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L'épuisement du phosphore

Le phosphore (P) est une ressource essentielle pour la production alimentaire mondiale. Toutefois, la production agricole, en particulier dans les sols acides, est entravée par une mauvaise efficacité d’utilisation du phosphore, créant ainsi une demande pour les engrais phosphatés. Cette demande est exacerbée par une croissance rapide de la population humaine, qui devrait atteindre 9 milliards en 2050, nécessitant plus de nourriture dans le monde. Il existe une forte préoccupation concernant non seulement l'épuisement progressif des ressources en phosphate naturel (PN), mais aussi l'incertitude quant à la durée de vie des gisements existants, et si de nouveaux gisements seront découverts.

Ce dossier contient également des liens vers des ressources documentaires qui fournissent plus d’éléments sur l’évaluation des concentrations de phosphore, son épuisement et son application, ainsi que des informations sur des questions liées à l'industrie, à la géologie et à la durabilité.

Ce dossier a été compilé et édité par le CABI et le CTA, mai 2011.

« Épuisement du phosphore : les pays ACP doivent-ils s'en préoccuper ? Quelles sont les perspectives attendues en matière de recherche et de politique ? »

by P.O. Kisinyo, W.K. Ng’etich, C.O. Othieno, J.R. Okalebo et W.R. Opile; Department of Soil Science, Chepkoilel University College, PO Box 1125-30100, Eldoret, Kenya.
Dans leur article intitulé « Épuisement du phosphore : les pays ACP doivent-ils s'en préoccuper ? Quelles sont les perspectives attendues en matière de recherche et de politique ? », P.O. Kisinyo et al du Chepkoilel University College (Kenya), examinent l'étendue du problème et proposent des solutions pour la région ACP. Ils notent que les carences en phosphore disponible dans les sols acides des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique limitent la production agricole, principalement en raison de la fixation marquée et de la réduction des niveaux de phosphore dans les sols de ces régions. Ils prônent l'utilisation de sources organiques et non organiques pour améliorer sa disponibilité et suggèrent d'utiliser des germoplasmes végétaux résistants à la toxicité de l'aluminium (Al) et facilitant l'acquisition du phosphore. Toutefois, les informations contradictoires sur la durée de vie des réserves de phosphate de calcium minéral rendent d'autant plus difficile la planification de leur utilisation à long terme. En l'état actuel des connaissances de gisements potentiels exploitables, les auteurs insistent sur la nécessité d'obtenir davantage d'informations sur l'étendue et la localisation des ressources. 14/06/2011
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L'épuisement du phosphore : une crise invisible ?

by A.L. (Bert) Smit, Plant Research International, Wageningen UR, The Netherlands.
Un article préparé par Bert Smit, de l'Institut de recherche en biologie végétale de l'Université de Wageningen, intitulé « L'épuisement du phosphore : une crise invisible ? », fait le point sur le contexte actuel d'épuisement des ressources en phosphore. Smit note qu’une diminution des flux de phosphore de la société vers l'agriculture et que l'utilisation et la gouvernance des réserves restantes sont loin d'être durables. Il met en exergue une gestion inappropriée du phosphore, ainsi que la pénurie de la ressource sur le plan économique, institutionnel et géopolitique. Il espère toutefois que le monde mettra en œuvre des changements fondamentaux et des moyens concrets pour renverser la tendance avant qu'une pénurie physique de phosphore ne se fasse sentir. Il suggère en outre que la recherche puisse, à l'avenir, assurer le suivi des données sur les réserves mondiales et le commerce du PR, et mener des analyses pays pour quantifier les apports de phosphore en vue de mettre en œuvre des mesures et des politiques efficaces, valoriser et réutiliser les déchets et promouvoir les techniques de sélection végétale pour une meilleure utilisation du phosphore disponible dans les sols. 14/06/2011
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Le projet « Global Phosphorus Research Initiative » (GPRI) est un exemple de collaboration entre instituts de recherche indépendants en Europe, en Australie et en Amérique du Nord. L’objectif principal du projet GPRI est de promouvoir une authentique recherche interdisciplinaire de qualité sur la pénurie de phosphore qui menace la production alimentaire mondiale. Outre la recherche, le projet facilite également la création de réseaux et vise à promouvoir le dialogue pour accroître la sensibilisation - parmi les décideurs politiques, les représentants de l’industrie, les chercheurs et la communauté - sur les conséquences de la pénurie mondiale de phosphore et les solutions possibles pour y faire face.Le projet GPRI a été lancé conjointement début 2008 par des chercheurs de l’Institute for Sustainable Futures de l’Université de technologie (UTS) de Sydney et du Département d’études sur l’eau et l’environnement de l’Université de Linköping en Suède. Aujourd’hui, les membres du projet GPRI comprennent également l’Institut de l’environnement (SEI) de Stockholm, l’Université de Colombie-Britannique (UBC) au Canada et l’Université de Wageningen aux Pays-Bas. 04/05/2011
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L’Association des sols 2010 Au Royaume-Uni et à l'étranger, il n'y a pas eu de discussion ou d’action sérieuse sur la question du pic du phosphore, en termes de sécurité alimentaire. Un changement radical de nos pratiques agricoles, de ce que nous mangeons et de la manière dont nous traitons les excréments humains, de sorte que des niveaux de phosphore adéquats puissent être maintenus pour la production des cultures sans recourir à l’exploitation des phosphates, est essentiel pour garantir nos approvisionnements alimentaires futurs. Dans ce rapport, les mesures nécessaires pour boucler le cycle du phosphore, afin de faire face aux pénuries futures et prévenir de nouveaux dommages environnementaux dus à la pollution par les phosphates, sont énoncées. 01/06/2011
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Le programme EcoSanRes, en collaboration avec l'Université suédoise des sciences agricoles (SLU), élabore des directives pour l'utilisation agricole d’urine et de fèces. Ces lignes directrices visent à éduquer les adeptes d'un assainissement écologique sur la façon de gérer l'urine et les fèces qui soit sûre et bénéfique, et donc à promouvoir l'utilisation des excréments humains dans l'agriculture. L'utilisation d’excréments humains comme engrais est bénéfique d’un point de vue environnemental, économique et social. L’accroissement des rendements des cultures à travers l’utilisation de l’urine et des fèces assainies est rentable (nécessitant seulement un investissement dans les toilettes ecosan et un système de traitement secondaire), et cela améliore la nutrition dans les familles et aide à atténuer la pauvreté. En outre, l'utilisation agricole d’excréments humains aide au développement de l’équité entre les sexes, en particulier dans les ménages dirigés par des femmes, car ce sont souvent les plus pauvres, en créant une source possible de revenus et d'amélioration de la nutrition. Les recommandations sont élaborées par regroupement d'informations à partir d’études menées auparavant et par la comparaison des excréments humains (comme engrais) avec les engrais chimiques commerciaux. Les directives seront adaptées aux différents climats et cultures. 01/06/2011
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Les réserves mondiales de phosphore sont en voie d’épuisement et, comme les plantes ont besoin de phosphate pour croître, se pose donc un énorme défi pour la production alimentaire mondiale dans un avenir prévisible. Une pénurie de phosphate pourrait aboutir à une famine de grande échelle et de nombreux troubles socio-politiques. Étonnamment, le déclin du phosphore ne semblait pas être une question figurant sur l'agenda politique auparavant. Afin d'accroître la sensibilisation à ces problèmes, la Netherlands Water Partnership, WASTE et Plant Research International ont lancé un processus d’une durée d’un an visant à placer cette question à l'ordre du jour politique néerlandais et européen. 01/06/2011
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