Knowledge for Development

Savoirs agricoles traditionels et locaux

Initialement définis comme les savoirs des communautés autochtones (les peuples), les systèmes de savoirs des populations autochtones (SSPA) a été redéfinis comme suit : « La totalité de la connaissance et des compétences dont sont dotées les populations habitant un secteur géographique particulier leur permettant de profiter au mieux de leur environnement. La majeure partie de cette connaissance et de ces compétences a été transmise des générations antérieures, mais les individus (hommes et femmes) de chaque nouvelle génération les adaptent et apportent leur propre contribution à cet ensemble de connaissances, dans un ajustement constant à des circonstances et des conditions environnementales en pleine évolution. Ils transmettent à leur tour de façon intacte cet ensemble à la postérité, dans le but de leur fournir des stratégies de survie. » IK Monitor, 6 (2), juillet 1998. Ce dossier soulève le problème de la nécessité d'intégrer la connaissance des agriculteurs dans le système plus large de la connaissance au fur et à mesure que le concept de la connaissance autochtone évolue en réponse aux changements des conditions, y compris le contact avec des systèmes de connaissance plus formels.

Les innovations dans le domaine de l'agriculture, à l'instar des autres secteurs d'activité, vont de pair avec la privatisation, la décentralisation et la mondialisation. Cette tendance s'observe de plus en plus dans la région des ACP. Pendant l'ère coloniale, l'innovation était gérée par des institutions publiques ou par des partenariats entre les secteurs public et privé, pour satisfaire la demande du secteur privé. La circulation de l'information et les flux financiers empruntaient les mêmes canaux que ceux suivis par les biens commerciaux, et faisaient appel à un groupe restreint de scientifiques, d'agriculteurs et de représentants d'organisations multinationales. Au même moment, la production alimentaire et l'agriculture de subsistance pour la consommation domestique ou la vente sur les marchés locaux n'étaient pas prises en compte. Un usage réduit était fait des savoirs des populations autochtones. Au lendemain des indépendances, de nouvelles approches furent élaborées pour atteindre les objectifs de développement tels que l'amélioration de la production alimentaire et la réduction de la dépendance vis-à-vis des denrées alimentaires importées. On s'est de plus en plus rendu compte que les innovations techniques mises au point dans les stations de recherche ne satisfaisaient pas aux diverses conditions auxquelles étaient confrontés les paysans locaux (1). 02/01/2005
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Les systèmes de savoirs des populations autochtones (SSPA) sont inestimables, diversifiés et exhaustifs, mais ils sont souvent négligés par la recherche et le développement scientifiques occidentaux. Les actions en matière de politiques doivent s'employer à préserver sérieusement ce type de savoirs en les documentant et en les diffusant, mais aussi en sensibilisant les populations locales sur la question et en appuyant les projets initiés pour leur promotion. Le document aborde les contraintes inhérentes au paradigme conventionnel du transfert des technologies, et explique les différentes méthodes adoptées pour faciliter l'utilisation des systèmes de savoirs des populations autochtones par la recherche agricole et les programmes de vulgarisation. On y trouve également des stratégies pour renforcer les organisations autochtones à travers les organisations non gouvernementales, ainsi que les différentes étapes de la diffusion des technologies. Le cadre proposé est un point de départ dans le processus d'identification et d'élaboration d'options technologiques pour une agriculture durable, en maintenant les savoirs des agriculteurs comme point focal. Le document s'efforce de réduire le fossé entre les chercheurs du domaine des SSPA et les spécialistes du développement agricole. Il y beaucoup à apprendre des SSPA. La création de centres nationaux de documentation sur les SSPA est essentielle pour renforcer les capacités des systèmes de recherche et de vulgarisation agricoles. La validation des expériences des agriculteurs créera un environnement propice à l'accroissement de la participation et de l'habilitation des populations locales. 02/01/2005
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