Knowledge for Development

Articles de fond


Sécurité alimentaire et nutrition dans l’agenda post-2015 : de nouveaux défis et de nouvelles opportunités politiques au passage de l’OMD n° 1 à l’ODD n° 2

L’objectif du Millénaire pour le développement n° 1 (OMD n° 1), approuvé par la communauté internationale en 1990, prévoyait de réduire de moitié la proportion de la population en situation d’extrême pauvreté ainsi que la proportion de personnes souffrant de la faim entre 1990 et 2015 (respectivement, cibles OMD 1.A et 1.C). Le nouvel agenda mondial pour le développement durable comporte à la place un objectif autonome, qui va au-delà de la faim chronique et qui intègre la notion très importante de nutrition. De plus, le deuxième Objectif de développement durable (ODD n° 2) proposé associe la sécurité alimentaire et la nutrition à une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques, et attire une attention particulière sur les petits producteurs (notamment les agricultrices), en reconnaissant leur rôle majeur dans les systèmes alimentaires à l’échelle mondiale. Il s’agit d’une nouvelle approche comparée à l’agenda des OMD.

27/04/2016


Peut-on éradiquer la faim à l’horizon post-2015 en continuant à traiter l’alimentation comme une marchandise ?

Les statistiques sur la faim dans le monde, qui dépeignent un monde qui progresse de façon remarquable, servent à justifier les idéologies économiques prédominantes (productivisme, néolibéralisme et privatisation des ressources). Le présent texte propose une analyse approfondie de ces données (sous-alimentation, malnutrition chronique) et met en garde contre les interprétations biaisées. Régi par le système alimentaire industriel déterminé par le marché, le monde ne se porte pas très bien et l'OMD1 sur la lutte contre la faim n'a clairement pas été atteint. La loi de l'offre et la demande ne parviendra jamais à éradiquer la faim, comme l'affirment les Objectifs de développement durable pour l'après-2015, car le marché n'est nullement incité à offrir de la nourriture à ceux qui n'ont pas d'argent pour payer ces ressources vitales. Il est nécessaire qu'intervienne un changement fondamental et que soit établi un contrat social selon lequel la nourriture est considérée comme un bien de première nécessité pour tous et la nutrition comme un bien public. Le concept de nourriture pour tous fait référence à l'équité, la coopération, la résilience et la démocratie directe du niveau local au niveau mondial. Le présent texte fournit des éléments normatifs et pratiques en vue d'effectuer la transition vers la durabilité, qui a lieu actuellement dans de nombreuses sociétés rurales traditionnelles et qui est intégré à nombre d'initiatives collectives citoyennes pour la faim. Nous devons tous réaffirmer notre rôle en tant que citoyens-mangeurs et pas seulement comme consommateurs-mangeurs.

29/02/2016


Durabilité écologique en temps de changement – comment mesurer le succès?

La production agricole subit l’impact des changements climatiques, écologiques et environnementaux. Dans le même temps, l’intensification des pratiques agricoles, la croissance démographique, l’urbanisation et l’industrialisation exercent également un impact sur l’écologie et l’environnement. Dans ce contexte, parvenir à une durabilité écologique est souvent perçu comme un objectif souhaitable. Mais qu’est-ce que la durabilité écologique? Sa signification semble être différente lorsqu’elle est examinée selon le point de vue de divers experts, qu’ils soient environnementalistes, sociologues ou économistes. Néanmoins, il est essentiel d’avoir une notion claire de ce qu’elle signifie dans une situation ou un contexte spécifique. Elle peut être aussi insaisissable que le "développement durable", pour lequel existent plusieurs définitions parfois contradictoires et un consensus sur la façon de le réaliser n’a pas encore été atteint. 

10/12/2013


Nutrition et régimes alimentaires dans la Caraïbe : Changements et tendances

La progression des maladies chroniques non transmissibles liées à la nutrition dans les Caraïbes, accompagnée de l’explosion du coût des soins de santé, est intervenue parallèlement à des changements dans les habitudes alimentaires. Par exemple, en 2003, le total des coûts directs et indirects du traitement des maladies liées à l’obésité dans cinq pays était estimé à 1 000 millions de dollars. Longtemps marquées par la malnutrition protéino-énergétique, avec des choix alimentaires à important apport énergétique (beaucoup de graisses, de sucres et de protéines) associés à de nombreuses influences externes, les populations caribéennes ont été amenées à développer un régime alimentaire considéré comme malsain. Nous sommes actuellement confrontés au double fardeau de la sous-alimentation (persistance à certains endroits de la malnutrition protéino-énergétique et de l’anémie par carence en fer) et de la suralimentation (cancers, diabètes, hypertension) ; l’une et l’autre menacent de saper tous les efforts pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle exige de mieux connaître les racines du problème grâce à la recherche et à davantage de collaboration entre les secteurs. Seule la collaboration permettra aux différents secteurs (agriculture, santé et nutrition, commerce, éducation, sciences et innovation) de réaliser l’objectif collectif de meilleurs résultats nutritionnels et agricoles.

2/07/2013


Repositionnement stratégique de l’agrobiodiversité dans le secteur horticole pour le développement durable

(Exposé principal, finale du concours « Femmes et sciences »)La biodiversité horticole, essentielle à l’alimentation des populations en Afrique, aurait dû faire partie des célébrations de l’Année internationale de la biodiversité 2010. Mais avec l’introduction des cultures exotiques tempérées, l’engouement pour les légumes verts indigènes (généralement considérés comme des « mauvaises herbes » ou de la « nourriture pour les pauvres ») est en plein déclin. Dans la mesure où la moitié de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté, entraînant des problèmes de santé et de nombreux cas de malnutrition, un changement de paradigme dans les modes de production agricole s’avère nécessaire afin d’exploiter pleinement le potentiel économique et nutritionnel des fruits et légumes indigènes. L’agrobiodiversité a un rôle crucial à jouer pour révolutionner le secteur horticole et ainsi garantir la sécurité alimentaire, améliorer la qualité nutritionnelle, accroître les revenus et contribuer à la mise en œuvre d’un développement durable en Afrique. Cet article présente les stratégies et les recommandations destinées à promouvoir l’agrobiodiversité sur le continent.Cet article est tiré de la publication du CTA/FARA (2011) intitulée « Innovations agricoles au service du développement durable », Volume 3, Numéro 2.

14/03/2012


Estimer les rendements des cultures alimentaires des petits exploitants agricoles

A. Fermont et T. Benson. Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) 2011.Se référant à l’estimation des rendements des cultures alimentaires des petits exploitants agricoles en Ouganda, ce document évalue les différentes techniques utilisées pour faire une estimation de la production agricole et des superficies exploitées dans ce type de système. Il présente une description ainsi que des tableaux récapitulatifs issus d’une base de données de rendement des cultures en Ouganda, collectées à partir d’enquêtes sur le terrain au cours des dernières décennies.

30/08/2011


Mise en valeur des terres et productivité agricole en Ouganda

E. Kyomugisha, Note d’orientation de l’IFPRI, 2009 En Ouganda, l’accroissement de la production agricole résulte davantage de la mise en valeur des terres cultivées que de l’augmentation des investissements dans les technologies de production destinées à accroître les rendements par unité de surface. Dans la mesure où l’explosion démographique intensifie les rivalités pour l’accès à la terre, l’expansion des terres cultivées n’est plus une option viable. Selon des chercheurs, la mise en valeur des terres est un facteur institutionnel important qui affecte l’utilisation des technologies agricoles par les petits exploitants, incités à investir pour accroître la productivité des terres. Cette note d’orientation vise à déterminer la pertinence d’un système de mise en valeur des terres permanent et profitable pour le développement agricole en Ouganda.

21/12/2009


« Politiques semencières et droit à l’alimentation : accroître l’agrobiodiversité et encourager l’innovation »

Droit à l’alimentation par O. de Schutter, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Nations unies, juillet 2009La professionnalisation de l’obtention végétale, devenue un secteur distinct de l’activité agricole, conduit à l’émergence d’une filière de semences industrielles à côté des traditionnels systèmes de semences paysannes par lesquels les agriculteurs conservent, échangent et vendent leurs graines, souvent de manière informelle. Cette évolution a entraîné l’octroi de monopoles temporaires à des obtenteurs et à des titulaires de brevets, à travers l’outil de la propriété intellectuelle, afin d’encourager la recherche et l’innovation dans la sélection végétale. Elle pourrait bien pourtant accroître la dépendance des paysans les plus pauvres vis-à-vis d’intrants coûteux, et augmenter le risque d’endettement lié à l’instabilité des revenus agricoles. Les laboratoires de recherche privés chercheront peut-être à répondre aux besoins des agriculteurs des pays industrialisés mais négligeront ceux des paysans pauvres des pays en développement. Les circuits de semences paysannes risquent d’être fragilisés, alors que la plupart des agriculteurs des pays en développement dépendent encore de ce qui constitue à leurs yeux une source d’indépendance et de résilience économiques face à des menaces telles que les ravageurs, les maladies ou le changement climatique. Enfin, l’homogénéité résultant de l’utilisation massive des variétés industrielles pourrait mettre en péril la biodiversité agricole. Le présent rapport indique ce que pourraient faire les États pour appliquer des politiques semencières propices au plein exercice des droits de l’homme. Il montre comment la recherche-développement pourrait servir au mieux les intérêts des paysans les plus pauvres dans les pays en développement et comment le secteur des semences industrielles pourrait être réglementé dans un sens qui sert le droit à l’alimentation et garantit le droit de tous aux bienfaits du progrès scientifique. Pour conclure, le rapport préconise des mesures propres à soutenir les circuits de semences paysannes de manière à servir l’intérêt de tous, qui est de préserver la biodiversité agricole.

5/03/2010


« Indigenous peoples’ food systems: the many dimensions of culture, diversity and environment for nutrition and health »

par H.V. Kuhnlein, B. Erasmus & D. Spigelski, FAO, Centre for Indigenous Peoples’ Nutrition and Environment, 2009Les systèmes alimentaires des populations autochtones qui restent liés à des cultures séculaires et à des schémas de vie ancrés dans les écosystèmes locaux recèlent des trésors de connaissances qui contribuent au bien-être et à la santé, et peuvent profiter à l’ensemble de l’humanité. Ce livre s’emploie à définir et à décrire la diversité de la santé, de la nutrition et de l’utilisation des systèmes alimentaires au travers de 12 études rurales menées auprès de populations autochtones de diverses parties du monde afin de refléter la situation globale de ces populations. En concertation avec le Centre for Indigenous Peoples’ Nutrition and Environment (CINE) de la McGill University (Canada) et la FAO, les chercheurs ont mis au point une procédure d’archivage des systèmes alimentaires des populations autochtones, qui a été appliquée et adaptée aux études de cas menées au Canada, au Japon, au Pérou, en Inde, au Nigeria, en Colombie, en Thaïlande, au Kenya, et dans les États fédérés de Micronésie. Le but collectif de cet archivage est de montrer les atouts inhérents aux systèmes alimentaires locaux traditionnels, la façon dont les populations réfléchissent à ces aliments et les utilisent, les afflux d’aliments industriels et achetés, et les circonstances dans lesquelles s’inscrit la transition nutritive des communautés autochtones. Des méthodes à la fois qualitatives et quantitatives, développées par les populations autochtones et leurs partenaires universitaires viennent compléter cette étude, dans le cadre de la deuxième Décennie internationale des populations autochtones et de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones adoptée en 2007 par l’Assemblée générale des Nations unies.

5/03/2010


Projet de deuxième rapport sur l’état des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture

Par FAO, Commission des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture, 2009 Ce rapport décrit le niveau de conservation et d’utilisation actuel des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (RPAA) dans le monde. Il s’appuie sur 106 rapports nationaux, deux synthèses régionales, plusieurs études thématiques et la littérature publiée. Il décrit les changements les plus significatifs intervenus depuis le premier État des ressources phytogénétiques mondiales pour l’alimentation et l’agriculture publié en 1996 ainsi que les principales lacunes et les principaux besoins qui persistent. Sa structure suit celle du premier rapport mais y ajoute un chapitre sur la contribution des RPAA à la sécurité alimentaire et au développement agricole durable. Les autres chapitres traitent des sujets suivants : l’état de la diversité ; l’état de la gestion in situ ; l’état de la conservation ex situ ; l’état de l’utilisation ; l’état des programmes nationaux, des besoins en formation et de la législation ; l’état de la collaboration régionale et internationale ; et l’accès aux ressources phytogénétiques, le partage des avantages découlant de leur utilisation et la réalisation des droits des agriculteurs.

5/03/2010