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Articles de fond


De nouveaux traitements post-récolte : des marchés en expansion pour les fruits tropicaux

Depuis une vingtaine d’années au moins, il est devenu possible de consommer chaque jour des produits frais venus d’autres continents. Le secteur des fruits et légumes tropicaux ne s’est développé que tardivement, au moment où la préservation de la fraîcheur, une contrainte très forte du marché, n’a plus été un obstacle. La réduction du temps de transport et l’utilisation du froid permettent désormais la conservation de la qualité des produits d’importation.En Europe, les fruits tropicaux les plus consommés sont les suivants : banane, mangue, ananas, avocat, papaye (www.frenchfoods.com). Le flux des importations de fruits tropicaux atteint une valeur totale de 355 millions d’euros (www.panoramaiaa.agriculture.gouv.fr), soit 22 % du marché des fruits d’importation. Malgré ces chiffres révélateurs d’un système bien rodé, l’importation de fruits tropicaux vers les pays d’Europe connaît encore aujourd’hui des problèmes, dont souffre la qualité des fruits. Les pertes liées au transport sont fortes et entraînent un important gâchis de matière première. De plus, le coût des pertes est réparti entre les deux extrémités de la chaîne alimentaire : les producteurs des pays du Sud et les consommateurs européens lors de la vente. Les pertes après récolte pour les fruits tropicaux sont également très importantes. Elles sont comprises entre 10 % et 85 %, tant dans les pays développés que dans les pays en développement (Coursey et Booth, 1972 ; Subramanyam, 1986 ; Jeffries et Jeger, 1990 ; Paull, 2001). Les causes de ces pertes peuvent être d’ordre physiologique, pathologique ou mécanique. Celles dues aux parasites sont les plus courantes, les plus dommageables et les plus difficiles à éviter, car les organismes pathogènes sont très variés, nécessitant chacun une action particulière. On peut noter que, sur 100 000 espèces de champignons, moins de 10 % seulement sont pathogènes pour les plantes et plus de 100 espèces sont responsables de la majorité des dégâts après récolte. Les agences internationales pour les ressources alimentaires recommandent donc une forte réduction des pertes après récolte afin de couvrir les futurs besoins alimentaires de la population mondiale.La plupart des procédés industriels utilisés pour la désinfection des fruits font appel à des composés chimiques comme les fongicides, les bactéricides et les insecticides, qui entraînent souvent la présence de traces résiduelles de produits. Le souci de préservation de l’environnement conduit les populations d’Europe à se tourner vers les produits biologiques et une niche économique s’ouvre pour le marché des produits tropicaux. Une nouvelle problématique se pose alors : par quels moyens peut-on traiter biologiquement les fruits tropicaux pour augmenter la durée de vie post-récolte des fruits d’importation pour les marchés européens ?

10/01/2011


Valoriser les herbes et épices jamaïcaines en réduisant les pertes post-récolte et en recherchant de nouvelles opportunités de marché

La Jamaïque a une longue tradition d'utilisation des herbes et des épices pour la conservation des aliments, qui remonte aux premiers habitants, les Taïnos, et aux esclaves africains. Cette technique traditionnelle améliore la durée de conservation de la viande, des fruits et des légumes, mais aussi conserve les saveurs et arômes uniques à cette île. Depuis des millénaires, les épices sont des produits très précieux qui font partie du commerce national. Les premiers Européens ont été séduits par leurs saveurs piquantes et parfumées, ce qui a entraîné de nombreux voyages pour les ramener. Christophe Colomb, par exemple, a rapporté le piment de la Jamaïque, des Caraïbes vers l’Europe. Le commerce des épices était lucratif : de nombreuses plantes aromatiques comme la noix de muscade, le gingembre et le poivre noir étaient exportées des Antilles vers l’Europe par les premiers commerçants et colons. Alors que la plupart des épices importantes sont originaires d'Asie et d'Afrique, on disait que les produits des Caraïbes avaient des saveurs plus puissantes...

11/01/2011


L'aviculture durable à petite échelle : les aliments locaux pour animaux sont-ils une option viable pour la région du Pacifique ?

Le manque de petites installations régionales de production d’aliments pour animaux, le coût élevé des aliments importés et les importations de médiocre qualité constituent un frein au développement du secteur de la petite aviculture dans certains pays du Pacifique. Sachant que l’on trouve dans certaines régions des quantités suffisantes d’ingrédients produits localement (manioc, patate douce, noix de coco, maïs), les perspectives d’utilisation d’aliments alternatifs pour animaux se trouvent dans les unités avicoles semi-commerciales ou familiales. Dans ces secteurs où l’objectif de rentabilité l’emporte sur celui de la production maximale, les aliments alternatifs pour animaux peuvent contribuer utilement à l’alimentation des volailles.Dans son article, Glatz examine quatre stratégies d’alimentation afin de produire des rations efficaces pour les volailles en fonction des ressources alimentaires disponibles dans la région. Avec la formulation d’une ration complète à partir d’ingrédients alimentaires locaux, la production d’oufs était beaucoup plus faible chez les volailles nourries avec la ration locale par comparaison à la ration commerciale. Grâce au système d’alimentation libre, les volailles sont capables d’ajuster leur apport nutritionnel en fonction de leurs besoins physiologiques, à condition que les aliments des trois groupes alimentaires soient facilement disponibles. Avec l’utilisation d’un mélange de concentré et d’ingrédients locaux, les volailles nourries avec 50 % de patates douces et 50 % de concentré à faible teneur énergétique, ou avec 50 % de manioc et 50 % de concentré à haute teneur énergétique, ont atteint leur poids de marché dans les délais prévus. Un régime alimentaire composé de 70 % de patates douces et de 30 % de concentré à faible teneur énergétique n’était efficace qu’au sein d’un environnement plus adapté dans la province Ouest de Papouasie-Nouvelle-Guinée. La dilution d’une ration de finition pour poulets de chair avec 20 à 40 % de farine de coprah entraînait une croissance similaire à celle obtenue avec le régime témoin, tandis que l’inclusion de 60 % de farine de coprah se traduisait par une croissance un peu moins acceptable.L’établissement de mini-moulins et de petits centres régionaux de production d’aliments pour animaux (produisant de 5 à 10 tonnes par semaine) dans des zones où l’approvisionnement local en aliments est abondant pourrait potentiellement permettre des économies allant jusqu’à 30 % sur le coût des aliments pour animaux et rendre compétitif l’élevage familial de volailles dans la région du Pacifique.

9/07/2012


Analyse du système post-récolte au Ghana : étude de cas sur le manioc

Le niveau élevé des pertes post-récolte fait partie des défis qui s’imposent aux pays africains en matière de sécurité alimentaire. En Afrique subsaharienne, la valeur annuelle de ces pertes est estimée à environ 48 milliards USD. Au Ghana, par exemple, les pertes post-récolte pour le maïs, le manioc et l’igname s’élèvent respectivement à 35 %, 35 % et 24 %. Toutefois, une étude réalisée par Rickard et al. (1992) sur la culture du manioc au Ghana a noté des pertes physiques post-récolte moins élevées et a estimé que le pourcentage de pertes ne devait guère dépasser les 5 %. D’après Rickard et al., les chiffres supérieurs tiennent compte des pertes physiques post-récolte, qui représentent une perte financière directe pour le producteur, le négociant, le transformateur et le consommateur. Toutefois, ces chiffres n’indiquent généralement pas à quelle étape de la chaîne les pertes se produisent, ni les différences qui existent entre les centres de production. De plus, les données disponibles ne font souvent pas la différence entre la détérioration du manioc frais après récolte et les pertes de produits transformés. Il est nécessaire d’examiner le système post-récolte ghanéen pour déterminer le volume des pertes post-récolte, comprendre leurs causes et évaluer si des données sont disponibles et si elles sont utilisées pour appuyer les politiques et les pratiques.

5/06/2014


Analyse du système de connaissances post-récolte: étude de cas du potiron à Trinité-et-Tobago

Dans les Caraïbes et d’autres pays en développement, de 40 à 50 % des cultures horticoles sont perdues avant d’être consommées. Cet état de fait est principalement dû à des taux élevés de dégradation physique, de perte d’eau et de pourrissement dans l’étape de traitement post-récolte (Kader, 2005 ; Kitinoja et Al Hassan, 2012). La détermination de l’ampleur des pertes post-récolte dans les études menées à Trinité-et-Tobago est subjective et ne tient pas compte des distinctions entre cultivars, saisons de production et dynamiques propres à chaque marché. De plus, les pertes dont l’impact est le plus profond aux étapes essentielles du système de manipulation post-récolte n’ont pas été identifiées, entravant l’adoption de mesures correctives. Néanmoins, les décideurs politiques en matière alimentaire des secteurs public et privé ont reconnu la nécessité de réduire les pertes de produits frais après la récolte et sont convaincus de l’importance d’une telle réduction pour soutenir le développement agricole et accroître la disponibilité des denrées alimentaires.   

5/06/2014


Étude du système de connaissances post-récolte au Sénégal: cas du riz

In this new article, Fallou Sarr reflects on the post-harvest knowledge system for rice in Senegal. He note that rice occupies a prominent place in Senegal's economy and in food consumption for both urban and rural households. Since independence, rice consumption has increased by almost 1,000%, reaching 1 million t of milled rice. Paddy rice production is the responsibility of farmers in irrigated areas and rain-fed areas However, the collection of paddy rice, in irrigated areas, is an activity undertaken by traders, rice millers and farmers while, in rain-fed areas, it is mainly carried out by women and children (more than 90% in the Southern area) and with carts (70% to 80%, in the Central area). Factories find it difficult to secure large quantities of paddy rice in  a single collection area in the Senegal River valley, Sarr acknowledges that there is a clear difference between both rice cultivation systems and this is also reflected in post-harvest losses. However paddy drying is critical for both systems with losses ranging from 5 to 10%. Irrigated systems face two additional critical issues: paddy rice harvest (ill-adapted harvesters) and drying (insufficient drying areas). On the other hand in rain-fed systems, threshing losses, which is mainly manual, represents the stage where most post-harvest losses are recorded (40 %). Sarr emphasizes three intervention areas for improving the post-harvest knowledge system; research, government & universities and regional organizations.For research, Sarr recommends that they systematically assess post-harvest losses at all stages of the rice value/supply chain, to indicate critical points and the best ways to address them; study, experiment and disseminate local knowledge on rice post-harvest handling (rice conservation/storage) and adapt technological innovations for greater efficiency, effectiveness and accessibility (harvester, thresher, sorter). With respect to the government and universities, he recommends that a national programme entirely focused on improving rice post-harvest systems (equipment, infrastructure, processing, training, organisation, marketing, access to credit) be developed. For regional organisations such as CORAF/WECARD, Sarr recommends that they include more projects specific on post-harvest treatment in their food crops programmes.

30/06/2014