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Déterminants organisationnels et institutionnels de l’innovation dans les filières horticoles des pays ACP

Author: Ludovic Temple

Date: 16/08/2012

Introduction:

L’innovation est au centre de l’adaptation des agricultures aux enjeux de développement liés à la diminution de la pauvreté, la protection des ressources environnementales et la compétitivité. Dans le secteur[1] de l’horticulture[2] (banane, mangue, agrume, haricot vert, fleurs) des pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), l’innovation dans la logistique (transport maritime, navires réfrigérés, chaîne du froid) associée à la globalisation des firmes explique en partie la croissance des échanges internationaux. La notion d’innovation recouvre différentes disciplines (économie, sociologie, gestion, etc.), différents outputs (produit et procédés) et diverses caractéristiques (technologiques, organisationnelles, institutionnelles, etc.). De manière transversale, l’innovation renvoie aux processus d’interaction qui génèrent des connaissances à l’origine d’inventions et qui intègrent l’invention dans le système productif, les filières ou les chaînes globales de valeur (Temple et al., 2011). Ces processus sont gouvernés par des variables institutionnelles liées aux conditions d’accès aux marchés (logistique, normes, réglementation), aux ressources (intrants, information, connaissances, financements) et aux règles de cohésion sociale (valeurs, culture, politique). Ils sont accélérés par les entrepreneurs issus des principales parties prenantes, au centre desquelles il y a les compagnies.

Nous proposons d’expliciter en quoi le développement des productions horticoles des pays ACP pour l’approvisionnement des marchés régionaux, locaux ou internationaux est lié aux déterminants de l’innovation. Nous structurerons l’analyse par une distinction entre la nature exogène ou endogène de ces déterminants par rapport à la localisation territoriale des innovations. L’objectif est de créer un cadre d’analyse pour la compréhension des politiques d’innovations sectorielles publiques et des stratégies d’investissement des entreprises, des organisations de producteurs et des organisations non gouvernementales.

[1] Ensemble des entreprises de production, de commerce ou de services qui ont pour activité principale l’horticulture.

[2] Définition large de l’horticulture pour l’ensemble des productions (fruits, légumes et fleurs) dont des caractéristiques comme la périssabilité, la fragilité, etc. déterminent les innovations technologiques.


 

Déterminants exogènes de l’innovation technologique

Le secteur national horticole d’exportation dépend souvent d’investissements extérieurs (Kenya, Maroc, Cameroun…) pour approvisionner des marchés internationaux[3], créer de la valeur dans les entreprises (délocalisation vers les pays du Sud ou approvisionnement en contre-saison de l’hémisphère Nord), diversifier les revenus et les emplois. Ces investissements sont le plus souvent mis en œuvre par des entreprises internationalisées (multinationales, industries agroalimentaires) et parfois par des entrepreneurs urbains pluriactifs. Ces entreprises mobilisent un mode de production industriel caractérisé par l’emploi d’une main-d’œuvre salariée, une division du travail entre les exploitations, des itinéraires techniques de monoculture exigeants en intrants industriels et en capital, une standardisation à grande échelle, enfin par des filières souvent intégrées, c'est-à-dire qu’une même entreprise réalise l’ensemble des opérations, à savoir la sélection variétale, la production, le conditionnement, le transport, voire le mûrissage et la distribution des produits. Trois ensembles dominants de variables orientent les processus d’innovation technologique dans ces filières.

Les variables institutionnelles d’accès aux marchés internationaux

Les conditions d’accès aux marchés des pays industriels de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont liées à l’évolution des réglementations commerciales, notamment dans le cas de l’Union Européenne et des organisations communes des marchés qui fixent les conditions de la compétitivité coût (dérogations, taxes) entre les différents pays d’origine. L’ajustement à ces conditions impose une politique d’innovation compétitive. Ainsi, par exemple, la mise en concurrence des bananes africaines, américaines et caribéennes structure les investissements technologiques afin de diminuer les coûts de production : substitution du capital au travail aux Antilles, amélioration de la qualité en Afrique, etc.

Les conditions d’accès aux marchés internationaux sont davantage régulées par les normes internationales. Ces normes qui ont retenu l’attention un certain temps en raison des préoccupations concernant les conditions sanitaires se sont amplifiées depuis les années 1990 pour prendre en compte les externalités tant environnementales (pollutions par les pesticides, écobilans énergétiques) que sociales (responsabilité sociale des entreprises). Ces normes principalement élaborées dans des organisations internationales –Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Bureau international du travail (BIT), etc. – guident les stratégies des entreprises vers des investissements techniques et organisationnels, qui peuvent à leur tour conduire à des stratégies réactives pour respecter les normes ou à des stratégies institutionnelles proactives via le lobbying pour impacter leurs conditions d’élaboration[4] ou leur contournement (dérogations). Sur les marchés émergents, tels que ceux des produits biologiques et du commerce équitable, ces normes créent de nouvelles opportunités d’innovations organisationnelles pour promouvoir les produits des pays ACP.

Les variables organisationnelles dans la recherche d’économies d’échelle en matière de logistique

 Les entreprises horticoles internationales dominent les stratégies visant la maximisation des chaînes de valeur pour la rémunération du capital investi[5]. Un déterminant de l’optimisation est la performance logistique entre les activités de transfert et la commercialisation des produits concernés sur les marchés des pays industriels. Celle-ci est mesurée par la concentration de la distribution ou du secteur industriel de transformation. Des économies d’échelle[7] et des rendements croissants[6] sont recherchés. Cette optimisation prend en compte les spécificités horticoles (périssabilité, fragilité et climatérique) et pousse les entreprises à innover dans certaines technologies dominantes, telle l’homogénéisation de la préparation post-récolte des produits.

Cette capacité d’innovation favorise l’intégration verticale de certaines filières.

Les variables sociopolitiques dans les externalités liées au développement

Le développement des exportations horticoles dans les pays ACP crée de la valeur ajoutée dont la répartition entre les revenus salariés, les recettes fiscales et la rémunération des actifs financiers crée non seulement des emplois salariés mais diversifie également les recettes d’exportations pour les États. Ce développement fondé sur un modèle productif d’agriculture industrielle dominant génère des enclaves de modernisation de l’agriculture. Ces contributions au développement économique et technologique sont des éléments centraux pour inciter les secteurs privé et public à réaliser des investissements dans les technologies au niveau national ou international (Maertens et Swinnen, 2009).

Ce développement génère aussi des externalités environnementales négatives (Wilson et Otsuki, 2004), engendrant des coûts cachés à long terme (dépollution des eaux, utilisation de pesticides, dépenses de santé pour les populations, diminution de l’espérance de vie, perte de la biodiversité, etc.). Ces coûts cachés sont mieux mis en lumière par les crises environnementales et sociales actuelles et également de plus en plus médiatisés grâce aux technologies de l’information et de la communication. Ils mobilisent de manière croissante diverses organisations de la société civile et institutions publiques internationales. Ils ont également une influence sur les consommateurs finaux des produits, devenant ainsi des éléments de concurrence industrielle. La prise en compte de ces externalités est un élément nécessaire pour guider les processus d’innovation technologique. La crise de la pollution par le chlordécone aux Antilles en est une illustration.

Les déterminants endogènes de l’innovation

Les investissements dans le secteur horticole des pays ACP sont également gouvernés par la croissance des marchés régionaux que suscite l’explosion des marchés urbains (Dury et al., 2004). Ces marchés régionaux émergent à travers le développement de zones de production complémentaires qui approvisionnent les villes[8]. Leur croissance induit des innovations dans les agricultures caractérisées par un mode dominant de production familiale qui demande peu d’intrants industriels et de capital, qui optimise la complémentarité entre les potentialités des plantes : systèmes associés, agroforesterie, etc. La production est atomisée au niveau micro-économique (petit volume/exploitation) et spatial (parcelles et exploitations). Les rendements y sont plus faibles que dans le modèle précédent. La production plus écologique (moins artificialisée industriellement) est aussi plus instable en termes de quantité, de régularité et de qualité car elle est plus sensible aux aléas climatiques et sanitaires. Les capacités d’investissement en capital sont faibles, et l’innovation y est par conséquent plus procédurale et requiert moins d’intrants industriels (pesticides, engrais).

L’approvisionnement des marchés urbains dans les pays ACP se polarise en raison de l’essor de la grande distribution (Neven et Reardon, 2004). Ce type de polarisation impose des contraintes logistiques (homogénéité, volume, régularité) similaires aux marchés d’exportation. Si la concentration spatiale de la demande conduit à des spécialisations partielles des bassins de production, elle a eu peu d’impact sur les spécialisations micro-économiques productives.

Un compromis existe sous la forme d’une configuration spatiale dispersée qui génère des coûts de commercialisation pour l’accès aux marchés. Ces coûts pénalisent la capacité des systèmes de production fondés sur l’agriculture familiale à se saisir des opportunités offertes par la croissance des marchés urbains locaux (Temple et al., 2009). De tels coûts de commercialisation ou de transaction apparaissent dans l’organisation du trajet des produits depuis les champs, tout au long de la chaîne de transaction : transport routier, manutention, vente au détail[9]. Trois principaux ensembles de variables orientent les investissements dans l’innovation.

Les variables organisationnelles des actions collectives dans la commercialisation

 Les innovations dans les actions collectives qui diminuent les coûts de commercialisation et de transaction sont liées à une production atomisée et dispersée, qui augmente la valeur réalisable en faveur des producteurs. Ces innovations peuvent être mises en œuvre de manière horizontale ou verticale.

Les coordinations verticales se réalisent à travers la contractualisation avec l’industrie agroalimentaire qui s’approvisionne dans différentes zones de production. Ces coordinations tentent de réaliser davantage des économies de gamme[10] que des économies d’échelle.

L’émergence de coordinations horizontales peut se produire par le biais d’actions collectives en matière de commercialisation selon plusieurs options possibles, par exemple la création de coopératives qui mutualisent des investissements en capital. Dans les pays ACP, les coopératives ont historiquement été instrumentalisées par l’État, et la non-spécialisation des exploitations limite la structure du secteur coopératif. En revanche, les actions collectives horizontales se développent à travers la mutualisation de services ou d’investissements : location de moyens de transport, création de marchés physiques de production, etc. Ces coordinations collectives permettent à de petits agriculteurs de globaliser leur offre et de répondre aux demandes des marchés sans forcément changer de système productif. Un axe d’innovation organisationnelle est d’encourager le développement des circuits courts (un intermédiaire au plus entre le producteur et le consommateur) via des marchés physiques mais également des approvisionnements contractuels des marchés institutionnels (cantines scolaires, hôpitaux…) ou les circuits non marchands.

Les variables institutionnelles de la diminution des risques

Dans les petites entreprises familiales, les conditions instables d’accès aux marchés et l’aversion aux risques sont des déterminants majeurs des capacités d’investissement dans des innovations organisationnelles ou technologiques permettant de mettre en œuvre les inventions que peut proposer la recherche ou qui sont générées par les expérimentations implicites des agriculteurs. Pour les productions horticoles, cette aversion explique les résistances sociales quant à l’utilisation de nouvelles variétés, l’adoption de nouvelles pratiques plus intensives en travail qui induisent des risques de rupture des cohésions territoriales collectives, ou qui représentent une menace potentielle pour les équilibres systémiques. Dans ces contextes d’agriculture familiale, face à plusieurs options technologiques, les producteurs horticoles maintiennent une diversification des systèmes de production fondée sur deux objectifs dominants, à savoir la sélection de variétés résistantes aux maladies, et la recherche de systèmes de culture différents qui « cassent » l’épidémiologie des maladies. Cet équilibre systémique est institutionnalisé par des règles de cohésion sociale (organisations communautaires, autorités locales, lignages) et à différentes échelles territoriales (bas-fonds, vallées, plateaux, etc.) qui gouvernent les normes collectives d’acceptation d’innovations technologiques radicales. Le choix de nouvelles variétés ou d’intensifier la fonction de production en intrants, capital ou travail est lié à ses conséquences sur ces équilibres systémiques collectifs et aux risques qu’elles représentent pour ces équilibres.

La structuration des systèmes d’innovation : une production horticole fragmentée

 Le déterminant précédent ne s’oppose pas à des innovations qui intensifient la production en intrants, mais il les conditionne à leur complémentarité vis-à-vis des équilibres systémiques. Il diminue aussi le risque d’une dépendance trop forte du système productif par rapport aux industries phytosanitaires en amont ou agroalimentaires en aval en mettant l’accent sur une logique d’autoproduction des ressources productives.

La réalisation des potentialités d’accroissement de la production dans ces agricultures nécessite cependant une meilleure organisation des filières d’approvisionnement des marchés urbains, qui régionalisent leurs systèmes d’approvisionnement dans les pays ACP. Cela impose  d’accélérer l’adaptation technologique des agricultures familiales qui assurent l’essentiel de la production horticole pour ces marchés. Elle implique de savoir adapter l’innovation technologique en aval afin de diminuer les coûts logistiques de mise en marché d’une production horticole atomisée et hétérogène.

Les deux constats précédents nous permettent :

  • d’accroître nos connaissances sur les potentialités d’innovation des systèmes de production horticoles agro-écologiques parmi les différents acteurs qui structurent l’innovation sectorielle : producteurs horticoles, intermédiaires de l’innovation, chercheurs, entreprises ;
  • d’évaluer en quoi l’activation de ces potentialités répond aux priorités sociales et environnementales qui structurent la cohésion des sociétés rurales.

Ces questions orientent vers une conception systémique de l’innovation en rupture avec les modèles diffusionnistes linéaires de transfert technologique conventionnel : recherche => entreprise => utilisateurs.

Cette rupture renforce les dispositifs et les mécanismes qui densifient les interactions entre la recherche, la société civile et les acteurs sectoriels de l’innovation horticole. Ces dispositifs émergent dans différents contextes mais leur visibilité et leur évaluation sociale dans les pays ACP restent fragiles.

Conclusion

 La distinction entre déterminants endogènes et exogènes des processus d’innovation dans le secteur horticole des pays ACP illustre deux voies technologiques qui, dans les pays ACP, coexistent par rapport à l’approvisionnement des marchés des pays industriels et des marchés régionaux. Les interactions entre ces deux trajectoires montrent des configurations différentes selon les territoires : complémentarité, concurrence, juxtaposition.

La première voie est gouvernée par l’évolution des normes internationales et les stratégies de maximisation de la valeur par les firmes internationales dans la recherche d’économies d’échelle et la prise en compte des coûts cachés sociaux et environnementaux. Elle renforce les mécanismes d’intégration verticale des filières. La seconde voie est davantage orientée par les actions collectives des agricultures familiales pour répondre aux contraintes logistiques d’approvisionnement des marchés locaux et diminuer les risques sociaux et environnementaux pour les sociétés agraires. Fondée sur une agriculture plus écologique, l’activation des processus d’innovation est tributaire de l’orientation donnée par les politiques d’innovation et de recherche dans une perspective sectorielle. Bien entendu, une telle typologie est simplificatrice. Les situations réelles résultent de l’imbrication des itérations et de la transitivité entre ces deux ensembles de déterminants. Cette typologie propose une grille d’analyse qui permet néanmoins d’interroger les conséquences des processus d’innovation sur le développement des pays ACP. Ces conséquences peuvent être appréciées par des indicateurs de l’analyse économique conventionnelle : création de valeur ajoutée, répartition de la valeur ajoutée (salaires, recettes fiscales, etc.), emplois salariés, devises. Elles peuvent aussi se décliner selon des externalités environnementales, géographiques et sociales souvent négatives : pollution des eaux, problèmes de santé des populations (pesticides), renforcement des inégalités sociales, concentrations de populations et expulsions foncières. Ces externalités révèlent des coûts sociaux, environnementaux et politiques cachés dont les décideurs publics et les bailleurs internationaux doivent être davantage conscients pour aboutir à un développement durable et conduire des politiques d’innovation.

[3] Un lot hétérogène accélère le mûrissement, ce qui diminue le délai pour la livraison et accroît les pertes. Pour les longues distances, il faut réunir des volumes suffisants présentant un degré de maturité uniforme.

[4] Relations de complémentarité entre différents produits ou qualités qui diminuent les coûts fixes d’investissement.

[5] Les perspectives de croissance des marchés horticoles (plantain, igname, fruits, légumes) régionaux dans les pays ACP sont importantes compte tenu de la croissance rapide des marchés urbains et des niveaux de consommation de ces produits qui sont inférieurs aux normes recommandées.[6] Création d’organisations interprofessionnelles, de syndicats qui orientent les politiques nationales voire internationales à travers le lobbying.

[7] La concentration sociale et géographique de ce capital soulève des controverses quant à l’impact sur le développement de ces stratégies.

[8] Relation entre une augmentation du volume d’activité et une diminution des coûts unitaires.

[9] Relations d’efficacité entre les intrants et les extrants qui augmentent avec le taux d’adoption d’une technologie.

[10] Il est possible de faire la distinction au niveau international entre les marchés « établis » (banane, avocat, ananas…), les marchés « émergents » (papaye, litchi…) et les marchés de « niche » (produits du commerce équitable…). 

Bibliographie

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Maertens, M. et Swinnen, J. 2009. Trade, standards and poverty: evidence from Senegal,

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Neven, D. et Reardon, T. 2004. The rise of Kenyan supermarkets and the evolution of their horticulture product procurement systems. Development Policy Review,22 (6) : 669-699. DOI : 10.1111/j.1467-7679.2004.00271.x

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