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La recherche sur les fruits et légumes indigènes africains – pourquoi est-elle nécessaire ?

Author: Mary Oyiela Abukutsa-Onyango, Département d’horticulture de l’Université d'agriculture et de technologie Jomo Kenyatta, Nairobi, Kenya

Date: 28/09/2011

Introduction:

Traditionnellement, les Africains utilisaient des fruits comestibles et des feuilles d’espèces végétales poussant à l’état sauvage. Ces plantes comestibles étaient bien connues des communautés rurales qui les cueillaient dans la nature ou les cultivaient dans des jardins potagers comme cultures intercalaires avec des aliments de base. La collecte sauvage de certains fruits et légumes indigènes est encore pratiquée, notamment en Afrique australe et dans certaines régions d'Afrique orientale et occidentale. De récentes études révèlent que les fruits et légumes indigènes étaient consommés par les populations rurales pour la nutrition et la sécurité alimentaire. Le potentiel caché des fruits et légumes indigènes doit être exploité et jouer un rôle capital dans le règlement des problèmes de malnutrition, d’insécurité alimentaire et de pauvreté auxquels est confrontée l’Afrique.


 

Avantages

Valeur nutritive. S’agissant plus particulièrement de sécurité alimentaire et de nutrition, les fruits et légumes indigènes sont riches en vitamines, minéraux, protéines et antioxydants. Ils améliorent la sapidité et ajoutent de la variété à l’alimentation, en particulier celle des pauvres. Ce sont des ressources alimentaires très précieuses pendant les situations d’urgence telles que les périodes de famine, d’inondations, de sécheresse et de guerre.

Bienfaits pour la santé. Les fruits et légumes indigènes africains ont des propriétés médicinales et des effets bénéfiques sur la santé. Il a par exemple été établi que la plante-araignée (Cleome gynandra) soulage la constipation et facilite l’accouchement (van den Heever et Venter, 2007), tandis que la morelle scabre africaine (Solanum scabrum) guérirait les maux de ventre (Adesina et Gbile, 1984). On sait également qu’ils contiennent des quantités élevées d’antioxydants qui désactivent et se lient aux radicaux nuisibles impliqués dans des affections telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Avantages agronomiques. Les fruits et légumes indigènes sont parfaitement adaptés aux conditions climatiques difficiles et leur culture est plus aisée que celle de leurs équivalents exotiques. Ils produisent des graines dans des régions tropicales, ce qui est rarement le cas des espèces exotiques. La période de croissance des légumes indigènes est généralement courte, et ils peuvent pour la plupart être récoltés après trois ou quatre semaines. Ils se prêtent également bien à la culture intercalaire. Ils possèdent en outre une base génétique large car, pour la plupart, ils n’ont pas fait l’objet d’une sélection intensive.

Génération de revenus. Des études socioéconomiques menées dans plusieurs régions africaines ont montré que les fruits et légumes indigènes offrent des possibilités d’emploi et génèrent des revenus pour la population rurale.

Contraintes

Malgré les avantages qu’ils présentent, les fruits et légumes indigènes n’ont pas été pleinement exploités en Afrique. L’introduction de fruits et légumes exotiques sur le continent a eu un impact négatif sur la consommation, la domestication et la culture des fruits et légumes indigènes. Pendant très longtemps, les politiques agricoles de nombreux États ont préconisé l’utilisation d’espèces exotiques au détriment des indigènes. Récemment, les fruits et légumes indigènes se sont vu accorder une certaine reconnaissance grâce à la recherche agronomique mise en place dans des institutions internationales, régionales et nationales.

Le système de commercialisation est resté informel, avec des inefficacités sur le plan économique. Négligence et stigmatisation, indisponibilité de semences et de plants de qualité, prise en compte insuffisante de la valeur et du potentiel des fruits et légumes indigènes, manque de dispositifs techniques en matière d’agronomie et de transformation, courte durée de conservation, insuffisance de la recherche, du partage des connaissances et de la formation et manque de transparence quant aux droits de propriété intellectuelle pour guider leur utilisation, notamment pour ceux cueillis à l’état sauvage, sont des contraintes supplémentaires.

Le fait de ne pas remédier à ces contraintes entraîne une production et une distribution à petite échelle, et donc une faible consommation et utilisation, une perte de biodiversité, ainsi que des problèmes de malnutrition et de santé (eIFL, 2010).

Recherche

L’accroissement de la population, le déclin relatif de la productivité agricole, l’accélération de l’insécurité alimentaire et la forte dépendance des familles rurales d’agriculteurs en Afrique subsaharienne ont suscité un intérêt nouveau à l’égard des fruits et légumes indigènes. Cela doit s’accompagner d’un important programme de recherche. L’étude de la biologie et de l’écologie des espèces concernées peut permettre d’améliorer la conservation, la domestication et la culture.

L’amélioration des technologies de production entraînera une augmentation des rendements et une meilleure nutrition et autonomisation économique des communautés rurales. Pour les espèces prioritaires, gestion, préservation et protocoles de transformation appropriés sont nécessaires et devraient être appuyés par des recherches (Abukutsa, 2010).

Les fruits indigènes prioritaires au potentiel nutritionnel et économique sont notamment : le fruit du jacquier (Artocarpus heterophyllus), le sumac (Rhus natalensis), la goyave (Psidium guajava), le tamarin (Tamarindus indica), la mangue sauvage (Irvingia gabonensis), le safou (Dacryodes edulis), la kola amère (Garcinia kola) et la pomme étoile blanche (Chrysophyllum albidum). Des études de marché effectuées au Kenya et au Zimbabwe ont montré l’existence d’échanges importants autour des espèces indigènes dans les zones rurales et urbaines ; cependant, le système restait insuffisamment développé. Les légumes indigènes prioritaires identifiés comprennent le niébé (Vigna unguiculata), la morelle scabre (Solanum scabrum), l’amarante sauvage (Amaranthus blitum), la plante-araignée (Cleome gynandra), la corète potagère (Corchorus olitorius), le koko (Gnetum africanum) et la vernonie (Vernonia amygdalina) (Abukutsa, 2007a ; Kaloki, 2009).

Une collection de germoplasmes d’espèces de fruits et légumes indigènes prioritaires a été mise en place afin de permettre une sélection et une amélioration lors du processus de domestication. De plus, divers fruits et légumes indigènes tels que la morelle scabre, la plante-araignée et l’amarante ont fait l’objet d’une évaluation, une caractérisation et une multiplication, donnant lieu à des plants d’excellente qualité.

L’écologie et la biologie de Uapaca kirkiana, Strychnos cocculoides et Sclerocarya birrea ont été étudiées en Afrique australe et des tests de provenance des trois espèces ont permis d’identifier des clones supérieurs, par le biais d’une sélection participative en Zambie et au Malawi (Chirwa et Akinnifesi, 2007). Cependant, une recherche plus stratégique, axée sur les préférences des consommateurs, est également nécessaire.

Des études agronomiques ont montré que la plupart des fruits et légumes indigènes sont cultivés comme cultures intercalaires dans des jardins potagers, le plus souvent mal entretenus, et que la culture intercalaire présente un certain nombre d’avantages qui doivent être exploités. L’introduction d’arbres fruitiers dans les systèmes de production permet de réduire certains risques tels que ceux induits par l’apparition de nuisibles et d’épidémies. L’étêtage, c’est-à-dire la suppression de la tige apicale, pourrait être utilisé pour retarder la floraison de certains légumes indigènes à floraison précoce, tels que la plante-araignée, et augmenter ainsi la productivité (Abukutsa et al., 2003).

Une évaluation nutritionnelle des légumes indigènes réalisée sur deux sites au Kenya a permis de conclure que la contribution nutritionnelle des légumes cuits et crus était énorme (Habwe et al., 2009, 2010 ; Abukutsa et al., 2010). La morelle scabre et le niébé avaient des teneurs en fer capables de couvrir 100 % de l’apport journalier recommandé et 50 % pour les protéines. Les légumes indigènes cuits avec du lye (sel traditionnel) avaient une teneur en fer plus élevée que les légumes cuits sans sel.

Envisager l’avenir

Le développement des systèmes d’information et des matériels de sensibilisation comme les brochures et les DVD contribuerait dans une large mesure aux efforts de promotion et de popularisation de l’ensemble des denrées (Encadré 1. Matériels de sensibilisation, Nierenberg, 2010).

Encadré 1 : Matériels de sensibilisation
Mary Abukutsa a activement préconisé et soutenu la biodiversité agricole et a utilisé divers outils afin de rétablir la place des légumes indigènes africains dans le secteur de l’horticulture. Les groupes cibles choisis comprenaient des agriculteurs, des étudiants, des chercheurs, des décideurs politiques et des consommateurs. Les méthodes utilisées étaient l’art oratoire, le chant, la danse et le récit, les parcelles de démonstration, la presse écrite, les brochures, les affiches et la radio (IRIN Radio : www.irinnews.org/report.aspx?Reportld=85613). Trois documentaires ont été produits, intitulés : African indigenous vegetables: Research and related activities: A synopsis by Mary Abukutsa-Onyango, 2006 ; The role of Universities in promoting underutilized crops: The case of African indigenous vegetables at Maseno University. A research by Prof. Mary Abukutsa-Onyango, 2008 ; African indigenous vegetables in Kenya: Strategic Repositioning in the Horticultural sector, A Research Project by Prof. Abukutsa Mary O.O. (PhD). Des brochures d’information de deux pages sur la morelle scabre africaine à larges feuilles, la plante-araignée, l’amarante, la corète potagère, la crotalaire et le chou frisé africain ont été produites. Des livres de cuisine et de recettes utilisant des légumes indigènes sont également disponibles.

Les étudiants d’universités agricoles constituent généralement la principale ressource humaine en matière de recherche et de vulgarisation. Il est donc important de renforcer les capacités des ressources humaines qui mèneront des recherches et diffuseront efficacement des informations sur les espèces indigènes. (Encadré 2. Programmes réorganisés).

Encadré 2 : Programmes réorganisés
En 2003, l’Université de Maseno a réorganisé le programme de son MSc d’horticulture et le professeur Mary Abukutsa a développé une unité, les Légumes indigènes africains - SHC 835, pour y inclure les éléments suivants : importance et utilisation des légumes indigènes africains ; comparaison en termes de production et de valeur nutritionnelle entre les légumes africains et exotiques ; amélioration de la production de légumes indigènes ; stratégies et problèmes ; facteurs physiologiques et environnementaux affectant la production ; teneur en nutriments ; facteurs antinutritionnels et composants biochimiques importants ; récolte ; conditionnement et commercialisation des principaux légumes indigènes africains. Dans le même programme de MSc de l’Université de Maseno, il existe une autre unité, SHC 832 : les Fruits indigènes kényans. En 2011, le MSc d’horticulture de l’Université d'agriculture et de technologie Jomo Kenyatta (JKUAT) s’est enrichi d’une unité Diversité des cultures qui comprend : introduction à la biodiversité ; protection : justification, méthodes ; importance des cultures indigènes : légumes, herbes et épices, fruits et plantes ornementales ; production végétale durable ; amélioration des cultures indigènes ; études de cas : légumes, herbes et épices, fruits et plantes ornementales.

La mise en place de systèmes d’approvisionnement durables de semences de qualité est une étape clé dans la promotion de toute culture (Encadré 3. Système d’approvisionnement de semences de qualité, Abukutsa, 2007b).

Encadré 3 : Système d’approvisionnement de semences de qualité
Des systèmes d’approvisionnement de semences de qualité pour les légumes indigènes ont été mis en place au Jardin botanique de l’Université de Maseno en 2001 et à l’Université d'agriculture et de technologie Jomo Kenyatta (JKUAT) en 2008 pour que les agriculteurs puissent avoir accès à des semences de qualité. Des sélections issues des germoplasmes collectés ont été multipliées, évaluées, testées, conditionnées et distribuées à des agriculteurs au titre de solution palliative à court terme car des travaux de reproduction sont actuellement menés afin de mettre au point des cultivars. Des semences ont été distribuées entre 2001 et 2007 à 100 agriculteurs : 77 originaires de l’ouest du Kenya, via un système d’approvisionnement de semences à l’Université de Maseno, et 23 originaires du centre du Kenya, via le centre JKUAT. Les semences sont actuellement distribuées à l’occasion de journées portes ouvertes, d’expositions universitaires et de foires agricoles au Kenya et ceux qui ont besoin de semences de qualité peuvent se rendre dans ces deux institutions pendant les heures officielles de travail.

La conservation des fruits et légumes indigènes africains réduirait la perte de biodiversité (Encadré 4. Le Jardin botanique de l’Université de Maseno, Abukutsa et Onyango, 2005).

Encadré 4 : Le Jardin botanique de l’Université de Maseno
Le Jardin botanique de l’Université de Maseno, qui s’étend sur 7 acres, a été créé en 2001 et abrite 200 espèces de plantes, parmi lesquelles 20 % de fruits et légumes indigènes. Son financement est assuré par le projet BIOTA du gouvernement fédéral d'Allemagne et le Jardin a pour objectif la recherche, l’enseignement, la conservation et l’utilisation à des fins récréatives. Mary Abukutsa O.O. était cofondatrice et chercheuse en collaboration, horticultrice du Jardin et a contribué à la collecte de fruits et légumes indigènes actuellement conservés dans le Jardin. L’Université de Maseno est l’une des universités publiques situées dans l’ouest du Kenya, à environ 25 km de Kisumu, sur la ligne équinoxiale, sur la route qui relie Kisumu à Busia.

La mobilisation des consommateurs est essentielle pour définir et identifier les produits les plus susceptibles d’être acceptés par des communautés rurales, périurbaines et urbaines. Une évaluation par les consommateurs de certains produits et recettes à base de fruits et de légumes a été mise en place au Malawi, en Tanzanie et au Kenya (Habwe et al., 2008).

L’élaboration de politiques favorables est fondamentale pour une production agricole, un régime foncier, une gestion des ressources naturelles et une réduction de la pauvreté durables. La recherche sur les fruits et légumes indigènes ne pourra aboutir que si les priorités nationales sont axées sur les besoins des consommateurs, des industries et des communautés locales.

Plus de 75 % des producteurs dans de nombreux États africains procédaient à la transformation de fruits et légumes indigènes, et la plupart des produits transformés étaient consommés au sein des ménages, alors que seul un faible pourcentage était commercialisé. Des techniques de transformation, des méthodes et des équipements traditionnels sont utilisés pour élaborer des produits secs, de l’huile, de la poudre, des jus, des confitures et du vin (Abukutsa, 2009).

Conclusion

Il conviendrait de prolonger la saison de production afin d’assurer un approvisionnement en fruits et légumes indigènes en dehors de la pleine saison. Les gouvernements des pays africains devraient mettre en place des cadres institutionnels visant à réduire le risque et l’incertitude pour les négociants qui commercialisent les espèces indigènes.

Il serait souhaitable de mener des recherches pour faciliter leur accès aux marchés officiels. Il est nécessaire de rassembler des informations sur les systèmes de commercialisation existants et sur les facteurs qui influencent la performance dans les États d’Afrique australe. La durée de conservation pourrait être améliorée grâce à des recherches supplémentaires sur les façons d’introduire les petites entreprises auprès des commerçants (Habwe et al., 2008).

Les autres solutions à envisager sont notamment les suivantes :

  • Réflexion sur la production commerciale, la transformation à valeur ajoutée et le développement de produits pour les marchés intérieurs et à l'exportation, et sur la validation et la normalisation des méthodes de transformation utilisées par les agriculteurs.
  • Mise en place de recherches sur la production de semences commerciales et de systèmes d’approvisionnement de semences efficaces pour les fruits et légumes indigènes.
  • Étude du potentiel de développement nutraceutique des fruits et légumes indigènes.
  • Mobilisation du secteur privé et d’autres partenaires en vue du développement de la production, de la transformation, du conditionnement et de la distribution de semences par des agents de distribution de semences et des organisations communautaires.
  • Développement de prototypes de produits dans une perspective commerciale.
  • Intégration des fruits et légumes indigènes africains aux programmes agricoles.

Les fruits et légumes indigènes africains sont des produits de premier plan aux nombreux bienfaits en termes de nutrition et de santé. Ils ont un rôle à jouer dans la sécurité alimentaire, la nutrition, la génération de revenus et le développement durable en Afrique et ailleurs ; ils sont une « mine d’or » qui n’attend que d’être exploitée et la recherche permettra d’accélérer ce processus.

Références

Abukutsa, M.O.O. 2007a. The diversity of cultivated African leafy vegetables in three communities in western Kenya. African Journal of Food, Agriculture, Nutrition and Development 7 (3).
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Abukutsa, M.O.O. 2007b. Seed production and support systems for African leafy vegetables in three communities in western Kenya. African Journal of Food, Agriculture, Nutrition and Development 7 (3).
http://www.ajfand.net/Volume7/No3/Abukutsa-IPGRI1-2.pdf

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Abukutsa, M.O.O., Muriithi, A.N., Anjichi, V.E., Ngamau, K., Agong, S.G., Fricke, A., Hau, B. et Stützel, H. 2003. Proceedings of Third Workshop on Sustainable Horticultural Production in the Tropics. Maseno University, Maseno, Kenya, Horticultural Association of Kenya and Jomo Kenyatta University of Agriculture and Technology (JKUAT), Nairobi, Kenya; University of Hannover, Hannover, Germany and German Academic Exchange Service, Nairobi, Kenya.
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http://www.rnw.nl/english/radioshow/not-just-any-old-weed

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http://blogs.worldwatch.org/nourishingtheplanet/kenyan-professor-promotes-indigenous-food-to-solve-climate-change-food-crisis

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28/09/2011

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