité des plantes et amélioration de la fertilité des sols. Afin de suivre les pratiques du SRI, on encourage les agriculteurs à soigner le nivellement des parcelles, afin d'éviter que les plants de petite taille ne se retrouvent noyés. Le nivellement des parcelles est un élément important qui contribue à économiser l'eau, puisqu'il permet une répartition uniforme de l'eau dans toute la parcelle, de même qu'un contrôle précis de la hauteur de l'irrigation. En conséquence, le SRI entraîne des variations dans les coûts de production et dans la répartition de la main-d'ouvre en comparaison avec le système conventionnel. Des problèmes subsistent néanmoins, d'où la nécessité de mettre en place un système efficace de vulgarisation et de conseil.Photo/Crédit: Erika Styger

20/11/2012


Le savoir inhérent aux chaînes de valeur traditionnelles du riz – Une approche axée sur la pratique : peut-on tirer des leçons pour l’Afrique subsaharienne ?

Cet article de fond décrit les expériences de la SNV dans son travail de renforcement des chaînes de valeur du riz au Vietnam, au Laos et au Cambodge. Il s'intéresse tout particulièrement au rôle du système de savoir traditionnel ainsi qu'aux changements et aux adaptations qui interviennent en raison de l'évolution du marché et de l'implication du secteur privé. Il analyse également la manière dont les acteurs de la chaîne de valeur utilisent à la fois les savoirs traditionnels et modernes (scientifiques et technologiques) dans un environnement en mutation.La sélection naturelle et les connaissances des agriculteurs ont permis de préserver une large gamme de variétés de riz. Toutefois, depuis l'introduction de l'irrigation intensive accompagnée d'une utilisation intensive d'engrais chimiques et de variétés à haut rendement, les agriculteurs sont de plus en plus tributaires de sources de savoir extérieures, mais ne reçoivent pas les services de conseil adéquats. L'amélioration des interactions entre les agriculteurs et le secteur privé est considérée comme essentielle pour répondre aux exigences des marchés internationaux, étant donné la nécessité de fournir une qualité homogène sur une base régulière et de manière rentable.

20/11/2012