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Science des sols, connaissances autochtones et intensification durable : implications pour les petites exploitations agricoles

Author: Oluwatoyin Dare Kolawole, Okvavango Research Institute, Université du Botswana, Private Bag 285 Maun, Botswana

Date: 26/09/2013

Introduction:

Cet article met en évidence les enjeux clés liés aux spécificités des sols africains et la façon dont ils influencent la production agricole. Il fait valoir que la science occidentale et les connaissances locales/autochtones ne sont pas incompatibles quand il s'agit de promouvoir une agriculture durable en Afrique subsaharienne.


 

Science des sols, connaissances autochtones et intensification durable : implications pour les petites exploitations agricoles

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Oluwatoyin Dare Kolawole, Okvavango Research Institute, Université du Botswana, Private Bag 285 Maun, Botswana

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Introduction

Schiller (1980) notait que « …la terre ne compte que 7,86 milliards d’acres de terre potentiellement cultivables, et nous exploitons déjà la moitié de ce total. » Depuis, la croissance industrielle et le développement des infrastructures ont probablement diminué la surface des terres propres à la production agricole. La concurrence acharnée vis-à-vis des terres destinées à la production alimentaire ne cesse de s’accroître alors que la population monde, actuellement estimée à 7 milliards d’individus environ, devrait dépasser les 9 milliards d’ici 2050. Schiller (1980) fait valoir que le monde « ne peut stimuler la production agricole qu’en mettant en culture le reste des terres ou en augmentant les rendements par acre. »  

La volonté de Norman Borlaug et de ses collègues en 1966 de nourrir la population mondiale en favorisant l’agriculture à intrants élevés trouve son origine dans la théorie de la population de Malthus (1798 [1803]), qui fut ensuite étayée par les recommandations de Schiller. Néanmoins, certaines voix se sont élevées pour soutenir que l’agriculture commerciale de haute technologie ou les « grosses exploitations » à elles seules pourraient mettre davantage en péril les objectifs de la sécurité alimentaire, au lieu de résoudre les problèmes multidimensionnels liés à la sécurité alimentaire mondiale (Robertson et al., 2000 ; Magnus et Caplan, 2002). Alors que l’agriculture commerciale joue un rôle central dans l’amélioration de la disponibilité des denrées alimentaires et de la croissance industrielle, la plupart des bénéfices pourraient être annihilés par les répercussions négatives sur l’environnement et la santé humaine si les choses continuent en l’état.  

Les petits exploitants jouent un rôle essentiel et, avec leur effet cumulé sur les activités agricoles dans le Sud, sont en grande partie responsables de la nourriture produite et consommée dans les économies en développement. À titre d’exemple, les petits exploitants représentent 90 % des producteurs de denrées alimentaires au Nigeria (Van Buren, 2001). Mais les agriculteurs aux ressources limitées ne disposent pas des ressources financières nécessaires à l’acquisition de vastes propriétés foncières. Ils doivent bien souvent se contenter de superficies relativement restreintes pour leurs cultures et, dans certains cas, pour l’élevage. Comment peut-on développer une approche globale et durable de l'agriculture fondée sur le modèle de la « petite exploitation » ? 

Cet article met en évidence les enjeux clés liés aux spécificités des sols africains et la façon dont ils influencent la production agricole. Il fait valoir que la science occidentale et les connaissances locales/autochtones ne sont pas incompatibles quand il s'agit de promouvoir une agriculture durable en Afrique subsaharienne. 

La nature spécifique des sols africains

La diversité des conditions agro-écologiques en Afrique subsaharienne (ASS) est évidente. Une vue aérienne des paysages de la région sèche du Sahel en Afrique du Nord jusqu'au désert du Kalahari en Afrique du Sud montre un « effet arc-en-ciel » dans la couverture végétale, reflétant la diversité des types de sol à travers le continent (Kolawole, 2013). La gamme des sols africains va du désert aux zones sableuses faiblement développées en passant par des sols méditerranéens, des luvisols et des acrisols, des nitrosols et des acrisols, des ferrasols et des sols latéritiques (Scoones and Toulmin, 1999). La plupart connaissent une érosion rapide, de faibles teneurs en éléments organiques et nutritifs, une faible capacité de rétention d'eau et un stress hydrique (AGRA, 2009 ; CIAT/TSBF/ICRAF, 2002). La faible teneur en matières organiques est associée à une faible capacité d'échange cationique (CEC) et une grande partie des sols tropicaux africains ne peuvent pas libérer les micronutriments essentiels à l’absorption par les plantes, même suite à une fertilisation minérale (Scoones and Toulmin, 1999). L’un des remèdes essentiels pour assurer la libération d'éléments nutritifs consiste en une fertilisation organique adéquate, qui améliore la structure des sols (van der Pol, 1992).  

Les propriétés du sol varient non seulement en fonction des régions d’Afrique mais aussi d’une parcelle à l’autre au sein d’une exploitation donnée (Vanlauwe et Giller, 2006). Une expérience sur le terrain dans le nord du Botswana le démontre (voir encadré 1). Une solution universelle est donc inadéquate face aux problèmes divergents des sols africains. 

Encadré 1 :

Dans notre étude sur la mise en œuvre de la gestion intégrée de la fertilité des sols (ISFM) dans trois communautés rurales (Makalamabedi, Nokaneng et Mohembo) du nord-ouest du Botswana, 228 petits exploitants ont été sélectionnés afin de créer une plateforme leur permettant de dialoguer avec des experts des sols et d’élaborer ainsi des solutions appropriées aux problèmes d’infertilité des sols. Des analyses en laboratoire de la teneur en nutriments et de la CEC de 33 échantillons ont révélé qu’en dépit de la petite taille des parcelles cultivées, les types de sol variaient tant entre eux qu’au sein d’une même parcelle. La plupart des sols, en particulier à Makalamabedi et Mohembo, montraient une teneur en nutriments tellement faible que les minéraux essentiels et la CEC étaient sous-optimaux pour la croissance de plantes. Le phosphore représente également un grave facteur limitant sur tous les sites. Cela souligne la situation effroyable de la santé des sols, en particulier dans les zones arides du continent, et la nécessité de trouver une solution globale à ce problème. 

Source : Mme Oarabile Mogobe (chercheuse scientifique)

Les recherches actuelles dans les communautés agricoles principales du delta de l’Okavango, au Botswana, consistent en des enquêtes sociales, des analyses des sols et des ateliers de validation des parties prenantes. Les enquêtes sociales concernaient principalement des questions d’ordre environnemental, culturel et d’économie politique, ainsi que les perceptions des agriculteurs et des chercheurs concernant la mise en œuvre des projets de gestion de la fertilité des sols. Les résultats des analyses en laboratoire d’échantillons de sol ont été utilisés pour orienter les efforts des chercheurs quant à la mise au point de séries de recommandations appropriées sur la gestion de la fertilité des sols pour les petits exploitants. Cela contraste avec le caractère arbitraire des applications d'engrais chimiques sans tests préalables sur les sols. Pour assurer une synergie et créer un scénario favorable à la transformation des échanges, des ateliers ont été organisés pour les parties prenantes (agriculteurs, chercheurs et personnel de vulgarisation) afin de valider les résultats des enquêtes sociales précédentes et de partager les différents points de vue concernant la meilleure collaboration possible en vue de la mise en œuvre d’initiatives de fertilité durable des sols. 

Science, pratique traditionnelle et intensification agricole durable

Il existe trois perspectives concernant l’amélioration de la gestion de la fertilité des sols en ASS : (1) les engrais minéraux ne sont pas nuisibles pour le sol et doivent donc être utilisés de manière persistante, mais en respectant certaines procédures d’orientation et selon des scénarios adaptés au contexte (Vanlauwe et Giller, 2006) ; (2) la combinaison correcte d’engrais organiques et minéraux est le facteur le plus important (par ex. AGRA, 2009) ; (3) seule l’agriculture biologique, avec sa faible utilisation d’intrants externes, peut permettre une agriculture durable (par ex. OCA, 2013). La nécessité pour les personnes chargées des sciences formelles (occidentales) de reconnaître et d’intégrer les connaissances des agriculteurs dans le domaine du développement agricole s’impose rapidement – le recours concret aux connaissances des agriculteurs et l’impact de la synergie restent cependant imprécis.

L’un des principaux obstacles au développement rural en Afrique est la conception erronée des chercheurs agricoles et des agences de développement selon laquelle les petits exploitants seraient des « mineurs du sol » traditionnels et conservateurs qui épuisent délibérément les ressources en nutriments des sols tout en étant incapables de les remplacer (Cleaver et Schreiber, 1994 ; Banque mondiale-FAO, 1996 ; Buresh et al., 1997 ; Sanchez et al., 1997 ; Bationo et al., 1998 ; Eswaran et al., 2001 ; etc.). Bien entendu, de tels points de vue constituent un préjugé à l’égard des petits exploitants et créent la confusion au niveau des relations avec la clientèle agricole, ce qui aboutit à des conclusions condescendantes sur les raisons et la façon dont les agriculteurs doivent recevoir des instructions de la part des chercheurs et mettre en œuvre les solutions proposées en conséquence. 

Indépendamment de son attirail technologique, l’un des principaux problèmes de l’agriculture commerciale est le recours à la monoculture, que les agriculteurs aux ressources limitées évitent afin de pouvoir maximiser l’utilisation du peu de terres dont ils disposent. Du point de vue collectif, beaucoup de petits exploitants en ASS ont encore accès à des portions importantes de terres arables, mais la taille des exploitations diminue au rythme des tendances mondiales. Par exemple, le Nigeria compte environ 71 millions d’hectares de terres arables, dont la moitié est actuellement cultivée majoritairement par de petits exploitants (IFAD, 2012). 

Les petits exploitants continuent de recourir à des pratiques traditionnelles fondées sur des modèles de systèmes agricoles ancestraux. En Afrique de l’Ouest, par exemple, ils pratiquent à la fois la culture intercalaire et la culture mixte, en plantant diverses cultures en rangs et de manière entrelacée sur la même parcelle pendant une saison donnée (Akinsanmi, 1990). Outre le fait de fournir divers produits agricoles lors de la récolte, ces méthodes maximisent l’utilisation de la terre cultivée, permettent de lutter contre les mauvaises herbes et préviennent l’érosion des sols étant donné que la plupart des surfaces sont couvertes de cultures (Akinsanmi, 1990 ; MacRobert et al., 2007). Ce système prévient également l’évaporation de l’eau, tandis que les résidus de culture et les feuilles sont compostés sur place. De plus, les agriculteurs plantent diverses légumineuses rampantes ou érigées telles que des variétés locales de haricot et de pois cajan (Cajanus cajan) entrelacées de céréales et de tubercules. Cela permet la fixation d'azote, ce qui améliore la fertilité du sol. Dans le sud-ouest du Nigeria, les agriculteurs intercalent la culture du manioc ou de l’igname avec celle du maïs. Le manioc prend peu de nutriments du sol et les reconstitue en perdant ses feuilles, qui servent ensuite d’engrais organiques. Ailleurs, une expérience sur le terrain montre que les petits exploitants du sud-ouest du Nigeria laissent pousser l’herbe du Laos (Euparotorum odoratum) sur leurs parcelles en jachère pour améliorer la fertilité et la structure du sol en prévision de futures cultures. Les agriculteurs indiens combinent la culture du millet perlé (une monoculture) avec celle de diverses légumineuses. Cela permet d’accroître les revenus des agriculteurs et la disponibilité de sources de protéines. Le projet ILRI- ZimCLIFS (voir encadré 2) montre comment de petits exploitants du Zimbabwe « mixtes » d’agriculture et d’élevage dans quatre districts et deux régions très différentes bénéficient d’une assistance pour accroître la productivité agricole et améliorer la sécurité alimentaire grâce à une intensification durable (MacMillan, 2013).  

Encadré 2 :

Un projet commun d’une durée de trois ans, Integrating crops and livestock for improved food security and livelihoods in Zimbabwe (« Intégrer les cultures et l’élevage pour une sécurité alimentaire et des moyens d’existence améliorés », ZimCLIFS), a été lancé en 2012 par trois centres du GCRAI — l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), Afrique, le Centre International pour l'Amélioration du Maïs et du Blé (CIMMYT), Mexique, et l’Institut international de recherches sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), Inde. Ce projet vise à « trouver de nouveaux moyens d’accroître la production agricole, d'améliorer la sécurité alimentaire des ménages, de réduire la pauvreté, et ainsi de limiter la dépendance à l'aide alimentaire dans les zones rurales du Zimbabwe grâce à une meilleure intégration des cultures et de l’élevage ainsi qu’à une participation au marché. » « Le projet a mis en place des essais sur le terrain sur 102 exploitations... » En janvier 2013, un atelier de formation destiné à la collecte d’informations a été organisé par l’ILRI et le CIMMYT. Lors d’expérimentations d’agriculture de conservation, du maïs a été cultivé en parallèle à des légumineuses appétées par le bétail (pour son alimentation) et non appétées par le bétail (biomasse pour la couverture des sols). 

 

Conclusion

Les progrès de la recherche en matière d’amélioration de la fertilité des sols sont essentiels pour accroître la productivité agricole. Très souvent, les sols s’épuisent et un plus grand impact pourra être atteint si les chercheurs, sans parti pris, s’associent aux petits exploitants agricoles qui sont les gardiens des connaissances adaptées au contexte afin de mettre au point des méthodes de substitution respectueuses de l’environnement. Une telle collaboration est indispensable pour répondre efficacement au défi consistant à nourrir des milliards de personnes en dépit de l’affaiblissement en ressources des sols et de leur dégradation. Il est nécessaire de fournir des données sur le degré d’exploitation des connaissances des agriculteurs lors de l’élaboration de stratégies destinées à une intensification durable, et sur l’impact d’un apprentissage et d’une expérimentation communs, intégrant à la fois les connaissances scientifiques et autochtones pour l’amélioration de la fertilité des sols et de la productivité agricole. 

Références

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Bationo, A., Lompo, F. et Koala, S. 1998. Research on nutrient flows and balances in West Africa: state-of-the-art, Agriculture, Ecosystems and Environment 71: 19-35.

Buresh, R.J., Sanchez, P.A. et Calhoun, F. (Eds.) 1997. Replenishing soil fertility in Africa, Soil Science Society of America Special Publication No. 51, Madison, Wisconsin, États-Unis.

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Robertson, P., Paul, E.A. et Harwood, R.R. 2000. Greenhouse gases in intensive agriculture: contributions of individual gases to the radiative forcing of the atmosphere. Science 289 (5486): 1922-1925.

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