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Feature articles


Vers une alimentation mondialisée : davantage de nourriture, diversité réduite et plus de risques associés

Cette étude approfondie menée par Colin Khoury du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), en collaboration avec des chercheurs d’autres instituts, fait apparaître les changements intervenus dans l’importance relative des différentes plantes cultivées dans les approvisionnements alimentaires nationaux à l’échelon mondial au cours des 50 dernières années. Cette étude de l’approvisionnement alimentaire à l’échelon mondial décrit de manière détaillée et confirme pour la première fois ce que les experts soupçonnaient depuis longtemps : au cours des cinq dernières décennies, les régimes alimentaires humains ont suivi un rythme de croissance similaire (moyenne mondiale de 36 %) et la tendance ne montre aucun signe de ralentissement, ce qui entraîne de lourdes conséquences pour la nutrition humaine et la sécurité alimentaire dans le monde. L’étude fait apparaître que le recours accru à un nombre limité de cultures alimentaires peut également contribuer à favoriser l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète, largement associés à une modification des habitudes alimentaires dans le monde. Nombre de cultures d’importance considérable à l’échelon régional – dont les céréales comme le sorgho, le millet et le seigle, ainsi que les plantes à racines et tubercules comme la patate douce, le manioc et l’igname – ont perdu du terrain. D’autres cultures céréalières et maraîchères importantes au niveau local – pour lesquelles des données comparables au niveau mondial ne sont pas disponibles – ont subi le même sort. L’autre danger d’avoir un panier alimentaire plus homogène est qu’il rend l’agriculture plus vulnérable aux principales menaces comme la sécheresse, les insectes nuisibles et les maladies, qui risquent de s’aggraver dans de nombreuses régions du monde en raison du changement climatique.  Note de l’éditeur : les chercheurs et les politiques peuvent-ils faire fi de la mondialisation des régimes alimentaires et du recours à un nombre limité de cultures ? Les implications pour l’avenir de la sécurité alimentaire et nutritionnelle sont lourdes de conséquences, que ce soit pour les économies ou l’environnement naturel. Des efforts de recherche similaires devraient être consentis en faveur de l’élevage – reportez-vous à l’article de Patterson. J’ai lu il y a quelques semaines que des chercheurs chinois avaient commencé à examiner les conséquences de la perte des ressources génétiques autochtones, qui sont plus résilientes, pour l’alimentation et l’agriculture.Autres informations pertinentes: Communiqué de presse, CIAT News, Agricultural Biodiversity Weblog et une article à CrossMark.(CIAT, 29/01/2014)

13/05/2014


Fortification alimentaire : nouveaux résultats et implications

Johanna T Dwyer de la Tufts Medical School (Boston, USA) et ses collègues de divers instituts de recherche dans le monde examinent dans cet article l’enrichissement actuel des denrées alimentaires aux Etats-Unis. Ils examinent et évaluent l’intérêt de cette fortification alimentaire, le succès des efforts déjà déployés dans ce domaine et son rôle futur pour prévenir ou empêcher les insuffisances nutritionnelles. La fortification des aliments en vitamines et minéraux est une stratégie de santé publique visant à améliorer les apports nutritionnels des populations sans pour autant augmenter les apports caloriques. De nombreux Américains ne parviendraient pas à maintenir le niveau de nutrition recommandé sans fortification alimentaire. Parvenir à un niveau souhaitable de qualité nutritionnelle, et surtout le maintenir, constitue par conséquent un objectif important de santé publique. Si l’apport en nutriments peut aider à maintenir et à améliorer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires, l’enrichissement intempestif des denrées alimentaires peut entraîner une sur- et sous-fortification et provoquer des déséquilibres nutritionnels, selon les auteurs. Toute modification apportée à la politique de fortification alimentaire doit tenir compte des effets possibles pour toutes les catégories de la population, mais aussi des applications de la technologie alimentaire et de la sécurité sanitaire des aliments et leurs limites.     http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/nure.12086/full    (Nutrition Reviews, 21/01/2014)

27/02/2014


Améliorer la nutrition grâce à l’agriculture: priorités et approches

L’établissement de régimes alimentaires sains est certes nécessaire, mais insuffisant, et l’agriculture y contribue par le biais de la production alimentaire, en assurant la disponibilité, l’accessibilité, l’utilisation et la durabilité. Le rôle de l’agriculture et de l’alimentation évolue sans cesse. L’agriculture est à la fois axée sur le marché et sur la subsistance des ménages. Alors, comment concilier qualité nutritionnelle, sécurité alimentaire et prix ? Ces dernières décennies, l’accès a été limité par l’offre et la hausse des prix et, lorsque l’alimentation est moins diversifiée, les aliments de base prennent une place plus importante pour répondre aux besoins nutritionnels, notamment en oligo-éléments.   

5/06/2014


Faire de la nutrition une priorité nationale : quelques exemples de processus politiques

Lutter efficacement contre la malnutrition nécessite une action durable entre les différents secteurs, un leadership solide, des coalitions et des niveaux élevés de capacités institutionnelles et opérationnelles. Une fois ces besoins satisfaits, les nations seront peut-être en mesure d’appliquer à plus grande échelle les interventions liées à la nutrition et de répondre aux défis posés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les prix élevés des denrées alimentaires et d’autres chocs. Malheureusement, de nombreux gouvernements n’ont pas la capacité de mettre en œuvre leurs engagements en vue d'atteindre ces objectifs. Dans ces pays, la nutrition est emprisonnée dans un « cycle de faible priorité » . 

5/06/2014


Nutrition et régimes alimentaires dans la Caraïbe : Changements et tendances

La progression des maladies chroniques non transmissibles liées à la nutrition dans les Caraïbes, accompagnée de l’explosion du coût des soins de santé, est intervenue parallèlement à des changements dans les habitudes alimentaires. Par exemple, en 2003, le total des coûts directs et indirects du traitement des maladies liées à l’obésité dans cinq pays était estimé à 1 000 millions de dollars. Longtemps marquées par la malnutrition protéino-énergétique, avec des choix alimentaires à important apport énergétique (beaucoup de graisses, de sucres et de protéines) associés à de nombreuses influences externes, les populations caribéennes ont été amenées à développer un régime alimentaire considéré comme malsain. Nous sommes actuellement confrontés au double fardeau de la sous-alimentation (persistance à certains endroits de la malnutrition protéino-énergétique et de l’anémie par carence en fer) et de la suralimentation (cancers, diabètes, hypertension) ; l’une et l’autre menacent de saper tous les efforts pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle exige de mieux connaître les racines du problème grâce à la recherche et à davantage de collaboration entre les secteurs. Seule la collaboration permettra aux différents secteurs (agriculture, santé et nutrition, commerce, éducation, sciences et innovation) de réaliser l’objectif collectif de meilleurs résultats nutritionnels et agricoles.

2/07/2013