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Épices et plantes médicinales

Les petits exploitants des pays ACP pourront-ils recueillir les fruits de leur labeur et partager les bénéfices générés par une hausse de la productivité dans le secteur horticole ? Une augmentation des investissements dans la recherche et développement horticole contribuera-t-elle à réduire la pauvreté ? Quel est le rôle des technologies d’avant-garde ? Ce dossier passe en revue toutes les questions, et bien d’autres encore, sur la culture des plantes médicinales au service de l’alimentation et de la santé.

L’ethnobotanique et l’avenir de la R&D dans le domaine des ressources végétales autochtones

by Ameenah Gurib-Fakim, Centre de Phytothérapie et de Recherche (CEPHYR), Ebene, Maurice
Le terme « ethnobotanique », employé par Harshberger en 1896, se définissait comme l’étude des « plantes utilisées par les populations primitives et autochtones ». Des années plus tard, Jones (1941) en propose une définition plus concise : « L’étude de l’interaction entre les hommes primitifs et les plantes ». Schultes (1967) élargit cette définition pour y inclure « les relations entre l’homme et la végétation de son environnement ». L’ethnobotanique et l’ethnopharmacologie sont des domaines de recherche interdisciplinaires qui s’intéressent spécifiquement aux connaissances empiriques des populations autochtones à l’égard des substances médicinales, de leurs bénéfices potentiels pour la santé et des risques qu’elles induisent (Schultes et Von Reis, 1995). 28/09/2011
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VH. Heywood, Centre for Plant Diversity & Systematics, School of Biological Sciences, Université de Reading, UK. J Ethnopharmacol. 1er septembre 2011; 137(1):1-15. Epub 30 mai 2011.L’étude proposée dans cet article inscrit l’ethnopharmacologie dans une perspective interdisciplinaire associant alimentation, nutrition et biodiversité (sauvage et agricole). Elle est située dans le contexte des changements dramatiques que connaît notre planète. L’étude montre en outre l’impact de ces changements sur la santé humaine, la nutrition et sa base de ressources naturelles.L’ethnopharmacologie, la biodiversité, l’agriculture, l’alimentation et la nutrition sont étroitement liées mais souffrent d’une certaine compartimentalisation et d’un manque de communication qu’il conviendra de pallier. Heureusement, une convergence d’intérêts entre les secteurs de la biodiversité agricole et de la conservation de la biodiversité a émergé ces dernières années. La nécessité d’adopter une approche plus large, en rupture avec le modèle agricole conventionnel et qui tente de remédier aux problèmes nutritionnels contemporains, revêt aujourd’hui une importance accrue. De plus, la diversité des cultures, notamment les espèces locales, et la consommation d’espèces sauvages jouent un rôle important dans toute alimentation équilibrée. Les ethnopharmacologues doivent en outre avoir une meilleure connaissance des ressources disponibles – plantes, animaux et micro-organismes – et des actions mises en place dans le cadre des traités, comme le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture ainsi que la Convention sur la biodiversité et sa stratégie mondiale pour la conservation des plantes, afin de lutter contre leur dégradation et leur perte. Si l’âge d’or de l’ethnopharmacologie semble révolu, élargir la question sur les bienfaits de la biodiversité sauvage pour la santé et l’alimentation marquerait le début d’une nouvelle ère. L’étude conclut par une série de suggestions d’actions à mettre en œuvre. 28/09/2011
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(Source: UNESCO/Natural Sciences, 8 April 2011); Par Laurence Pourchez, Unesco Publishing, Collection Savoirs locaux et autochtones, 2011.La Réunion, Maurice et Rodrigues présentent des traditions médicinales uniques. Fruits d'un processus de créolisation dont les origines sont multiples, ces usages sont indissociables de la nature dans laquelle ils puisent. Ils constituent une clé privilégiée pour comprendre des sociétés qui se situent dans une dialectique constante entre tradition et modernité.Ces îles, initialement désertes, ont été peuplées à partir de la fin du XVIIe siècle par des populations originaires d'Europe, de Madagascar, d'Afrique, d'Inde et de Chine, voire de Polynésie ou d'Australie. Le dialogue entre les savoirs médicinaux propres à chacune d'elles a permis la naissance d'un savoir commun, transmis en grande partie par les femmes.Cet ouvrage met en lumière la connaissance qu'ont ces femmes des plantes médicinales et des gestes médicaux, notamment ceux qui accompagnent la naissance. Il interroge également la place des savoirs médicinaux dans ces sociétés insulaires à l’heure d’une occidentalisation croissante et de certains replis identitaires. 04/05/2011
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