Knowledge for Development

Articles de fond


Bioéconomie et croissance verte : intégrer les connaissances des agriculteurs pour une approche axée sur les biens publics

La bioéconomie et la croissante verte sont à l’ordre du jour de la politique internationale depuis plusieurs années. Deux points de vue principaux se détachent concernant la « bio-économie » : d’une part, une perspective industrielle, et d’autre part, une perspective publique – chacune promouvant des perspectives d’avenir différentes pour les systèmes agricoles et le rôle des agriculteurs ; certains concernant les deux perspectives.

28/04/2016


Une approche de plateforme d’innovation pour intensifier les technologies de lutte contre le flétrissement bactérien du bananier (Xanthomonas campestris p.v. musacearum) dans l’ouest du Kenya

La Plateforme d’innovation (PI) est devenue une approche intéressante pour soutenir le développement agricole. Une PI est généralement mise en place pour favoriser l’interaction entre un large éventail de parties prenantes, dont les producteurs, les chercheurs, les praticiens du développement et les décideurs politiques, autour d’un intérêt commun. Ces acteurs interagissent pour identifier conjointement les problèmes et les opportunités, rechercher et appliquer des solutions et apprendre à stimuler l’innovation continue. Or, étant donné la multiplicité des acteurs ayant des objectifs et des attentes différents, la création et la gestion d’une PI sont complexes. Cet article décrit comment une PI dans l’ouest du Kenya a contribué à améliorer la lutte contre le flétrissement bactérien du bananier (FBB) causé par Xanthomonas. Plusieurs démonstrations ont été organisées pour montrer aux agriculteurs comment fonctionnent les technologies de lutte contre cette maladie. Au bout de quelques mois, les agriculteurs en ont parlé à leurs voisins, ce qui a contribué à l’intensification du programme. Pour améliorer l’accès aux connaissances et aux informations sur les bonnes pratiques et les technologies de lutte contre le FBB, de nouvelles PI ont été créées, qui sont désormais utilisées par plus de 6 000 producteurs de bananes.

25/04/2016


Intensification durable et agriculture de conservation

Dans son article de fond, Amir Kassam affirme que le système de cultures sans labour, qui implique l’utilisation d’un paillis à la surface du sol et la diversification des cultures, connu sous l’appellation « agriculture de conservation », transforme de manière fondamentale les pratiques agricoles et la gestion de la base des ressources terrestres, le paysage et l’environnement. Partisan de cette approche, Kassam note que l’agriculture de conservation contribue à renforcer les services écosystémiques et participe à la résilience des écosystèmes, mais offre également certains avantages économiques et environnementaux qu’il serait difficile voire impossible à obtenir avec l’agriculture conventionnelle.   Selon lui, l'agriculture de conservation s'inscrit dans le paradigme de l'intensification durable. Cette intensification, lorsque définie dans son sens le plus large, englobe production et écologie, encourage les produits biologiques fabriqués et utilisés sans gaspillage. Elle tient compte de l'identité et des aspirations culturelles des populations, reconnait les organisations et l'équité sociale, et les besoins d'une croissance économique. L'agriculture de conservation n'est pas une 'intensification' dans le sens classique d'une plus grande utilisation des intrants, mais plutôt une intensification des connaissances appliquées, des compétences et pratiques de gestion pour une utilisation judicieuse et complémentaire d'intrants de différent types. Il y voit un nouveau défi pour la science et la politique du 21e siècle. Cette agriculture doit permettre de produire plus avec moins, avec un minimum de pollution, aider la réhabilitation terres dégradées et abandonnées, et préserver et optimiser l'utilisation des ressources hydriques et biologiques.   L'agriculture de conservation est dorénavant pratiquée sur 125 millions d’hectares (environ 9 % des terres cultivables) sur tous les continents, dont près de la moitié dans les pays en développement, notamment en Afrique (Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe). Selon l’auteur, l’agriculture de conservation peut contribuer à l’objectif de l’intensification durable, mais des efforts en matière de recherche et de vulgarisation devront être accomplis afin d’éclairer le processus de formulation et de mise en œuvre de stratégies.

1/10/2013


Innovation : des connaissances au service du développement

Par Calestous Juma et Yee-Cheong Lee     Coprésidents du groupe de travail du Projet du Millénaire des Nations unies sur les ST&I  Dans ce nouvel article de fond, le professeur Calestous Juma, de l’Université d’Harvard, et le professeur Yee-Cheong Lee (UNESCO), font le point sur les progrès réalisés depuis la publication du rapport du groupe de travail du Projet du Millénaire des Nations unies sur les ST&I. En 2005, le groupe de travail a publié le rapport intitulé « Innovation : des connaissances au service du développement ». Ce rapport met en exergue un certain nombre de moyens permettant de privilégier l’application des ST&I pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Selon les auteurs, le rapport a joué un rôle catalyseur pour témoigner de l’importance des ST&I comme un des grands piliers du développement économique. Auparavant, ce concept était pertinent uniquement dans les pays industrialisés, mais jugé peu fiable dans les pays en développement. Il n’était pas non plus une priorité des Nations unies, qui le considéraient d’ailleurs comme « la cible 18 de l’objectif 18 – la toute dernière cible du tout dernier objectif ». Or, la situation a fortement évolué changé et l’approche des systèmes d’innovation, basée sur les infrastructures, la formation technique avancée et l’entrepreneuriat, a été présentée comme un cadre de référence pour la réflexion et l’action. Si le concept de ST&I au service du développement a pris beaucoup d’ampleur, les auteurs estiment néanmoins qu’il reste encore beaucoup à faire dans les pays en développement pour s’assurer que les ST&I contribuent à réduire la faim et la pauvreté, mais aussi à lutter contre l’analphabétisme, les problèmes de santé et les bouleversements politiques et sociaux.  

10/04/2013


Systèmes d’innovation au service du développement agricole et rural

Les systèmes d’innovation (SI) ont inspiré de nombreuses publications, notamment dans les pays industrialisés et, plus récemment, dans le monde en développement. Toutefois, à quelques exceptions près, la littérature dédiée aux SI n’explique pas de manière appropriée comment utiliser l’approche systémique pour améliorer l’innovation ou comment initier et faciliter les SI. Par ailleurs, si l’innovation elle-même semble avoir été suffisamment étudiée, son intégration dans un système qui, à son tour, opère dans certains contextes institutionnels et politiques, n’a pas été approfondie. Si l’on reconnaît l’importance de l’innovation pour le développement économique, le mécanisme systémique qui peut aider à renforcer la dynamique d’innovation ne fait pas l’objet d’une attention similaire. Ces zones d’ombre, entres autres, ne permettent pas de juger de la pertinence du concept de SI et, dans le pire des cas, tendent à remettre en cause ses potentialités pour la recherche et le développement.

30/06/2009


Promouvoir l’approche basée sur les systèmes d’innovation agricoles : perspectives d’avenir

La plupart des stratégies visant à promouvoir un développement agricole durable à l’échelon national s’accompagnent régulièrement de programmes d’investissement dans les systèmes de connaissances. La Banque mondiale a investi à elle seule plus de 2,5 milliards de dollars EU dans la R&D agricole et les services consultatifs au cours de ces 20 dernières années. Nombre de ces investissements ont généré des gains intéressants et ont contribué à la croissance pro-pauvres. Nous sommes parvenus en quelque sorte à renforcer les systèmes de recherche et à améliorer les connaissances existantes, même si cela n’a pas forcément contribué à augmenter l’utilisation effective de ces connaissances et de l’innovation. La productivité agricole reste souvent entravée par l’absence de technologie appropriée ou le manque d’accès à la technologie, aux intrants, aux services et au crédit, et par l’incapacité des agriculteurs à assumer les risques. En outre, le manque d’information et de compétences contraint les agriculteurs à l’adoption des technologies et pratiques de gestion disponibles ou réduit leur efficacité lorsqu’elles sont adoptées. Afin de remédier à ces lacunes, le centre de nos préoccupations est progressivement passé du renforcement des systèmes de recherche et des transferts de connaissances au développement des capacités d’innovation, à l’amélioration de l’utilisation des connaissances et à la création de dynamiques de changement social et économique.

30/06/2009


Le sommet de l’Union africaine et l’innovation rurale

Le Plan d’action consolidé de l’Afrique pour la science et la technologie vise à remédier au manque d’attention dont ont souffert ces secteurs. Il cherche à pallier l’insuffisance des dépenses publiques pour la recherche et le développement (R&D) dans la plupart des pays africains, et la faiblesse des liens entre les entreprises et les organismes scientifiques et technologiques. Le Plan d’action fait observer que le lien entre la science et la société est encore faible en Afrique et que l’on constate de grandes disparités entre les activités des chercheurs et les souhaits des populations en matière de développement. Il est fréquent que le public ne puisse pas exercer d’influence directe sur le développement scientifique et technologique et que les chercheurs n’aient aucun contact avec les décideurs. Cett e situation entrave le développement de la culture scientifi que, d’autant plus que les mandants omettent d’encourager le développement scientifique et technologique. Pour en savoir plus : Connaissances pour le développement, novembre 2006, numéro 3

24/11/2006