Knowledge for Development

Savoirs autochtones et innovation agricole

Author: Floris van der Pol

Date: 02/01/2005

Introduction:

Les innovations dans le domaine de l'agriculture, à l'instar des autres secteurs d'activité, vont de pair avec la privatisation, la décentralisation et la mondialisation. Cette tendance s'observe de plus en plus dans la région des ACP. Pendant l'ère coloniale, l'innovation était gérée par des institutions publiques ou par des partenariats entre les secteurs public et privé, pour satisfaire la demande du secteur privé. La circulation de l'information et les flux financiers empruntaient les mêmes canaux que ceux suivis par les biens commerciaux, et faisaient appel à un groupe restreint de scientifiques, d'agriculteurs et de représentants d'organisations multinationales. Au même moment, la production alimentaire et l'agriculture de subsistance pour la consommation domestique ou la vente sur les marchés locaux n'étaient pas prises en compte. Un usage réduit était fait des savoirs des populations autochtones. Au lendemain des indépendances, de nouvelles approches furent élaborées pour atteindre les objectifs de développement tels que l'amélioration de la production alimentaire et la réduction de la dépendance vis-à-vis des denrées alimentaires importées. On s'est de plus en plus rendu compte que les innovations techniques mises au point dans les stations de recherche ne satisfaisaient pas aux diverses conditions auxquelles étaient confrontés les paysans locaux (1).


 

Recherche et développement sur les systèmes agricoles

Certains scientifiques « peu orthodoxes » tels que Collinson, Norman, Hildebrand, Fresco et Jouve ont identifié les différences existant entre les systèmes agricoles locaux, et démontré le manque cruel d'informations sur les pratiques et savoirs des populations autochtones. De nouveaux concepts et approches dans le domaine de la recherche agricole ont été mis au point dans le cadre de la recherche sur les systèmes agricoles (RSA), et de la recherche et développement sur les systèmes agricoles (R&DSA). Un grand nombre d'équipes de RSA ont réexploré les pays en développement pour jeter les bases de l'innovation agricole. De plus en plus, les paysans ont été consultés pour la fixation de priorités pour les diagnostics et la recherche, mais leur rôle était limité à la fourniture d'informations dont avaient besoin les scientifiques. Comme le fait remarquer Mike Collinson (1999) : la RSA est un processus de diagnostic ; une pépinière de méthodes pour les chercheurs pour avoir une meilleure compréhension des ménages paysans, des décisions familiales et des processus de prise de décision.

La RSA reposait sur l'hypothèse selon laquelle une meilleure connaissance des systèmes agricoles des populations autochtones conduirait à des innovations qui seraient mieux acceptées par les paysans. Cette supposition s'est avérée discutable pour un certain nombre de raisons. Premièrement, il s'est avéré difficile de comprendre entièrement les systèmes agricoles complexes locaux et la logique des décisions. Deuxièmement, les méthodes d'élaboration des innovations utilisées étaient inadaptées à l'exploitation des savoirs autochtones des petits exploitants agricoles ou des agriculteurs de subsistance. Les informations disponibles étaient recueillies mais elles étaient à peine utilisées pour la création d'innovations. Enfin, les chercheurs de RSA se sont fait piéger dans le processus de production d''informations de plus en plus détaillées, laissant à d'autres le soin de créer des innovations.

Élaboration participative de technologies

Ce n'est que vers le milieu des années 1980, après avoir reconnu les insuffisances de la R&DSA, que l'on a pu soutenir que les paysans avaient la compréhension de leurs systèmes agricoles. En conséquence, les chercheurs affirmèrent ne pas avoir besoin du savoir généré mais qu’ils devaient plutôt se consacrer à compléter leurs innovations techniques à l'aide du savoir local des paysans, dans le cadre d'un processus participatif de recherche et d'élaboration (Chambers, 1983 ; Richards, 1985 ; ILEIA, 1990). Cette idée a été soutenue par les instituts internationaux de recherche qui disposaient déjà d’un certain nombre d'innovations n’ayant besoin que de légères adaptations par les paysans locaux. Cela a conduit à une série de méthodes participatives de travail.

Recherche orientée client

L'élaboration participative de technologies (EPT) et les stages pratiques sur le terrain à l'intention des paysans (Braun et al., 2000) sont devenus des approches pleinement reconnues de l'échange d'information entre paysans et chercheurs. L’information était maintenant obtenue d’en bas mais le financement continuait de venir d’en haut. Dans certains cas, les nouveaux systèmes de recherche étaient même devenus beaucoup plus régis pas les bailleurs de fonds que par le passé, car ils satisfaisaient aux exigences de décideurs vivant loin des réalités quotidiennes des paysans locaux dont les priorités devaient se conformer à l'ordre du jour des donateurs.

La RSA et l'EPT avaient pourtant deux grands mérites : elles fournissaient des informations de base sur les systèmes agricoles et renforçaient la création de systèmes intégrés de recherche. Pourtant, il restait un pas supplémentaire à franchir pour parvenir au succès : la participation cruciale des producteurs aux flux financiers et à la prise de décision sur les priorités de recherche. La mainmise des bailleurs de fonds sur le financement de la recherche empêchait de franchir ce pas. La réponse résidait dans l'orientation vers le client : donner aux usagers voix au chapitre sur les flux financiers liés à la conception des innovations ; autrement dit, faire passer les paysans de leur statut d'utilisateurs à celui de clients (DRD/IER/KIT, 2002).

L'orientation vers le client et les savoirs des populations autochtones en matière de recherche et de développement agricoles peut être établie à travers diverses combinaisons, comme l'illustre le tableau ci-dessous.

Orientation vers les savoirs autochtones

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Orientation vers le client

Faible Forte
Faible Recherche traditionnelle en station sur des sujets stratégiques à long terme La recherche et l'élaboration participatives sont directement financées par divers bailleurs de fonds
Forte La recherche traditionnelle en station est financée par des organisations de producteurs et d'autres clients institutionnels La recherche et l'élaboration participatives sont financées par des organisations de producteurs et d'autres clients institutionnels

L'orientation vers le client, l'élaboration participative des technologies et l'innovation basée sur les savoirs autochtones sont des concepts qui peuvent être aisément confondus. Pour mieux comprendre le mécanisme ci-dessus, les explications ci-après sont données aux concepts : l'orientation vers le client est liée à la définition de priorités dans les activités de recherche et de développement qui peuvent être assurées à travers la création de comités d'usagers ou par l'habilitation des organisations de producteurs, en leur donnant voix au chapitre dans le financement de la recherche. Cela influence davantage les sujets de recherche ou les activités de développement que la manière dont elles sont exécutées. L'élaboration participative des technologies est fréquemment utilisée comme ultime étape dans la mise au point des technologies. En fait, elle est utilisée comme recherche adaptative dans les champs sur des technologies élaborées dans un premier temps en station, et en tant que telle elle est associée à des activités de prévulgarisation. L'innovation basée sur les savoirs autochtones vise, quant à elle, à utiliser les savoirs autochtones au cours des premières phases de l'élaboration des technologies.

Élaboration de l'innovation par les systèmes basés sur les savoirs autochtones

L'utilisation des savoirs autochtones pour élaborer l'innovation a connu un certain nombre de succès inattendus. La plupart des auteurs soulignent la nécessité de jumeler savoirs autochtones et savoir scientifique formel (c'est le cas par exemple de Nanda, 1999 ; Friis-Hansen, 1999 ; Simpson, 1999 ; Rosenblum et al., 2001 ; Marschke et Nong, 2003), tandis que d'autres insistent sur le fait que les deux types de savoir constituent l'aboutissement d'un continuum (c'est le cas de Brodt, 2002). Des expériences positives ont été rapportées, notamment dans les domaines de :

  • la gestion des ressources foncières et en eau (Hambly et Angura, 1996 ; Mendoza et Luning, 1997 ; Stein et al., 2001 ; Mapinduzi et al., 2003 ; Marothia, 2002 ; Shrestha, McDonald et Sinclair, 2003 ; Cools et al., 2003 ; Roth, 2000) ;
  • l'utilisation et la conservation des matières génétiques (Stein et al., 2001 ; Bouguera et al., 2003 ; Friis-Hansen, 1999 ; Salas, 1996).

L'utilisation des savoirs autochtones sur les plantes médicinales a déjà une longue tradition (comme le soulignent Vandebroek et al., 2004 ; Leonti, 2003).

Certains auteurs affirment cependant l'impossibilité de jumeler les savoirs autochtones et le savoir scientifique formel, ce dernier étant trop biaisé par les intérêts politiques (Sumberg et al., 2003) ou commerciaux (Bouguera et al., 2003). Le déséquilibre des rapports de force entre les acteurs impliqués est remis en cause (Birner, 2003), notamment lors du débat à propos des droits de propriété intellectuelle sur les matières génétiques et les savoirs s’y rapportant (Aguilar, 2001 ; Ganguli, 2000 ; Timmermans, 2003), aussi bien dans le secteur agricole que dans le secteur médicinal.

Débat sur la méthodologie

Bien que les savoirs autochtones soient de nos jours couramment utilisés pour l'innovation agricole, les méthodologies sont encore loin de figurer dans le courant dominant, ce que d'aucuns estiment être impossible et contre-productif (Sumberg et al., 2003). Certains efforts ont tout de même été faits pour inscrire les méthodologies dans des cadres, des boîtes à outils et des plans.

D'une manière générale, les outils méthodologiques utilisés sont les suivants : les interviews individuelles de paysans, les interviews ou ateliers villageois, la formation des paysans et notamment la formation des paysans par d'autres paysans (Rosenblum et al., 2001), les groupes de recherche de paysans (Simpson, 1999 ; Marschke et Nong, 2003 ; Nounamo et Foaguegue, 1999). La sexospécificité est, le plus souvent, reconnue mais pas toujours mise en œuvre (comme le soulignent Appleton et Hill, 1994). La Banque mondiale et l'Institut royal des tropiques (KIT, Pays-Bas) (2000) ont mis au point un guide de formation et une boîte à outils pour la planification participative villageoise, sur la base des expériences issues d'approches participatives villageoises dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest (Mali, Guinée, Côte d'Ivoire, Bénin et Burkina Faso) et à Madagascar. Ce manuel met davantage l'accent sur l'analyse des contraintes et la planification des actions que sur l'exploitation des savoirs autochtones.

Engel et Salomon (1997) proposent une boîte à outils pour l'évaluation rapide des systèmes de savoirs agricoles. La méthode se préoccupe essentiellement de l'organisation sociale de l'innovation et des interactions entre parties prenantes du processus d'innovation. L'innovation agricole a elle aussi lieu en l'absence de programmes et de services (voir par exemple Badri, 2000).

Reij (2001) reconnaît la capacité des paysans à innover, ce qui constitue un élément déterminant du succès, et propose l'évaluation villageoise participative et l'élaboration participative de technologies, de même que l'identification, l'analyse et la validation des paysans innovateurs. En mettant en place des systèmes de suivi et d'évaluation, il offre une alternative au modèle classique du « transfert de technologie ».

Sumberg et al. (2003) évoquent diverses catégories d'innovations technologiques, qui sont, chacune, plus ou moins aptes à inclure la participation des savoirs autochtones selon l'« espace de solution » qu'elles offrent. Les auteurs distinguent :

  • les technologies de « marché de masse » (telles que la nouvelle variété hybride), espace de solution réduit, aucune recherche adaptative n'est nécessaire ;
  • les technologies de système (telles que le système d'agroforesterie), espace de solution moyen, possibilité de recherche adaptative ;
  • les technologies défensives (l'autoconsommation, la réduction des risques), espace de solution important, la recherche participative et adaptative est nécessaire.

Perspectives

Au vu des nombreux cas signalés de succès sur une petite échelle, les groupes d'adeptes naissent facilement, comme ce fut le cas avec la RSA ou encore l'agriculture à faibles apports d’intrants. Mais certains auteurs, notamment ceux de l'école allemande (Neubert, 2000 ; Floquet et Mongho, 2000) mettent en garde contre les solutions magiques. De l'avis général, l'application simpliste de la rhétorique désormais populaire de la participation des paysans et de l'intégration des savoirs autochtones des paysans crée beaucoup de confusion par rapport à l'efficacité de l'innovation. Les paysans, les concepteurs et les chercheurs ont des cadres de référence différents. Il leur faut apprendre à mieux communiquer les uns avec les autres, et des méthodologies appropriées doivent être mises au point à cet effet.

Même s’il y a abondance de preuves de cas de réussite, la généralisation de l'utilisation des savoirs autochtones pour l'élaboration de l'innovation semble présenter des problèmes. Simpson (1999) a conclu que, curieusement, peu a été fait de façon systématique et à grande échelle, en dépit de la rhétorique qui entoure le renforcement des savoirs et pratiques autochtones des paysans. La plupart des cas se rapportent à des activités réunissant entre 20 et 50 participants. Le passage à une échelle supérieure est jugé incohérent en lui-même du fait de la nature très locale du savoir. Simpson, par conséquent, propose l'élaboration de systèmes d'information experts, construits sur la base des meilleurs savoirs aussi bien locaux que formels. Par ailleurs, il suggère que les programmes d'innovation créent leur propre environnement d'apprentissage et leur propre évolution de l'apprentissage, à l'instar de l'adaptabilité que montrent les paysans dans leurs performances agricoles et économiques.

Rajasekaran (1994) souligne la nécessité de créer des centres de savoirs autochtones. À l'heure actuelle, 35 centres de ce genre existeraient (IKDM, 2001). Des contacts et des organisations sont donnés à l'adresse www.prolinnova.net. Kibwana et al. (2001) concluent que nous assistons à la naissance d'une approche modifiée de l'EPT qui ne consiste pas seulement à analyser les problèmes, mais cherche plutôt à nouer des liens avec les initiatives locales de résolution des problèmes, utilisant par là même les savoirs autochtones au tout début du processus d'élaboration de l'innovation et plus à sa fin.

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Floris van der Pol est conseiller principal au développement économique durable au département Développement, politique et pratique de l'Institut royal des tropiques (KIT) d'Amsterdam, aux Pays-Bas.

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Notes

(1) En 1978, D. W. Norman a publié ses célèbres résultats de recherche sur les systèmes agricoles au Nigeria (voir Kowal et Kassam, 1978). Les bénéfices retirés par les agriculteurs d’un certain nombre d'innovations se sont avérés négatifs, notamment en termes de rémunération de la main-d'œuvre.

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02/01/2005