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Articles de fond


Rétrospective : entraves au développement de la chaîne de valeur des bioénergies issues du Jatropha curcas en Afrique – exemple du Kenya

Le Jatropha curcas (jatropha) est un arbuste indigène originaire d'Amérique centrale, qui pousse dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales d'Afrique sub-saharienne (ASS) et d'Asie. Bien qu’essentiellement sauvage, le jatropha est soudainement apparu comme une source prometteuse pour la fabrication de biodiesel au cours des années 2003 à 2009. C'est à ce moment-là que, face à la hausse des prix de l'essence, les intérêts internationaux ont commencé à se porter sur les cultures bioénergétiques. On a alors vanté les mérites du jatropha pour sa production d'huile de haute qualité, sa grande adaptabilité aux différentes zones climatiques et aux divers types de sol, ses besoins minimes en intrants, sa courte période de gestation, sa facilité de multiplication, sa résistance à la sécheresse, aux nuisibles et aux maladies, et sa capacité à pousser dans des conditions marginales, de sorte qu'il ne concurrence pas la production vivrière. Il était présenté comme un « remède-miracle » au problème d'insécurité énergétique dans les pays pauvres, capable de stimuler le développement économique. Par ailleurs, les investisseurs des pays développés se sont montrés particulièrement intéressés par cette culture, qu'ils souhaitaient développer dans de grandes plantations commerciales en Afrique subsaharienne (ASS) et ailleurs, en vue de son exportation.

4/03/2014


Biocarburants : Sont-ils toujours d'actualité ?

Dans la course à la découverte de nouveaux gisements de gaz et au développement de la production d'autres combustibles fossiles, tels que le pétrole de schiste aux États-Unis, en Argentine, en Russie et en Algérie, et vu l'exploitation des sables bitumineux au Canada et le retour au charbon dans certains pays, les biocarburants pourraient sembler sans aucun intérêt. C'est faire fi toutefois du coût élevé, à la fois sur le plan financier et en termes de consommation d'eau, de l’impact sur l'habitat local et des conséquences à long terme pour le changement climatique qui résultent de l'exploitation des anciennes et nouvelles sources d'hydrocarbures fossiles (Crooks, 2013 ; Lattanzio, 2013). Une telle exploitation sape les efforts en vue d'une transition énergétique accordant une importance aux technologies propres de transport, comme les biocarburants. Certaines options déjà offertes par les biocarburants dans les pays en développement sont brièvement examinées dans notre analyse, et les facteurs qui ont contribué à leur effet favorable sur le développement inclusif font l'objet d'une discussion.

4/03/2014


Bioéthanol de canne à sucre : quelles implications pour l’environnement ?

Un article paru dans la revue Global Change Biology Bioenergy a évalué le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du bioéthanol de canne à sucre par rapport aux carburants fossiles. Les chercheurs ont longtemps plaidé pour la promotion des carburants d’origine végétale, issus de la biomasse, comme source d’énergie renouvelable durable au plan environnemental, mais se sont rarement posé la question de savoir si l’avantage potentiel de l’éthanol produit à partir de la canne à sucre pour le climat diminuait compte tenu des émissions dues à la gestion de l’utilisation des terres. Les chercheurs ont étudié les systèmes de production d’éthanol à partir de la canne à sucre pour identifier les sources d’émissions de gaz à effet de serre. Selon eux, les changements dans l’affectation des sols, la fertilisation, le brûlage des résidus et le labour exercent l’impact le plus fort sur les émissions de GES.Afin d’obtenir des réductions réelles d’émissions de gaz à effet de serre, le Dr. Cardoso Lisboa et ses co-auteurs suggèrent des changements à toutes les étapes de la production de canne à sucre. Par exemple, l’apport simultané d’eau d’irrigation et d’engrais permettrait de réduire les taux de fertilisation pour la production de canne à sucre. De plus, le passage des pratiques de brûlage pré-récolte de la canne aux systèmes de culture sans labour ou comportant un minimum de perturbation du sol, associés à une récolte mécanique unique, permettrait de maintenir voire d’augmenter les stocks de C et N du sol. (Source : Alphagalileo, 2 mars 2011)

30/03/2011


uelle quantité d’eau apporter aux biotechnologies vertes ?

Des chercheurs néerlandais de l’Université de Twente ont mené une étude afin d’évaluer les besoins en eau de 13 cultures bioénergétiques à travers le monde. Les résultats de cette étude ont permis de sélectionner les meilleures cultures et les meilleurs sites pour produire de la bioénergie. Dans le cadre du paquet « climat-énergie », l’Union européenne s’est engagée à fixer à 20 % la part des sources d’énergie renouvelables dans la consommation d’ici 2020. Elle s’est par ailleurs fixée comme objectif d’intégrer une part minimale de 10 % de biocarburants dans les transports. Les chercheurs ont appliqué le concept de l’empreinte en eau afin de comparer les besoins en eau des différentes cultures. Par empreinte, il faut entendre le volume d’eau douce suffisant pour produire des biens et des services propres à la consommation – mesurée dans ce cas en mètres cubes d’eau par gigajoule d’énergie produite (m3/GJ). Cette étude s’articule autour de deux composantes : l’eau de pluie pour l’arrosage des cultures, et l’utilisation conjuguée des eaux de surface et souterraines pour l’irrigation. L’équipe a réussi à déterminer l’empreinte sur l’eau de 13 cultures (des plantes qui contribuent actuellement à 80 % de la production agricole mondiale), dont le jatropha, une plante qui est utilisée pour la production de biodiesel en Inde, en Indonésie, au Nicaragua, au Brésil et au Guatemala. Les empreintes sur l’eau ont été calculées pour la production de différents types de bioénergies, y compris la chaleur, l’électricité, le biodiesel et le bioéthanol. Etant donné que le climat et la production varient en fonction des régions, elles ont été calculées par pays. Lirez pdf.

2/10/2009


Note d’orientation sur les politiques de biocarburants dans les pays ACP

Avec leur potentiel énergétique issu de la biomasse, les pays ACP profitent d’un contexte favorable à l’utilisation effective des biocarburants pour subvenir en partie à leurs besoins énergétiques. La hausse continue des prix des carburants d’origine fossile – une ressource limitée, conjuguée à la baisse des prix du sucre et des autres cultures de base traditionnelles tournées vers l’exportation sur les marchés mondiaux, a contraint nombre de pays ACP à chercher d’autres moyens novateurs pour répondre à la demande énergétique et diversifier leur production agricole. Cette note d’orientation a pour but de visualiser les différentes possibilités d’utilisation des ressources de biomasse au niveau local destinées à réduire la dépendance des pays ACP vis-à-vis des carburants fossiles et à améliorer la compétitivité des agro-industries traditionelles et non traditionnelles.

7/03/2008


Dans quelle mesure les biocarburants sont-ils une source d’énergie durable ?

À l’exception du Niger, du Cameroun et de Trinité-et-Tobago, tous les pays ACP dépendent de combustibles pétroliers importés pour subvenir à leurs besoins énergétiques. Les prix du marché mondial des combustibles fossiles sont imprévisibles et en proie à une augmentation continue dans un futur proche. Les biocarburants peuvent-ils offrir une alternative à long terme en utilisant des énergies renouvelables localement produites à un coût relativement constant ? Quels en sont les gains aux niveaux « micro » et « macro » et quelles sont les contraintes et les effets négatifs que l’on peut redouter avec la production de biocarburants à grande échelle ? Les biocarburants peuvent-ils être produits sur une base durable et quels seraient les prérequis pour atteindre un tel objectif ?

16/04/2007


Biocarburants – Options stratégiques en matière de S&T pour les pays ACP

La production de biocarburants représente une planche de salut pour tous les pays ACP producteurs de sucre qui sont affectés par les réformes de l’Union européenne entrées en vigueur en juillet 2006. Avec la mise en application imminente du nouveau régime du sucre, les industries ont commencé à se restructurer afin de survivre et d’éviter leur fermeture. Le facteur commun à tous ces plans de restructuration est la production d’énergie. Celle-ci est couramment considérée comme attractive, pas simplement en raison des prix élevés des carburants fossiles mais aussi du fait des bénéfices environnementaux. Dans la région des Caraïbes, la Jamaïque a annoncé des plans afin de lancer la production d’éthanol pour le secteur des transports. La Barbade a indiqué qu’elle augmenterait la superficie consacrée à la production et qu’elle planterait davantage de variétés de canne à combustible afin d’utiliser la bagasse pour la génération d’électricité, tout comme elle a affirmé sa volonté de produire 24 millions de litres de combustible éthanol. Le Belize ainsi que le Guyana prévoient aussi d’introduire la cogénération et Saint-Kitts, qui avait arrêté son industrie, envisage sa réouverture, en partenariat avec des sociétés étrangères afin de transformer sa production de canne à sucre en bioéthanol. Dans la région africaine, l’industrie sucrière mauricienne a intensifié ses recours à la biomasse de canne à sucre pour la génération d’électricité et, par là même, accru sa part dans l’approvisionnement en électricité du réseau national (Autry, 2004 ; Avram, 2004). La Zambie et le Malawi ont débuté la production de biodiesel à partir d’une plante oléagineuse, le jatropha.

16/04/2007