Knowledge for Development

Agenda post-OMD : les sciences et l’innovation au service du développement agricole et rural

Author: Judith Ann Francis, CTA, Wageningen (Pays-Bas)

Date: 28/03/2014

Introduction:

Les défis mondiaux nécessitant une attention politique urgente s’inscrivent de plus en plus dans un contexte lié au changement climatique, à la sécurité alimentaire, à la santé, à l’environnement et  à la réduction de la pauvreté.        


 

« Si les investissements dans la R&D agricole ont triplé en Chine et en Inde au cours des 20 dernières années, ils n’ont augmenté que d’à peine un cinquième en Afrique subsaharienne » (RDM 2008).      

Le succès du développement agricole est jugé essentiel. Face à la complexité des défis agricoles et à la mondialisation des systèmes agroalimentaires, les stratégies et les mesures de différenciation constituent des solutions reconnues. Il est nécessaire d’établir une convergence entre politique, science et société pour atteindre les objectifs de développement durable.       

Depuis 2000, nombre d’initiatives mondiales dédiées aux ST&I pour le développement ont été lancées. Parmi les principales figurent celles du groupe de travail du Projet du Millénaire des Nations unies sur les ST&I, de l’UE, de la Banque mondiale, de l’IAASTD et du Conseil interacadémique. Toutefois, ces initiatives n’ont pas contribué à l’amélioration significative des conditions de vie des populations défavorisées. Pour progresser véritablement, il est essentiel de favoriser l’appropriation partagée de l’agenda international. Il convient d’améliorer l’interaction entre les gouvernements, les instituts du savoir et le secteur productif, et de minimiser – voire supprimer – les obstacles (méfiance généralisée, manque de capacités, modes de financement restrictifs, incapacité des communautés de recherche à convaincre les décideurs que les investissements passés ont une pertinence sociétale).     

Depuis 2003, le CTA aide les communautés scientifiques ACP à articuler leur position sur les ST&I, mais aussi à plaider en faveur de l’augmentation des investissements nationaux et de financements internationaux complémentaires dans la recherche agricole et l’enseignement supérieur. Lors de conférences et consultations d’experts, nombre de questions, à la fois émergentes et prioritaires, ont été soulevées : biodiversité, biocarburants, biotechnologie, pêche, systèmes d’innovation, élevage, pertes post-récolte et ressources en eau. Les pays ACP ont mis en place des stratégies politiques, les partenariats ACP-UE dans le domaine des ST&I ont été renforcés. Les scientifiques ACP, y compris femmes et jeunes professionnels, ont été encouragés à prendre part au processus d’élaboration des politiques. En dépit d’une volonté politique affichée par les gouvernements ACP, l’investissement public dans les ST&I reste inférieur à 1 %.      

À l’aube de l’échéance fixée pour l’atteinte des OMD, l’appel à l’utilisation des ST&I comme instrument de développement est de nouveau lancé. Certes, les pays développés investissent davantage dans les ST&I et mobilisent les fonds nécessaires pour renforcer la collaboration au niveau national et dans les sphères d’influence à l’échelon régional, afin d’aborder des questions telles le changement climatique et la sécurité alimentaire. Qu’en est-il des pays en développement amenés à prendre des décisions difficiles pour définir leurs priorités d’investissement, malgré des ressources limitées ? Les articles présentés dans ce numéro spécial de Connaissances pour le développement n’apportent aucune solution facile. Les pays ACP doivent remettre en cause le statu quo tout en façonnant et en s’appropriant l’agenda international au niveau national et local.    

28/03/2014