Knowledge for Development

Articles de fond


Déterminants organisationnels et institutionnels de l’innovation dans les filières horticoles des pays ACP

L’innovation est au centre de l’adaptation des agricultures aux enjeux de développement liés à la diminution de la pauvreté, la protection des ressources environnementales et la compétitivité. Dans le secteur[1] de l’horticulture[2] (banane, mangue, agrume, haricot vert, fleurs) des pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), l’innovation dans la logistique (transport maritime, navires réfrigérés, chaîne du froid) associée à la globalisation des firmes explique en partie la croissance des échanges internationaux. La notion d’innovation recouvre différentes disciplines (économie, sociologie, gestion, etc.), différents outputs (produit et procédés) et diverses caractéristiques (technologiques, organisationnelles, institutionnelles, etc.). De manière transversale, l’innovation renvoie aux processus d’interaction qui génèrent des connaissances à l’origine d’inventions et qui intègrent l’invention dans le système productif, les filières ou les chaînes globales de valeur (Temple et al., 2011). Ces processus sont gouvernés par des variables institutionnelles liées aux conditions d’accès aux marchés (logistique, normes, réglementation), aux ressources (intrants, information, connaissances, financements) et aux règles de cohésion sociale (valeurs, culture, politique). Ils sont accélérés par les entrepreneurs issus des principales parties prenantes, au centre desquelles il y a les compagnies.Nous proposons d’expliciter en quoi le développement des productions horticoles des pays ACP pour l’approvisionnement des marchés régionaux, locaux ou internationaux est lié aux déterminants de l’innovation. Nous structurerons l’analyse par une distinction entre la nature exogène ou endogène de ces déterminants par rapport à la localisation territoriale des innovations. L’objectif est de créer un cadre d’analyse pour la compréhension des politiques d’innovations sectorielles publiques et des stratégies d’investissement des entreprises, des organisations de producteurs et des organisations non gouvernementales.[1] Ensemble des entreprises de production, de commerce ou de services qui ont pour activité principale l’horticulture.[2] Définition large de l’horticulture pour l’ensemble des productions (fruits, légumes et fleurs) dont des caractéristiques comme la périssabilité, la fragilité, etc. déterminent les innovations technologiques.

16/08/2012


Ajouter de la valeur aux fruits tropicaux – Le cas du secteur jamaïcain de l’akée : enseignements sur les politiques et les pratiques.

IntroductionLe fruit de l’akée (Blighia sapida K.D. Koenig) est l’emblème de l’identité nationale jamaïcaine. L’akée serait originaire de la forêt de la côte guinéenne de l’Afrique occidentale tropicale, où il est admiré pour son ombre et ses qualités ornementales, et utilisé dans la construction de meubles (Seaforth, 1963). Dans les années 1700, pendant la traite transatlantique des esclaves, alors que des millions d’Africains sont transportés vers les Caraïbes, ils apportent avec eux des graines d’akée, utilisées pour la pêche. La graine noire et luisante contient de la saponine, un composé polyphénolique physiologiquement actif qui produit de la mousse au contact de l’eau. Cet ingrédient actif est toxique pour le poisson (Davidson, 1971).La partie comestible du fruit, l’arille, est consommée au Nigeria, où elle est appelée ishin. Les connaissances autochtones concernant le fruit de l’akée ont été transportées jusqu’à la région des Caraïbes, plus spécifiquement en Jamaïque, où il est devenu l’ingrédient principal du plat national appelé « akée à la morue » (Royes et Baccus, 1988). Ce fruit tropical est transformé et exporté sous forme de conserve, mais le secteur doit faire face à de nombreuses difficultés. Les milieux de la science et de l'ingénierie se sont mobilisés pour préserver le secteur mais des problèmes de qualité et de sécurité restent un frein à l’expansion sur le marché international.Le fruit de l’akée est une capsule qui est verte avant maturité pour ensuite virer de jaune à rouge, atteignant 7,7 à 10 cm de long à maturité complète (Mitchell et al., 2008). Le fruit devient une capsule charnue à trois loges de couleur rouge, composée de trois valves avec un septum au centre. Les graines sont noires ; on en trouve une par loge avec un arille charnu autour de sa base ; l’arille est attaché au placenta par une membrane rouge. L’arille est la partie comestible du fruit consommée après le retrait total de la graine et de la membrane rouge à laquelle elle est attachée (Figure 1). La gousse d’akée contient généralement trois noyaux ; occasionnellement, deux ou quatre noyaux et plus rarement, cinq noyaux (Barnett, 1939). Figure 1. Fruits d’akée non mûrs (1) et fruits d’akée mûrs et ouverts (2) avec l’écorce (A), les graines (B) et les arilles (C).

16/08/2012


Bioéconomie et croissance verte : intégrer les connaissances des agriculteurs pour une approche axée sur les biens publics

La bioéconomie et la croissante verte sont à l’ordre du jour de la politique internationale depuis plusieurs années. Deux points de vue principaux se détachent concernant la « bio-économie » : d’une part, une perspective industrielle, et d’autre part, une perspective publique – chacune promouvant des perspectives d’avenir différentes pour les systèmes agricoles et le rôle des agriculteurs ; certains concernant les deux perspectives.

28/04/2016