La sécurité alimentaire et nutritionnelle est un enjeu mondial qui retient de plus en plus l’attention des décideurs, des chercheurs, des universitaires, des exploitants agricoles, mais aussi du secteur privé et de la communauté du développement à l’échelon national, régional et international. Si la sécurité alimentaire a toujours été une priorité, les craintes suscitées par la sous-alimentation et la suralimentation ont pris de l’ampleur ces dernières années, notamment face à l’incapacité de prendre des mesures appropriées pour contrer les problèmes de croissance et les carences en micronutriments et à la progression des maladies non transmissibles. Comprendre les liens qui existent entre l’agriculture, l’alimentation et la nutrition est devenu une priorité de la recherche et du développement. Chez les enfants, l’attention est plus particulièrement focalisée sur les 1 000 premiers jours, de la conception à l’âge de deux ans notamment, dans la mesure où une mauvaise nutrition au cours de cette période aurait des effets particulièrement préjudiciables. Il est difficile de convaincre les politiques de mettre davantage l’accent sur la nutrition car les effets sont souvent cachés ou retardés. Montrer le coût de l’inaction est néanmoins une étape essentielle de la promotion de l’élaboration de politiques et de programmes de nutrition.
Plusieurs questions méritent que l’on s’y penche plus avant pour veiller à la cohérence des politiques et programmes sur l’agriculture et la nutrition. La réduction de la famine et l’amélioration de la nutrition appellent un consensus interdisciplinaire et des approches multidisciplinaires et multisectorielles, ainsi que l’implication de multiples intervenants. Les experts de l’agriculture et de la nutrition doivent travailler de concert pour faire face aux problèmes, tels que les carences en micronutriments, et trouver des solutions, comme la biofortification. Le secteur privé doit également être mobilisé et s’investir davantage pour relever ce défi mondial. À travers de nombreux articles, documents et liens divers, ce dossier explore les priorités émergentes de la recherche agricole et nutritionnelle, mais aussi les perspectives des politiques, de la recherche et de l’industrie agroalimentaire en vue d’améliorer les actions en faveur de la nutrition.
Dans un article de fond, Jan Meerman, de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, et Noora-Lisa Aberman, de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, expliquent la stratégie à adopter pour créer un environnement favorable à la progression de ces idées. Les auteurs soulignent la difficulté de surmonter la faible visibilité politique des questions liées à la nutrition et la nécessité de collaborer dans plusieurs secteurs de l’administration pour réaliser des progrès.
Dans un autre article de fond, Kimberley Keeton et John McDermott, du Programme de recherche du GCRAI sur l’agriculture au service de la nutrition et de la santé, décrivent les principales initiatives visant à stimuler les systèmes alimentaires nutritifs, notamment dans les secteurs de la production alimentaire des petits exploitants, de la biofortification et de la sécurité alimentaire. Pour améliorer la nutrition grâce à l’agriculture, ils suggèrent que les chercheurs puissent combiner les données existantes, notamment sur la production d’aliments diversifiés et l’information au service des politiques alimentaires.
Les liens et documents de ce dossier se penchent sur l’orientation scientifique de la recherche en matière de nutrition et sur son interface avec les interventions stratégiques concernant les interactions politiques complexes impliquées dans l’amélioration des résultats nutritionnels.
Ce dossier a été préparé par le CABI, le KIT et le CTA en avril 2014.