Knowledge for Development

Articles commandés 2016


Éthique de l’innovation en agriculture : inclusivité et réflexivité

Cette dernière décennie, l’innovation est devenue un maître-mot dans le domaine du développement international. Les principaux bailleurs de fonds, tels que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), soutiennent les « laboratoires d’innovation », qui consacrent leurs ressources et leur expertise à soulever de nouvelles questions de recherche fondées sur les réussites et les échecs passés. Les organisations non gouvernementales du monde entier facilitent et encouragent les innovations locales visant à répondre à des besoins locaux et s’efforcent de trouver de nouvelles idées pertinentes et adaptées à des lieux spécifiques. Ces approches, ainsi que d’autres, de l’innovation dans le développement international s’inspirent du modèle d’entreprise privée des jeunes pousses dans le secteur des technologies de l’information, dans lequel l’innovation est considérée comme un processus de collaboration qui s’efforce en permanence d’adapter et d’améliorer les choses, les systèmes et les idées existants. Cependant, comme le soulignent Fabian et Fabricant, l’orientation de l’innovation technologique vers une destruction créatrice, où le changement est constant et « retombe rapidement », génère davantage d’innovation et ne reflète pas les réalités éthiques et pratiques de la recherche et de la programmation en matière de développement international, où le bien-être humain est en jeu.

25/04/2016


Une approche de plateforme d’innovation pour intensifier les technologies de lutte contre le flétrissement bactérien du bananier (Xanthomonas campestris p.v. musacearum) dans l’ouest du Kenya

La Plateforme d’innovation (PI) est devenue une approche intéressante pour soutenir le développement agricole. Une PI est généralement mise en place pour favoriser l’interaction entre un large éventail de parties prenantes, dont les producteurs, les chercheurs, les praticiens du développement et les décideurs politiques, autour d’un intérêt commun. Ces acteurs interagissent pour identifier conjointement les problèmes et les opportunités, rechercher et appliquer des solutions et apprendre à stimuler l’innovation continue. Or, étant donné la multiplicité des acteurs ayant des objectifs et des attentes différents, la création et la gestion d’une PI sont complexes. Cet article décrit comment une PI dans l’ouest du Kenya a contribué à améliorer la lutte contre le flétrissement bactérien du bananier (FBB) causé par Xanthomonas. Plusieurs démonstrations ont été organisées pour montrer aux agriculteurs comment fonctionnent les technologies de lutte contre cette maladie. Au bout de quelques mois, les agriculteurs en ont parlé à leurs voisins, ce qui a contribué à l’intensification du programme. Pour améliorer l’accès aux connaissances et aux informations sur les bonnes pratiques et les technologies de lutte contre le FBB, de nouvelles PI ont été créées, qui sont désormais utilisées par plus de 6 000 producteurs de bananes.

25/04/2016


Transfert de la vulgarisation agricole du secteur public au secteur privé : moteurs, défis et implications en matière de politique, de pratique et de recherche

Les systèmes de vulgarisation agricole sont partout confrontés à des changements et des transformations sans précédent, qui s’accompagnent d’immenses défis pour toutes les personnes concernées. Ils étaient initialement conçus comme des services publics délivrant aux populations d’agriculteurs des informations et des technologies agricoles mais le secteur privé et la société civile jouent de plus en plus à cet égard un rôle significatif. De nouveaux clients font leur apparition (par exemple les différents acteurs des filières agricoles situées dans les zones urbaines par opposition au cadre traditionnel des agriculteurs en milieu rural ; les grandes exploitations par opposition aux petits agriculteurs de subsistance, les jeunes, les femmes), et avec eux, de nouveaux messages. En plus du transfert technologique, la vulgarisation agricole a désormais pour vocation de prodiguer des conseils sur le commerce et l’entrepreneuriat, la valorisation, le développement d’organisations paysannes, et de faciliter les échanges entre les agriculteurs, les autres acteurs et les prestataires de service. La transition vers le secteur privé nécessite une planification méticuleuse.

26/04/2016


L’enseignement et la formation en sciences et technologies alimentaires pour renforcer la sécurité alimentaire dans les pays en développement

En Afrique sub-saharienne, la population a augmenté à un taux annuel moyen de 2,7 % en 2013 contre 0,7 % la même année aux États-Unis. En 2014, la croissance démographique a atteint un taux annuel de 2,8 % au Nigeria et de 3,9 % au Niger. Dans le même temps, les économies de nombreux pays africains ont affiché un taux de croissance annualisé proche de 4 % et l’urbanisation ainsi que l’espérance de vie n’ont cessé d’augmenter. Ces tendances ont généré de nouvelles pressions, notamment pour assurer la sécurité alimentaire, et ont renforcé la nécessité de rendre le secteur agroalimentaire plus productif, plus diversifié et plus compétitif.

26/04/2016


Financement de la Recherche Agricole pour le Développement (RAD)

Injecter des millions de dollars dans un système de recherche ne garantit pas forcément la qualité de la recherche ni l’utilité des résultats. Ce n’est pas non plus un gage de développement. De nombreux aspects doivent être pris en considération et menés de front de manière simultanée, harmonieuse et coordonnée pour atteindre l’objectif de la recherche. Tout d’abord, il faut des chercheurs qualifiés, compétents et motivés, ainsi que des mesures incitatives visant à ce que la priorité soit donnée à la recherche plutôt qu’à autre chose. En Tanzanie, par exemple, les titulaires d’un doctorat étaient moins nombreux en 2011 qu’en 2008. Cette baisse est préoccupante, surtout au vu de l’importance du secteur agricole et de l’utilité de la recherche pour relever les défis actuels et futurs.

26/04/2016


Transformation agroalimentaire – l’approche kenyane : renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des agriculteurs

Le Kenya est considéré comme un pays en situation d’insécurité alimentaire, avec une production globale déficitaire, notamment des aliments de base tels que le maïs, le blé, les haricots, le riz et le sucre, déficit comblé par des produits alimentaires importés. Les pertes post-récolte, essentiellement de produits périssables, sont importantes, et la mauvaise manutention post-récolte des céréales, du maïs et des produits connexes compromet la sécurité alimentaire en raison de la contamination par les aflatoxines, qui met en danger les familles d’agriculteurs, le bétail et les consommateurs, ce qui aggrave encore la situation d’insécurité alimentaire.La Stratégie de développement du secteur agricole (SDSA) du Kenya a contribué à la restructuration de ce secteur. Elle englobe les questions transversales du changement climatique, de l’implication des jeunes et des femmes ainsi que de l’industrialisation et du financement. Ce secteur reste néanmoins affecté par plusieurs contraintes majeures.

26/04/2016


Sécurité alimentaire et nutrition dans l’agenda post-2015 : de nouveaux défis et de nouvelles opportunités politiques au passage de l’OMD n° 1 à l’ODD n° 2

L’objectif du Millénaire pour le développement n° 1 (OMD n° 1), approuvé par la communauté internationale en 1990, prévoyait de réduire de moitié la proportion de la population en situation d’extrême pauvreté ainsi que la proportion de personnes souffrant de la faim entre 1990 et 2015 (respectivement, cibles OMD 1.A et 1.C). Le nouvel agenda mondial pour le développement durable comporte à la place un objectif autonome, qui va au-delà de la faim chronique et qui intègre la notion très importante de nutrition. De plus, le deuxième Objectif de développement durable (ODD n° 2) proposé associe la sécurité alimentaire et la nutrition à une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques, et attire une attention particulière sur les petits producteurs (notamment les agricultrices), en reconnaissant leur rôle majeur dans les systèmes alimentaires à l’échelle mondiale. Il s’agit d’une nouvelle approche comparée à l’agenda des OMD.

27/04/2016


Thon, pêche côtière, bêche-de-mer et développement de l’aquaculture dans le Pacifique occidental et central : défis actuels et besoins futurs

Cet article dresse un bilan personnel de l’état actuel du thon, de la pêche côtière, de la bêche-de-mer (BDM) et de l’aquaculture dans le Pacifique occidental et central. Il met en exergue les problèmes liés à la gestion durable des ressources à un niveau à la fois scientifique et politique. Des recommandations sont faites concernant la création d’un centre de recherche sur la pêche / le thon, une gestion plus efficace de la pêche côtière et une meilleure planification au service du développement de l’aquaculture.

28/04/2016


Bioéconomie et croissance verte : intégrer les connaissances des agriculteurs pour une approche axée sur les biens publics

La bioéconomie et la croissante verte sont à l’ordre du jour de la politique internationale depuis plusieurs années. Deux points de vue principaux se détachent concernant la « bio-économie » : d’une part, une perspective industrielle, et d’autre part, une perspective publique – chacune promouvant des perspectives d’avenir différentes pour les systèmes agricoles et le rôle des agriculteurs ; certains concernant les deux perspectives.

28/04/2016


L’éthique en matière de production animale et de durabilité

Au cours des 50 dernières années, les valeurs éthiques entourant la production animale ont progressivement évolué, principalement suite à l’adoption généralisée de pratiques industrielles et intensives. L’industrialisation et le pro-productivisme ont pris le pas sur les valeurs agraires et les méthodes agricoles mettant l’accent sur la prospérité matérielle. Cela a modifié la perception des agriculteurs et des éleveurs indépendants de la part de la communauté, auparavant considérés comme les gardiens de la terre et des animaux de la ferme. Les pratiques de sécurité alimentaire, de contrôle de la qualité, de bien-être animal et de traçabilité sont devenues des normes prépondérantes et des sujets de contestation politique et économique, les producteurs et les agroentreprises multinationales cherchant à maximiser la qualité des produits et la rentabilité économique.

29/04/2016


Les droits de propriété intellectuelle en matière de sélection végétale et leur incidence sur l’innovation agricole

Dans le domaine de la sélection végétale, deux types de droits de propriété intellectuelle (DPI) jouent un rôle essentiel : les certificats d’obtention végétale (COV), développés entre 1900 et 1950, et les droits de brevet, apparus avec l’essor de la biotechnologie moderne. Ce document étudie l’incidence des deux systèmes sur les obtenteurs, les agriculteurs et l’innovation agricole.

29/04/2016


Renforcer l’engagement du secteur privé dans les activités de recherche-développement agricole en Afrique orientale*

Une enquête vis-à-vis des entreprises du secteur privé en Afrique orientale a révélé que 65 % d’entre elles n’avaient alloué aucun budget à la recherche. Plus de 50 % de ces entreprises ont indiqué avoir répondu à des appels de recherche collaborative chaque fois qu’il y en a eu d’annoncés. Parmi les entreprises interrogées, 97 % ont affirmé qu’elles connaissaient des organismes de recherche susceptibles de répondre à certains de leurs défis commerciaux. Les trois suggestions prioritaires faites par les entreprises privées sur la façon d’améliorer l’adoption et la commercialisation des technologies perfectionnées étaient les suivantes : la participation des utilisateurs finaux dans le processus de recherche ; l’établissement de cadres permettant des interactions régulières entre les chercheurs et les acteurs de l’industrie ; et la sensibilisation et la formation des utilisateurs finaux.

29/04/2016


Peut-on éradiquer la faim à l’horizon post-2015 en continuant à traiter l’alimentation comme une marchandise ?

Les statistiques sur la faim dans le monde, qui dépeignent un monde qui progresse de façon remarquable, servent à justifier les idéologies économiques prédominantes (productivisme, néolibéralisme et privatisation des ressources). Le présent texte propose une analyse approfondie de ces données (sous-alimentation, malnutrition chronique) et met en garde contre les interprétations biaisées. Régi par le système alimentaire industriel déterminé par le marché, le monde ne se porte pas très bien et l'OMD1 sur la lutte contre la faim n'a clairement pas été atteint. La loi de l'offre et la demande ne parviendra jamais à éradiquer la faim, comme l'affirment les Objectifs de développement durable pour l'après-2015, car le marché n'est nullement incité à offrir de la nourriture à ceux qui n'ont pas d'argent pour payer ces ressources vitales. Il est nécessaire qu'intervienne un changement fondamental et que soit établi un contrat social selon lequel la nourriture est considérée comme un bien de première nécessité pour tous et la nutrition comme un bien public. Le concept de nourriture pour tous fait référence à l'équité, la coopération, la résilience et la démocratie directe du niveau local au niveau mondial. Le présent texte fournit des éléments normatifs et pratiques en vue d'effectuer la transition vers la durabilité, qui a lieu actuellement dans de nombreuses sociétés rurales traditionnelles et qui est intégré à nombre d'initiatives collectives citoyennes pour la faim. Nous devons tous réaffirmer notre rôle en tant que citoyens-mangeurs et pas seulement comme consommateurs-mangeurs.

29/02/2016