Le sorgho est une denrée cruciale pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de 300 millions de personnes, notamment pour les communautés vivant dans les zones arides et semi-arides d’Afrique subsaharienne. Sa capacité à pousser dans des environnements hostiles où d’autres cultures ne survivraient pas lui confère un atout supplémentaire. Le sorgho est également considéré par les communautés économiques régionales d’Afrique subsaharienne comme l’un des produits stratégiques pour les investissements ciblés. En dehors de son usage alimentaire sous forme de grain ou de sirop, il offre un gros potentiel commercial pour la production de fourrage, de boissons alcoolisées (par exemple, la bière) et de biocarburants. Si, par le passé, le sorgho a attiré moins d’investissements dans la recherche que d’autres cultures de base – comme les céréales telles que le blé, le riz et le maïs –, le séquençage du génome a offert de nouvelles possibilités d’amélioration variétale, comme l’enrichissement des propriétés nutritionnelles et l’accroissement des rendements dans différentes conditions. Partout dans le monde, les chercheurs effectuent des investigations sur cette culture, que ce soit dans les pays développés ou dans les pays en développement.
Ce dossier donne accès aux principaux articles d’opinion ainsi qu’à divers liens vers des documents, projets et sites Internet connexes couvrant tout un éventail de sujets, parmi lesquels : l’amélioration génétique du sorgho, la biofortification et l’enrichissement de sa valeur nutritive, les principaux domaines de recherche, ainsi que certains aspects du développement de la chaîne de valeur, comme les partenariats public-privé et le potentiel d’utilisation du sorgho à sucre pour la production de carburant écologique.
Dans leur article de fond, Florence Wambugu et Nehemiah Mburu d’Africa Harvest décrivent la façon dont l’organisation collabore avec les centres internationaux de recherche du GCRAI et les instituts nationaux de recherche agricole (INRA) locaux en vue d’améliorer cette culture. Les exemples du Kenya et de la Tanzanie montrent que l’amélioration de l’accès à des semences certifiées de haute qualité, l’intensification de la production et l’adoption de bonnes pratiques agronomiques ont conduit à une hausse de la productivité, au renforcement des liens avec les marchés et à une augmentation des volumes commercialisés entre les deux pays.
Dans son article de fond, Eva Weltzien, chercheur principal à l’ICRISAT-Mali, expose la façon dont les cultivateurs de sorgho en Afrique ont pu développer, à partir de variétés locales, des variétés améliorées résistantes au Striga et capables de supporter une forte salinité et une faible teneur en phosphore, et comment ils ont pu réintroduire des variétés locales qui étaient sur le point de disparaître. Elle souligne qu’il est nécessaire de bien connaître et de comprendre la base de germoplasmes et de bien choisir certaines variétés – en concertation avec les acteurs et les agriculteurs locaux – pour savoir quelles sont les variétés les mieux adaptées. Il est impératif de prendre en considération les connaissances locales pour orienter le choix final.
Ce dossier a été préparé par le CABI, le KIT et le CTA en avril 2014.