Knowledge for Development

Articles de fond


L’éthique en matière de production animale et de durabilité

Au cours des 50 dernières années, les valeurs éthiques entourant la production animale ont progressivement évolué, principalement suite à l’adoption généralisée de pratiques industrielles et intensives. L’industrialisation et le pro-productivisme ont pris le pas sur les valeurs agraires et les méthodes agricoles mettant l’accent sur la prospérité matérielle. Cela a modifié la perception des agriculteurs et des éleveurs indépendants de la part de la communauté, auparavant considérés comme les gardiens de la terre et des animaux de la ferme. Les pratiques de sécurité alimentaire, de contrôle de la qualité, de bien-être animal et de traçabilité sont devenues des normes prépondérantes et des sujets de contestation politique et économique, les producteurs et les agroentreprises multinationales cherchant à maximiser la qualité des produits et la rentabilité économique.

29/04/2016


Utilisation des races autochtones : améliorer le potentiel de reproduction des troupeaux laitiers des petits exploitants (article)

Le besoin est pressant : il faut améliorer le potentiel de reproduction des vaches laitières dans les petites exploitations et augmenter le revenu des petits exploitants. Pour Paterson, le défi est clair: l'amélikoration de la prodcution laitière dans les systèmes de pâturage communautaire passe par l'introduction d'une génétique laitière et par la provision en plus grande quantité d'un fourrage de qualité. Dans un système de pâturage communautaire, la norme pour les petits éleveurs en Afrique veut que la densité de peuplement du bétail sur les pâturages atteigne un niveau 300 % plus élevé que celle des éleveurs commerciaux. Avec ce taux de charge élevé, un équilibre est atteint lorsque le nombre de veaux nés est égal au taux de mortalité plus un prélèvement de 7 %. Le taux de conception est d’environ 30 % et la majorité du prélèvement est utilisée à des fins cérémonielles ; 1 à 2 % seulement sont commercialisés pour se procurer des espèces. En revanche, le taux de conception annuel pour les éleveurs commerciaux est de 90 % et le prélèvement de 30 % ou plus, le tout étant commercialisé. Le bétail autochtone, par exemple le zébu d'Afrique orientale, ne comprend pas de races laitières (comme la Holstein et la Jersey). Il s’agit de petites vaches, d’un poids inférieur ou égal à 300 kg à maturité et produisant 6 litres de lait par jour, soit 4 litres pour le veau tandis que le reste est généralement utilisé pour la consommation du foyer. La sélection naturelle a créé cette petite vache à faible production laitière et nécessitant peu d’entretien, ce qui garantit sa survie, en particulier dans des conditions difficiles. La Holstein, une race imposante, produit des volumes importants de lait avec une alimentation intensive à base de maïs). La Jersey est une race plus petite, productive sur des pâturages herbeux. Selon Paterson, croiser la race Jersey, plus adaptée, avec les bovins locaux est préférable à l’utilisation des Holstein pour la production de races croisées. Les vaches laitières de race pure ont peu de chances de survivre dans le secteur communautaire. La demande de lait est forte. Pour la satisfaire, il faudra non seulement améliorer les races de bétail adaptées aux conditions locales et produisant plus de lait, mais aussi garantir l’implication de la communauté scientifique, des systèmes efficaces de soutien à la vulgarisation, un environnement politique propice et des petits agriculteurs dotés de l'esprit d'entreprise nécessaire.Lire l'article ci-bas et le rapport de synthèse ici.

3/02/2014


Améliorer la productivité de l’eau pour l’élevage : enseignements du bassin fluvial du Nil

Dans ce nouvel article, Peden résume les principaux résultats d’un projet de recherche mis en œuvre dans le bassin du Nil et explique comment ces résultats peuvent nous aider à mieux comprendre la productivité de l’eau pour l’élevage, et à élaborer une politique qui prenne en compte ces nouvelles connaissances. Les résultats proviennent essentiellement de l'Évaluation globale de la gestion de l'eau en agriculture (2007) du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI).   La productivité de l'eau pour l'élevage nécessite une approche interdisciplinaire des écosystèmes agricoles pour parvenir à une utilisation plus efficace, plus durable et plus rationnelle de l'eau agricole destinée à la production animalière. Elle requiert l'optimisation de l'approvisionnement en fourrage et de la gestion, l'adoption des techniques de production animale les plus avantageuses, et l'amélioration des pratiques de conservation de l'eau. La productivité de l'eau pour l'élevage est un concept qui prend en compte les différentes échelles. La productivité de l'eau pour l'élevage est le ratio entre la valeur totale des biens et des services procurés par les animaux domestiques et le coût que représente l'eau prélevée en raison de l'élevage.   Selon Peden, Les stratégies de conservation de l'eau sont fondamentales pour accroître la productivité de l'eau pour l'élevage en transformant l'évaporation en transpiration : meilleure gestion des pâturages, réhabilitation des zones dégradées et zones tampons de végétation bien gérées qui favorisent l'infiltration des eaux de pluie, restaurent la fertilité des sols et maintiennent un volume critique de biomasse végétale permettant de faire face à l’arrivée des pluies. Enfin, la répartition stratégique, spatiale et temporelle, du bétail et des ressources en eau potable et en fourrage permettra d’assurer la viabilité de la production animale. Plutôt que de recourir à des solutions techniques, ces stratégies impliquent une meilleure compréhension de la situation au niveau local et font appel à une combinaison appropriée alliant technologie, formation et sensibilisation, participation de la communauté, investissements, opportunités commerciales et gouvernance cohérente.

27/01/2014


Utilisation des races indigènes : améliorer le potentiel de reproduction des vaches laitières dans les petites exploitations (synthèse)

Cette étude fournit des données ainsi qu’une analyse sur les deux facteurs les plus importants qui influencent le taux de reproduction du bétail – la nutrition et le type de race – dans le cadre des petites exploitations laitières en Afrique. Le rapport de Paterson est une évaluation des options disponibles pour les petits producteurs laitiers. Il donne un aperçu des travaux de recherche pertinents qui ont été publiés et met en avant les efforts déployés par les chercheurs de l’ILRI et de centres nationaux de recherche en Afrique du Sud, au Swaziland, en Éthiopie et au Kenya. L’objectif est d’améliorer le potentiel de reproduction des vaches laitières dans ces petites exploitations. Concernant la nutrition animale, les bénéfices augmentent avec l’utilisation de produits locaux et l’importation d’aliments pour animaux entraîne des pertes. Il est par conséquent important de maximiser l’utilisation des terres cultivables existantes, des résidus culturaux, des fourrages légumineux, des fourrages grossiers de faible qualité et des compléments protéinés. Pour vendre du lait hors saison (à un prix plus élevé), les producteurs doivent développer une stratégie annuelle d’alimentation des animaux viable et valoriser leurs résidus culturaux, le cas échéant. La faible productivité des aliments pour animaux tropicaux nécessite l’ajout de protéines intensives afin d’équilibrer le ratio protéines-énergie de ces aliments, une option exigeante mais nécessaire pour les petits producteurs qui souhaitent garantir la production de lait tout au long de l’année.La génétique laitière joue également un rôle essentiel dans le succès des petites exploitations. L’évolution de la vache africaine a donné lieu à un animal relativement petit, qui s’est adapté au climat chaud et au stress nutritionnel. Les races africaines locales requièrent l’aide de la génétique laitière pour accroître leur potentiel laitier, grâce notamment à l’insémination artificielle, dans de nombreux pays. Plus récemment, cette technique a été combinée avec la synchronisation des cycles œstraux (fécondité) en Éthiopie. L’introduction de gènes associés à la productivité laitière pourrait produire des animaux non adaptés aux contraintes environnementales. Néanmoins, l’introduction de caractéristiques génétiques laitières souhaitables via la race Jersey néozélandaise (adaptée à la production en pâturage) semble être un meilleur choix que la Holstein (adaptée à une production de quantités excessives de lait avec une alimentation concentrée). Il convient de se pencher plus avant sur l’utilisation de semence de croisement Jersey plutôt que Holstein dans les stations d’insémination artificielle. Toutefois, le développement de nouvelles races laitières nécessitera de mener des études spécifiques sur les interactions génotype x nutrition x maladie.La demande de lait est forte. Pour y répondre, il sera essentiel d’utiliser des races de bétail adaptées aux conditions locales et de bien penser la stratégie alimentaire. Il conviendra en outre d’impliquer la communauté scientifique, de mettre en place des systèmes efficaces de soutien à la vulgarisation et un environnement politique propice, et de développer l’esprit d’entreprise chez les petits producteurs.Lire la synth;se ci-bas et trouver l'article ici.

10/12/2013


Science et technologie pour le développement de la chaîne de valeur du bétail : le point sur l'insémination artificielle

La croissance démographique, l'urbanisation et l'augmentation des revenus dans les pays en développement entraînent une demande croissante en nourriture d'origine animale. Cette demande provient de changements dans le régime alimentaire de plusieurs milliards de personnes et offre des possibilités d'augmenter les revenus des pauvres dans les campagnes. Au cours des vingt dernières années, la consommation de viande dans les pays en développement a augmenté trois fois plus vite que dans les pays développés. Afin de tirer parti de cette demande, les agriculteurs des pays en développement devraient s'adapter au nouvel environnement, qui exige la dissémination des technologies et des changements dans les systèmes de production si l'on veut en finir avec la faible productivité.

21/09/2012


Développement d’un outil d’aide à la décision ENDIISA pour améliorer l’alimentation du cheptel laitier en Ouganda

(Premier prix, concours « Femmes et sciences »)Les efforts visant à améliorer l’alimentation du bétail en Ouganda ont permis d’identifier les éléments nutritionnels nécessaires pour satisfaire leurs besoins. Ceux-ci comprennent l’herbe des pâturages et les légumes, les légumineuses arbustives et les arbres à usages multiples, les résidus de cultures et les sous-produits agro-industriels. En dépit des savoirs prodigués et de l’utilisation de ressources alimentaires appropriées, la production de lait dans les exploitations laitières reste faible en volume (2 à 5 litres par jour et par vache). Cette faible productivité du cheptel laitier est due au manque de connaissances disséminées aux éleveurs. Le fait que ces derniers ne connaissaient pas les quantités d’aliments à distribuer journellement à leur bétail pour répondre aux mieux à leurs besoins nutritifs constitue l’un des problèmes majeurs identifié. Cette étude montre l’importance d’utiliser des outils d’aide à la décision face aux défis qui se posent. Elle fournit des informations sur les problèmes liés à l’alimentation du cheptel laitier. Enfin, l’outil d’aide à la décision qui a été initialement développé puis testé a permis d’améliorer l’alimentation du bétail et d’augmenter le niveau de production laitière de 24 %. L’outil est disponible sur le site de l’Organisation nationale pour la recherche (NARO) en Ouganda. Son utilisation est vivement recommandée aux exploitants agricoles, chercheurs, formateurs et décideurs politiques.Cet article est tiré de la publication du CTA/FARA (2011) intitulée « Innovations agricoles au service du développement durable », Volume 3, Numéro 2.

14/03/2012


Avancées en matière de science, de technologie et d’innovation

L’industrie de la viande dans les pays ACP va des petits producteurs de bêtes sur pied aux grandes entreprises, des simples points d’abattage aux abattoirs sophistiqués équipés d’installations de réfrigération et de congélation. En ce qui concerne la transformation de la viande, l’éventail est tout aussi large, allant des opérations rudimentaires jusqu’aux usines modernes de transformation complexe. En matière de commercialisation, la vente de viande fraîche prédomine dans de nombreux pays ACP, avec une quantité limitée de viandes transformées localement. La viande provient principalement de ruminants (bovins, moutons et chèvres) et sa qualité est étroitement liée à l’efficacité du système de production animale. Les ventes de viande de porc et de volaille sont cependant en hausse, en raison de la croissance de la production des petits exploitants (Sonaiya, 2007). L’amélioration de l’industrie de la viande des pays ACP requiert une réflexion englobant toute la chaîne de production, de la conception jusqu’à la consommation : identification et sélection des races, production, abattage, transformation – y compris la mise au point de nouveaux produits –, commercialisation et consommation.

25/05/2007