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Prévention des pertes après récoltes

Les pays ACP continuent à enregistrer des pertes post-récolte élevées (15-85 %) dans le commerce des fruits et légumes frais et transformés, des céréales, des grains, de l'élevage et de la pêche, non seulement sur les marchés intérieurs, mais aussi sur ceux d'exportation. Bien que des techniques nouvelles et améliorées pour étendre la durée de conservation des produits frais existent, la réduction des pertes post-récolte reste un défi économique important. Les questions qui requièrent une réponse urgente sont les suivantes : la quantification et la caractérisation de l'ampleur des pertes post-récolte dans la chaîne de valeur pour la vaste gamme de denrées produites et commercialisées par des millions de petits producteurs, afin de déterminer les interventions prioritaires ; la réalisation des investissements nécessaires pour améliorer la recherche, les choix technologiques et les infrastructures permettant d’étendre la durée de conservation des produits afin de satisfaire aux normes de qualité et de sécurité alimentaire ; le renforcement des capacités nécessaires pour améliorer la connaissance des opérations post-récolte dans la chaîne de valeur, afin de répondre aux demandes changeantes des consommateurs.

Les traitements post-récolte, notamment l'utilisation de composés chimiques et biologiques (fongicides, bactéricides et insecticides, par exemple) et le contrôle de la température, de l'humidité relative et de l'air, ainsi que les emballages, le stockage et les infrastructures de transport, se sont améliorés. Cependant, les problèmes de qualité, par exemple le maintien les profils de texture et de saveur, et les problèmes quantitatifs, avec les pertes après récolte, restent à des niveaux élevés en raison de dommages pathologiques, physiologiques, mécaniques et autres lors de la récolte, du stockage, de la transformation, du transport, ainsi que dans les points de vente. La présence de résidus chimiques, de micro-organismes et autres corps étrangers trouvés dans les produits frais traités et les produits transformés sont problématiques et contribuent à des niveaux élevés de rejet.

Ce dossier comporte deux articles principaux : le premier, écrit par les Drs Ducamp et Sagoua du CIRAD, traite de deux agents antifongiques naturels, le système lactoperoxydase basé sur une enzyme naturelle et l'huile de neem, présentés comme des traitements post-récolte alternatifs permettant de répondre à l’évolution de la demande des consommateurs pour moins ou pas de produits chimiques dans leurs aliments, surtout dans les fruits et légumes frais. Le second article, du Dr Audia Barnett, s’inspire du travail du Conseil de la recherche scientifique jamaïcain, et traite de la valorisation des herbes et des épices, aux fins d’améliorer leur durée de vie, de préserver leurs saveurs et de trouver de nouveaux débouchés pour les herbes et les épices jamaïcaines. Des liens vers des ressources en ligne sur les questions relatives aux recherches, aux technologies et aux politiques post-récolte sont également fournis dans ce dossier. Préparé par une équipe CABI/CIRAD. Édité par Judith Francis, CTA.

Analyse du système post-récolte au Ghana : étude de cas sur le manioc

by Gloria Essilfie, département de science des cultures, Université du Ghana, Legon (Ghana)
Le niveau élevé des pertes post-récolte fait partie des défis qui s’imposent aux pays africains en matière de sécurité alimentaire. En Afrique subsaharienne, la valeur annuelle de ces pertes est estimée à environ 48 milliards USD. Au Ghana, par exemple, les pertes post-récolte pour le maïs, le manioc et l’igname s’élèvent respectivement à 35 %, 35 % et 24 %. Toutefois, une étude réalisée par Rickard et al. (1992) sur la culture du manioc au Ghana a noté des pertes physiques post-récolte moins élevées et a estimé que le pourcentage de pertes ne devait guère dépasser les 5 %. D’après Rickard et al., les chiffres supérieurs tiennent compte des pertes physiques post-récolte, qui représentent une perte financière directe pour le producteur, le négociant, le transformateur et le consommateur. Toutefois, ces chiffres n’indiquent généralement pas à quelle étape de la chaîne les pertes se produisent, ni les différences qui existent entre les centres de production. De plus, les données disponibles ne font souvent pas la différence entre la détérioration du manioc frais après récolte et les pertes de produits transformés. Il est nécessaire d’examiner le système post-récolte ghanéen pour déterminer le volume des pertes post-récolte, comprendre leurs causes et évaluer si des données sont disponibles et si elles sont utilisées pour appuyer les politiques et les pratiques. 05/06/2014
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Étude du système de connaissances post-récolte au Sénégal: cas du riz

by Fallou Sarr, Institut de Technologie Alimentaire (ITA), Dakar (Sénégal)
In this new article, Fallou Sarr reflects on the post-harvest knowledge system for rice in Senegal. He note that rice occupies a prominent place in Senegal's economy and in food consumption for both urban and rural households. Since independence, rice consumption has increased by almost 1,000%, reaching 1 million t of milled rice. Paddy rice production is the responsibility of farmers in irrigated areas and rain-fed areas However, the collection of paddy rice, in irrigated areas, is an activity undertaken by traders, rice millers and farmers while, in rain-fed areas, it is mainly carried out by women and children (more than 90% in the Southern area) and with carts (70% to 80%, in the Central area). Factories find it difficult to secure large quantities of paddy rice in  a single collection area in the Senegal River valley, Sarr acknowledges that there is a clear difference between both rice cultivation systems and this is also reflected in post-harvest losses. However paddy drying is critical for both systems with losses ranging from 5 to 10%. Irrigated systems face two additional critical issues: paddy rice harvest (ill-adapted harvesters) and drying (insufficient drying areas). On the other hand in rain-fed systems, threshing losses, which is mainly manual, represents the stage where most post-harvest losses are recorded (40 %). Sarr emphasizes three intervention areas for improving the post-harvest knowledge system; research, government & universities and regional organizations. 30/06/2014
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Analyse du système de connaissances post-récolte: étude de cas du potiron à Trinité-et-Tobago

by Majeed Mohammed, Département de la production alimentaire, Université des Indes occidentales, Trinité, Indes occidentales
Dans les Caraïbes et d’autres pays en développement, de 40 à 50 % des cultures horticoles sont perdues avant d’être consommées. Cet état de fait est principalement dû à des taux élevés de dégradation physique, de perte d’eau et de pourrissement dans l’étape de traitement post-récolte (Kader, 2005 ; Kitinoja et Al Hassan, 2012). La détermination de l’ampleur des pertes post-récolte dans les études menées à Trinité-et-Tobago est subjective et ne tient pas compte des distinctions entre cultivars, saisons de production et dynamiques propres à chaque marché. De plus, les pertes dont l’impact est le plus profond aux étapes essentielles du système de manipulation post-récolte n’ont pas été identifiées, entravant l’adoption de mesures correctives. Néanmoins, les décideurs politiques en matière alimentaire des secteurs public et privé ont reconnu la nécessité de réduire les pertes de produits frais après la récolte et sont convaincus de l’importance d’une telle réduction pour soutenir le développement agricole et accroître la disponibilité des denrées alimentaires.    05/06/2014
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Le professeur Steven Underhill, du Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR), décrit comment la recherche dans le Pacifique Sud permettrait de stimuler les exportations de fruits et légumes des îles Fidji. Selon lui, les systèmes de manutention post-récolte ne sont pas utilisés de façon optimale vu le manque d’infrastructures et de technologies fiables. Ainsi, le conditionnement est inadapté au transport des produits, quelle que soit la distance (utilisation de sacs, par exemple), les installations de conditionnement sont limitées, les camions sont surchargés et il n’existe aucun système de réfrigération. Compte tenu des limites apparentes dans les activités post-récolte, Underhill estime que l’amélioration des pratiques post-récolte pourrait profiter aux petits exploitants agricoles. Traditionnellement, les efforts déployés pour réduire les pertes post-récolte étaient axés sur l’introduction du concept de « meilleures pratiques post-récolte ». Au cours des dix dernières années, cette approche a permis de construire des hangars de conditionnement, mais aussi d’améliorer la chaîne du froid et la formation des agriculteurs aux technologies post-récolte. Underhill estime toutefois que des efforts beaucoup plus importants pourraient encore être consentis pour adapter les solutions au contexte local et maximiser les avantages pour les petits exploitants agricoles. La compréhension des besoins locaux et l’analyse des chaînes d’approvisionnement post-récolte doivent être une priorité de tout premier rang.    (ACIAR, 06/05/2014)    30/06/2014
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La Jamaïque a une longue tradition d'utilisation des herbes et des épices pour la conservation des aliments, qui remonte aux premiers habitants, les Taïnos, et aux esclaves africains. Cette technique traditionnelle améliore la durée de conservation de la viande, des fruits et des légumes, mais aussi conserve les saveurs et arômes uniques à cette île. Depuis des millénaires, les épices sont des produits très précieux qui font partie du commerce national. Les premiers Européens ont été séduits par leurs saveurs piquantes et parfumées, ce qui a entraîné de nombreux voyages pour les ramener. Christophe Colomb, par exemple, a rapporté le piment de la Jamaïque, des Caraïbes vers l’Europe. Le commerce des épices était lucratif : de nombreuses plantes aromatiques comme la noix de muscade, le gingembre et le poivre noir étaient exportées des Antilles vers l’Europe par les premiers commerçants et colons. Alors que la plupart des épices importantes sont originaires d'Asie et d'Afrique, on disait que les produits des Caraïbes avaient des saveurs plus puissantes... 11/01/2011
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